L’écriture de romans pour augmenter la productivité des salariés

On connaissait les tables de baby-foot chez Google, ou les séances de massage pour améliorer le confort des salariés. Les occasions de se divertir sont aujourd’hui démultipliées avec les réseaux sociaux, ce qui ne comble ni de joie ni de rentabilité son patron. Miracle : la littérature peut aider les salariés à se détendre et améliorer leurs capacités à travailler mieux.

L’écriture est une source de bien-être, indiquait une récente étude de l’université du Texas, à Austin. Les chercheurs ont testé les avantages que cela procurait sur les relations amoureuses. Constat simple : coucher sur le papier ses pensées prolongerait la durée de vie des couples. Voilà qui mettra au chômage bien des thérapeutes.

Cependant, les liens entre l’écriture de fiction et le bien-être au travail n’ont pas encore été fouillés à travers des analyses sérieuses. David Comer Kidd, chercheur à la New School for Social Research de New York, l’explique : les effets psychologiques sont reconnus, mais, en général, liés à des écrits autobiographiques.

Plusieurs recherches ont établi que l’expression personnelle avait des apports bénéfiques sur la personne, notamment en cas de traumatismes. Et nul ne douterait aujourd’hui que l’écriture, plus globalement, a des vertus incontestables sur le bien-être. Fixer sur papier ou écran des ressentis, des émotions, sert à canaliser pour partie ses sentiments.

Stephen King lui-même explique régulièrement combien l’écriture l’a sauvé, et récemment, le maître jurait qu’il n’avait jamais eu le choix de se lancer dans une nouvelle histoire. Sans même prendre en compte que l’activité d’écriture introduit une certaine hygiène de vie. Douglas Kennedy, de passage à Paris, le dévoilait : « On m’a souvent demandé combien de temps je mettais pour écrire un roman. Cela dépend. À la Poursuite du Bonheur m’a pris deux ans. La femme du Ve m’a pris cinq mois. L’écriture, c’est une discipline aussi. »

S’inventer des mondes pour sortir du sien

L’idée que l’entreprise puisse alors bénéficier de cet apport se défendrait facilement. Mike Brooks, auteur d’un ouvrage de science-fiction, Dark Run, s’est lancé dans la rédaction de son roman en rentrant du boulot. Il travaille dans un organisme de charité, et explique que la violence de son boulot s’échappait, quand il se lançait dans l’écriture.

Angelina Mirabella défendrait d’ailleurs cette thèse. Son roman, The Sweetheart, est paru plus tôt cette année, et elle voit dans l’écriture de fiction un véritable moteur de bien être. Ergothérapeuthe de formation, elle établit un lien évident entre la narration et la détente. Pourquoi ne pas introduire des séances où les employés seraient invités à écrire des fictions ? La qualité littéraire importe peu, dans ce cas : ce qui prime, c’est la création de mondes, d’univers personnels. (via The Next Web)

Après tout, des structures comme Google, justement, ont mis en place des temps dédiés aux projets personnels de ses employés. Ainsi, 20 % de l’activité de ses salariés étaient consacrés à autre chose que le développement de la société.

Une politique qui aurait été, avec le temps, remise en cause : désormais les 20 % seraient en réalité ajoutés au 100 % de temps de travail. De la sorte, les employés travailleraient sur leurs projets hors de leur temps de travail.

La fin d’une belle histoire…

ActuaLitté 01/09/2015