Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

15 janvier 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Divers sujets se partagent les Unes des journaux. La Frankfurter Allgemeine Zeitung titre sur les opérations militaires turques (« la Turquie se venge de l’attentat d’Istanbul »). La Süddeutsche Zeitung met à sa Une les bons résultats de l’économie allemande en 2015 (« l’économie allemande brave les crises »). Die Welt retient d’une conférence organisée par le quotidien sur l’Europe que « la crise des réfugiés devient une question cruciale pour l’UE »). Le Handelsblatt publie un sondage sur la perception par les entreprises allemandes des risques à l’étranger et consacre son dossier du week-end aux évolutions de l’opinion allemande dans la crise des réfugiés (« bienvenue dans la réalité »).
  2. Allemagne

Politique migratoire

Selon le tabloïd Bild, plus de 50 000 réfugiés sont arrivés en Allemagne depuis le 1er janvier. « Si cet afflux se maintient, l’Allemagne va devoir accueillir 1,2 million de personnes d’ici la fin de l’année, ce qui serait davantage qu’en 2015 », fait valoir le journal. La Süddeutsche Zeitung signale qu’après le vote en ce sens hier au Bundestag, on s’achemine vers l’adoption d’un document d’enregistrement commun à tous les demandeurs d’asile qui devrait valoir sur l’ensemble du territoire d’ici à l’été. Le Handelsblatt donne la parole à l’ancien chancelier Gerhard Schröder qui, dans un long entretien au journal, reproche à la chancelière d’avoir privilégié le cœur sur la raison et commis l’erreur de faire d’une situation exceptionnelle (l’ouverture des frontières au mois de septembre) une nouvelle normalité. Dans un entretien à Die Welt, le ministre-président de Basse-Saxe, Stephan Weil (SPD), fait valoir que la décision prise par la chancelière en septembre se justifiait de manière temporaire car il s’agissait d’un « acte humanitaire » qui, malheureusement a conduit sur le long terme l’Allemagne à un cavalier seul en Europe. « Les autres pays européens restent les bras croisés ou se répandent méchamment sur la générosité allemande, un mécanisme auquel il est temps de mettre fin ».

Plusieurs journaux relèvent par ailleurs les propos de Wolfgang Schäuble hier à Bruxelles selon qui il va falloir discuter lors de la rencontre aujourd’hui des ministres des finances de la zone euro des moyens financiers à mobiliser pour faire baisser le nombre de réfugiés qui cherchent à gagner l’Europe. Parmi les 3 milliards d’euros promis par l’UE à la Turquie, deux milliards doivent être fournis par les Etats membres et l’Italie s’oppose jusqu’ici à un accord, indique la FAZ avant de signaler que le ministre allemand des finances a exprimé son mécontentement vis-à-vis de partenaires qui considèrent la crise des réfugiés comme un problème allemand alors qu’il s’agit d’un problème européen. La presse souligne que faute d’accord Wolfgang Schäuble envisage la constitution d’un groupe de pays volontaires.

« L’économie allemande brave les crises » (Süddeutsche Zeitung)

Les journaux font état de la bonne santé de l’économie allemande qui a vu son PIB progresser de 1,7% en 2015, en dépit notamment du ralentissement de la demande chinoise. Les journaux notent que le niveau de la consommation intérieure, la chute des prix du pétrole et la bonne santé du marché de l’emploi ont soutenu cette croissance.

  1. Europe

Grèce/entretien du ministre grec des finances avec le Handelsblatt et de Christine Lagarde avec la Süddeutsche Zeitung

Le ministre grec des finances dresse un bilan positif de sa tournée européenne qui s’est terminée en Allemagne, donne des assurances concernant la poursuite des réformes dans son pays et confirme que son gouvernement accepte la participation du FMI au plan d’aide.

Excluant à ce stade la participation du FMI à un 3ème plan d’aide à la Grèce, au motif que le pays doit auparavant mettre en œuvre des réformes significatives, la directrice générale du FMI fait valoir que le défi posé par les flux de réfugiés dans le monde est bien plus important que la situation en Grèce. Estimant que la communauté internationale en fait trop peu, elle estime le temps venu pour une grande initiative sous la houlette du secrétaire général de l’ONU. « Nous avons besoin d’une combinaison de missions de paix exercées par l’ONU, de négociations de paix multilatérales et, en accompagnement, de mesures de soutien économique et financier », déclare-t-elle.

