Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

5 janvier 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La chute des bourses chinoises hier et ses conséquences sur les cours du DAX font les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« forte baisse des cours sur le marché des actions en Chine ») et de Die Welt (« la Chine fait plonger les bourses européennes »). La Süddeutsche Zeitung consacre sa Une au rétablissement des contrôles frontaliers par le Danemark et la Suède (« la Scandinavie s’isole »). Le quotidien économique Handelsblatt titre sur le retour en grâce du parti libéral FDP auprès des responsables du monde économique allemand (« la nouvelle patrie »).
  2. Allemagne

Séminaire de début d’année de la CSU/crise des réfugiés : « Merkel contre la CSU » (Süddeutsche Zeitung)

Le quotidien de Munich note que la chancelière a une nouvelle fois opposé une fin de non- recevoir à la fixation d’une limite supérieure chiffrée concernant l’arrivée en Allemagne de réfugiés. En réponse aux propos du ministre-président de Bavière et chef de la CSU, Horst Seehofer, estimant nécessaire de limiter cet efflux à 200 000 personnes par an, Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement fédéral, a fait valoir hier qu’il ne saurait y avoir de cavalier seul allemand car la crise des réfugiés est un problème européen qui appelle une solution européenne, à savoir la solidarité entre les Etats membres, des contingents de répartition des migrants dans chaque pays, la mise en place de hotspots, la lutte contre l’exode et un contrôle efficace des frontières extérieures de l’UE.

Dans leurs commentaires, les quotidiens replacent les propos de Horst Seehofer dans le contexte européen après la décision prise par la Suède d’imposer pour l’entrée sur son territoire la présentation d’une pièce d’identité à tous les voyageurs arrivant du Danemark, lequel a réagi en instaurant des contrôles à la frontière allemande. Ainsi, pour la FAZ critique envers la politique de la chancelière, la proposition du chef de la CSU a le mérite d’être « le début d’une politique migratoire » en lieu et place de la « capitulation » à laquelle on assiste jusqu’ici. Encore faudrait-il, toutefois, que la chancelière soit disposée à adopter une ligne plus dure que celle qui est la sienne, indique le quotidien conservateur pour lequel nul doute que la coalition au pouvoir à Berlin sera amenée à changer de cap après la décision prise par les Danois de contrôler les passeports, la décision des Autrichiens d’ériger des frontières et celle des Polonais de refuser le « mélange des cultures et des races ». Si de nombreux journaux critiquent les solutions simplistes avancées par le chef de la CSU et déplorent qu’il cherche une fois de plus à attiser la dispute sur un sujet particulièrement sensible (Berliner Zeitung, Handelsblatt), le tabloïd Bild fait valoir que l’Allemagne a besoin de faire ses comptes. « Combien d’écoles, de logements et d’emplois sommes-nous en mesure de fournir ces prochaines années ? », interroge le journal pour qui la mise en place de contingents de répartition des réfugiés en Europe ne saurait fonctionner que si l’Allemagne indique elle-même clairement quelles sont ses propres limites.

  1. International

« Le gouvernement fédéral exclut des sanctions contre l’Arabie saoudite » (Die Welt)

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD), s’inquiète dans le tabloïd Bild du danger « de nouvelles escalades à cause de l’Arabie Saoudite et de l’Iran, qui pourraient mettre à mal tous les efforts de ces dernières semaines [pour résoudre la crise syrienne] ». F.-W. Steinmeier appelle Riyad et Téhéran à être « des acteurs responsables », « à la hauteur » des efforts de la communauté internationale pour la paix dans la région. Il invite les pays à se concentrer sur les défis majeurs : la résolution des conflits militaires, l’encouragement de solutions politiques en Syrie et au Yémen, ainsi que des mesures pour extirper Daech de leurs territoires.

La presse relève que le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, a écarté hier l’option de sanctions contre Riyad, demandées par des députés Verts et SPD. Alors que ces derniers ont à nouveau évoqué un embargo sur les armes, le vice-chancelier et ministre de l’Economie Sigmar Gabriel (SPD) estime dans Bild qu’il a pris la bonne décision en ne livrant pas à l’Arabie Saoudite les chars d’assaut et les fusils G36 qui avaient été négociés par la coalition précédente.

Dans leurs commentaires, les quotidiens appellent à des efforts diplomatiques renouvelés en insistant sur la gravité de la crise et continuent de s’interroger sur l’attitude que doit adopter Berlin. Pour le Tagesspiegel, un isolement de l’Arabie saoudite pourrait conduire à aggraver la situation, le pays risquant de devenir « une dictature isolée à l’image de la Corée du Nord et l’Iran autrefois ». La Süddeutsche Zeitung souhaite pour sa part que Berlin « adopte un autre ton » avec Riyad, plus ferme, pour que la médiation reste crédible.

« Forte perte de vitesse des marchés boursiers en Chine » (FAZ)

Les répercussions sur les marchés européens de la chute des places boursières chinoises suscitent des commentaires inquiets de la presse allemande. Pour Die Welt, cette nouvelle plongée est un « avertissement » pour l’Allemagne dont la croissance dépend fortement des exportations et qui se retrouve particulièrement vulnérable aux chocs affectant la Chine, dont elle est, rappelle le journal, le troisième partenaire commercial. Le quotidien conservateur appelle le gouvernement fédéral à mener des réformes pour stimuler la demande intérieure et réduire sa dépendance aux exportations./.