Des Français inventent le classement « Wikipédia » des universités

Dans la famille des palmarès des universités mondiales, le dernier-né est français : il s’agit du « Wikipedia Ranking of World Universities », fruit du travail de José Lages, directeur du département de physique à l’institut Utinam (CNRS-Université de Franche-Comté) et de Dima Shepelyansky, membre du laboratoire de physique théorique de l’université de Toulouse 3. Comme son nom l’indique, il se distingue des autres classements en mesurant l’influence des établissements grâce aux liens et références proposées par les 17 millions de pages Wikipédia. Quatre établissements français figurent parmi les cent premiers : l’École normale supérieure, l’École polytechnique, l’université de Strasbourg et l’institut polytechnique des sciences avancées.

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Le classement de Shanghai, le plus célèbre des classements d’universités, est depuis sa création en 2003 peu favorable aux établissements français. S’appuyant sur le nombre de prix Nobel obtenus et les publications scientifiques, très largement en langue anglaise, il fait la part belle aux universités anglo-saxonnes et aux établissements de grande taille.

Le classement Wikipédia entend en revanche mesurer l’influence culturelle, sociale et historique de chacune des universités, par un algorithme – proche de celui utilisé par Google pour ses résultats de recherche – qui a été appliqué aux 24 éditions linguistiques les plus importantes de Wikipédia.

Si leurs méthodes diffèrent, les deux classements incluent 60 % d’établissements identiques dans leur top 100. Les universités anglo-saxonnes arrivent en tête de part et d’autre. En revanche, alors que le classement de Shanghai 2015 positionne quatre universités américaines aux quatre premières places, suivies de la Britannique Cambridge, le classement Wikipédia accorde un bonus aux établissements historiquement reconnus. Cambridge se classe première, suivie de son éternelle rivale et presque voisine Oxford. Les huit autres places du top 10 sont exclusivement américaines avec Harvard puis Columbia, Princeton, Massachusetts Institute of Technology, Chicago, Yale, Berkeley.

Les États-Unis terminent largement en tête du classement, suivis de la Grande-Bretagne. L’Allemagne occupe la troisième place, grâce notamment à l’influence de l’université Humboldt de Berlin, qui termine onzième alors qu’elle ne figure dans le classement de Shanghai. La France arrive à la septième place, avec quatre établissements donc. Ni plus ni moins que dans celui de Shanghai, même si la moitié des noms diffère.

Le Monde 18/12/2015