  1. International

« La Turquie lance des représailles après l’attentat à Istanbul » (FAZ)

La presse rend compte de la réaction de la Turquie à l’attentat d’Istanbul, le gouvernement turc ayant annoncé hier avoir bombardé plus de 500 positions de Daech en Syrie et en Irak et tué environ 200 djihadistes, mettent en avant les journaux. Les quotidiens notent également qu’Ankara a décidé d’accroître la présence de policiers dans les zones les plus touristiques et de mettre en place davantage de systèmes de surveillance. Dans un commentaire, la Süddeutsche Zeitung relève, avec soulagement, que la Turquie passe désormais « aux actes », se distanciant ainsi de son ancienne maxime « zéro problème avec les voisins ». Pour le quotidien de Munich, la Turquie vient d’envoyer un signal à ses partenaires de l’OTA leur indiquant qu’elle « poursuit le même but » qu’eux. Le journal conclut que « la Turquie ne peut plus désormais choisir ses amis ; ses paroles et ses actes doivent coïncider ».

Attentats de Jakarta

Les médias rendent abondamment compte des attaques terroristes hier à Jakarta revendiquées par Daech. S’interrogeant sur les raisons pour lesquelles Daech a frappé l’Indonésie, Die Welt estime que le groupe terroriste est à la recherche de cibles « plus faciles » que les démocraties occidentales et que l’Indonésie est « par bien des aspects une cible avantageuse », car une « filiale de Daech » en Asie du Sud-Est représenterait « un grand succès de propagande » pour les djihadistes. Pour la FAZ, ces nouvelles attaques montrent encore une fois qu’ « il n’y a plus aucun endroit où l’on puisse vraiment échapper à Daech (à part peut-être en Corée du Nord) ». Le quotidien de Francfort juge toutefois que la capacité des autorités à obtenir rapidement des informations complètes sur les terroristes et à coopérer au niveau international est un « signe d’espoir en ces moments tristes et tragiques ».

Présidence allemande l’OSCE

Les journaux notent que le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s’est rendu hier à Vienne pour présenter le programme de la présidence allemande de l’OSCE en 2016. La Süddeutsche Zeitung et Die Welt soulignent qu’il a mis l’accent sur la lutte contre le terrorisme, quelques heures après les attentats de Jakarta, et sur la résolution de la crise ukrainienne.

  1. France

« Paris tient ses objectifs budgétaires » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

Sous ce titre, le correspondant économique de la FAZ note que lors de ses vœux à la presse, le ministre des finances, Michel Sapin, a indiqué qu’en dépit d’une augmentation des dépenses liées à la lutte contre le terrorisme, la France a respecté en 2015 ses objectifs en matière de réduction du déficit.

Dans un article critique de son correspondant parisien Leo Klimm, la Süddeutsche Zeitung revient sur l’annonce par le président de la République de nouvelles mesures pour l’emploi. « Le paquet emploi est en même temps un paquet destiné à sauver Hollande lui-même », juge le quotidien qui rappelle que le président de la République a fait de la baisse du chômage la condition de sa candidature en 2017. « L’offensive de Hollande est uniquement destinée à faire baisser les statistiques et non pas à faire réellement baisser le nombre de demandeurs d’emploi », considère le journal pour qui les mesures annoncées ne sont que « cosmétiques ».

« Renault rattrapé par le dieselgate » (Handelsblatt)

L’ensemble des quotidiens font état des perquisitions menées la semaine dernière par les services français de la répression des fraudes et l’annonce d’un dépassement de normes d’émission de ses moteurs diesels lors de tests ayant conduit à une chute en bourse de l’action du constructeur. Relevant les propos de la ministre de l’écologie selon laquelle il n’y a pas eu de logiciel de fraude sur la marque Renault, la FAZ estime dans un commentaire qu’en l’absence de preuves, la réputation de Renault n’en est pas moins entachée et que le constructeur a comme ses concurrents le devoir d’informer correctement sur le véritable niveau d’émissions de ses véhicules et d’investir dans des technologies destinées à faire baisser celles-ci. De l’avis du Tagesspiegel, la chute de l’action Renault en bourse témoigne de la nervosité qui s’est emparée des investisseurs et face à cette situation, les constructeurs, toutes marques confondues, seraient bien inspirés de jouer la carte de la « transparence maximale »./.