D’après les conclusions d’une nouvelle étude, plus on a d’enfants et moins on les aide à grandir.
Voilà une étude qui va à l’encontre de nos intuitions immédiates. Selon les travaux de trois économistes, les enfants issus de familles nombreuses ont moins de chances de bien se développer et de réussir dans la vie que ceux issus de plus petites familles.
Après chaque naissance, les tests cognitifs effectués sur chaque enfant précédent montrent une perte de 2,8 points ainsi qu’une augmentation des problèmes de comportement, comme le rapporte cette étude repérée par le Washington Post. Plus tard, les enfants nés dans des familles nombreuses ont aussi, toutes choses égales par ailleurs, moins de chances de succès dans la vie.
L’investissement parental chute
Qui aurait dit que les enfants de familles peu nombreuses se trouveraient favorisés? On s’imagine volontiers un bambin souriant au milieu de ses nombreux frères et sœurs, qui représentent autant de partenaires de jeux, d’interactions, et donc de développement. Et on a tendance aussi à penser que ce n’est pas la quantité de temps passé par les parents qui compte, mais la qualité. Autrement dit, qu’on peut aimer tout autant 5 ou 6 enfants que 2.
C’est pourtant le contraire que démontre cette étude, qui rassemble les données de vingt-six années de recherches sur le sujet. L’investissement parental pour chaque aîné chute de 3% quand naît un deuxième enfant, idem pour le cadet quand naît un troisième enfant, et pour chaque enfant supplémentaire. Cet investissement recouvre aussi bien le nombre de livres que reçoit chacun des membres de la fratrie, que les signes d’affection ou les repas passés ensemble. À moins donc d’acquérir le don de se multiplier, les parents qui veulent maximiser les chances de leurs enfants ont plutôt intérêt à ne pas voir trop grand.
Slate 05/01/2016