Facebook devrait tous nous payer

La plus grand tour de force de Mark Zuckerberg, c’est d’avoir convaincu tant de personnes de lui offrir ses données personnelles sans rien demander en retour.

Tim Wu, professeur à l’école de Droit de Columbia et contributeur régulier au New-Yorker, revenait le 14 août dernier sur le système économique de Facebook, et l’hypocrisie de son apparente gratuité vis-à-vis des utilisateurs. Selon lui, il s’agit d’une nouvelle forme d’économie:

«Depuis le XVIIIe siècle, il existe trois modèles économiques dans le commerce des médias et du divertissement: vendre du contenu, vendre de la publicité, ou les deux. […] Depuis les années 1990, il existe un quatrième modèle: offrir quelque chose à ses clients en échange de leurs données personnelles, que vous utilisez ensuite pour faire de l’argent.»

La richesse de Mark Zuckerberg est directement liée à l’accumulation de données personnelles des utilisateurs diffusées chaque jour sur Facebook. Des informations dont il y aura toujours de nouvelles manières de tirer profit suppose le marché boursier qui accorde sa pleine confiance au géant américain.

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Un échange pas réciproque

La gratuité de Facebook n’est donc qu’apparente. Et la bonne affaire que les utilisateurs ont l’impression de réaliser en exploitant le réseau social est proprement illusoire. Selon Jaron Lanier, les données personnelles sont comparables au travail, explique Tim Wu:

«Vous ne perdez rien en le cédant, mais si vous ne récupérez rien en retour, vous ne recevez pas ce que vous méritez.»

En laissant leurs données personnelles, les utilisateurs offrent une richesse incroyable à quelques entreprises, Facebook en tête, et se rendent totalement vulnérables au monde extérieur. Leur monde devient commercialisable. Clients et produits à la fois, les utilisateurs devraient légitimement réclamer d’être payé pour la vente de ce produit.

Saalte 18/08/2015