Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

26 janvier 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Les unes de la presse sont aujourd’hui disparates. La Süddeutsche Zeitung titre sur le fossé qui se creuse entre riches et pauvres en Allemagne. La Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque le conseil JAI d’hier et titre « l’UE exige d’Athènes une meilleure protection de ses frontières extérieures ». Die Welt se concentre sur la publication du dernier baromètre ifo qui fait apparaître une baisse de confiance des décideurs économiques allemands dans l’évolution de la conjoncture en 2016. Sous le titre « Enders fait le ménage », le quotidien économique Handelsblatt fait état de la volonté du pdg d’Airbus de réduire la filière défense au sein du groupe pour donner la priorité à l’aéronautique civile, avec l’assentiment du gouvernement fédéral, relève le journal.
  2. Allemagne

Politique migratoire : « l’initiative personnelle » de Mme Klöckner (Süddeutsche Zeitung)

La presse fait état de l’accueil « mitigé » réservé par le gouvernement fédéral aux propositions de la vice-présidente de la CDU Julia Klöckner pour réduire l’afflux des réfugiés, à savoir fixer des contingents d’accueil quotidiens qui soient fonction des capacités d’accueil des communes et des Länder et mettre en place des « centres frontaliers » d’enregistrement des réfugiés à la frontière autrichienne. Les journaux signalent que la CDU soutient du bout des lèvres sa candidate tête de liste pour les élections en Rhénanie-Palatinat, que la CSU se juge confortée dans ses revendications, mais que le SPD rejette en bloc les propositions, Sigmar Gabriel ayant estimé qu’il s’agissait d’une « action de campagne électorale » qui en outre mettait à mal les progrès escomptés avec la Turquie.

Dans ses réactions, la presse fait elle aussi part de son scepticisme. Ainsi, du point de vue de la Süddeutsche Zeitung, Mme Klöckner peut s’estimer heureuse que » le refus du SPD la protège de toute mise en application de ses propositions qui ne résisterait guère à l’épreuve des faits ». Pour la FAZ, il est un fait que sans désavouer la chancelière, J. Klöckner s’est érigée, aux côtés du ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, en porte-voix des sceptiques dans les rangs de la CDU.

  1. Europe

« La Grèce menacée d’exclusion de l’espace Schengen » (Die Welt)

Au lendemain du Conseil Justice et Affaires intérieures, l’ensemble de la presse rapporte que « l’UE exige d’Athènes une meilleure protection de ses frontières extérieures » (FAZ). Dans des comptes rendus détaillés mais factuels, les journaux indiquent que les ministres de l’Intérieur autrichien et suédois ont agité le spectre d’une exclusion de la Grèce de l’espace Schengen, tandis que leur homologue allemand Thomas de Maizière s’est contenté d’appeler la Grèce à « faire ses devoirs », a insisté sur la nécessité d’aboutir à une diminution sensible, dès ces prochaines semaines, de l’afflux des réfugiés, tout en rejetant l’idée d’exclure la Grèce de Schengen (Die Welt).

Dans des articles de fond, la Süddeutsche Zeitung et le Tagesspiegel donnent par ailleurs la parole à des experts économiques craignant les répercussions négatives du rétablissement de contrôles frontaliers sur le marché intérieur et se font l’écho des mises en garde en ce sens du président de la commission européenne Jean-Claude Juncker.

« La Russie met l’Union européenne à l’épreuve » : interview du ministre des Affaires étrangères lituanien dans la FAZ

Le projet de gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique pose, pour Linas Linkevicius, la question de son opportunité économique et géostratégique, car « d’une certaine façon il divise l’UE », met-il en garde. Pour le chef de la diplomatie lituanienne, « c’est une mise à l’épreuve de la réaction des pays européens, beaucoup de voix s’élevant en Europe pour estimer que l’on peut à nouveau faire des affaires avec la Russie ». Soulignant le parallèle avec le retour des relations commerciales UE-Russie après la guerre en Géorgie en 2008, il estime que l’UE « porte une part de responsabilité dans l’attitude de la Russie par son inaction. Nous agissons trop tard, trop lentement et en faisons trop peu ». Linas Linkevicius se garde toutefois de critiquer directement le gouvernement allemand pour son soutien au projet de gazoduc, parlant de l’Union européenne en général.

  1. International

« L’ouverture des pourparlers de paix sur la Syrie repoussée à vendredi » (FAZ)

La presse fait état de l’annonce par les Nations unies du report à vendredi de l’ouverture des pourparlers de paix sur la Syrie à Genève. En une, la FAZ souligne que l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a indiqué hier que des incertitudes demeuraient sur les participants aux discussions, mais que « des pressions seraient exercées pour aboutir à un cessez-le-feu » en Syrie. Le Tagesspiegel relève pour sa part que la Turquie envisagerait « un boycott des négociations » si le parti politique kurde syrien PYD était invité à Genève. Dans un commentaire intitulé « la Syrie au bord du gouffre », le Handelsblatt déplore la gravité de la situation en Syrie, estimant qu’ « au regard de la grande complexité, de la haine et de la violence [dans le pays], cela devrait durer longtemps avant que l’on trouve une solution politique au conflit, si on en trouve une ». Le quotidien souligne en outre qu’en raison de l’afflux de réfugiés, notamment syriens, auquel elle est confrontée, « l’Allemagne est l’un des pays qui a le plus grand intérêt à ce que le bain de sang en Syrie prenne fin ».

« L’Iran fait son retour en tant que puissance économique » (Süddeutsche Zeitung)

Dans un dossier spécial consacré au retour de l’Iran en tant que puissance économique sur la scène internationale, la Süddeutsche Zeitung met en avant la tournée européenne du président iranien, Hassan Rohani, accompagné de 120 représentants d’entreprises. Le quotidien de Munich note que H. Rohani se rendra mercredi à Paris pour s’entretenir avec le président de la République et pour « – à ce qu’on dit – commander jusqu’à 127 appareils Airbus ». Dans un commentaire intitulé « des affaires incertaines », la Süddeutsche Zeitung met toutefois en garde contre trop d’enthousiasme à l’égard de la réouverture internationale du marché iranien. Le journal juge qu’il ne faut pas oublier que « le pays reste problématique économiquement et politiquement » en raison notamment d’une bureaucratie « pléthorique » et d’une corruption « endémique »./.