Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

3 mars 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La Frankfurter Allgemeine Zeitung note que « Berlin rejette l’idée de contingents quotidiens de demandeurs d’asile demandés par Vienne ». Die Welt décrit la situation actuelle comme celle de l’« acte II de la crise des réfugiés » pendant laquelle est testée l’alternative entre la politique de Mme Merkel et celle des frontières fermées portée par Vienne. Le résultat des primaires américaines fait par ailleurs les gros titres de la Süddeutsche Zeitung (« un duel Trump contre Clinton se rapproche ») et du Handelsblatt (« peur de Trump [au sein des gouvernements européens] »). Le Tagesspiegel met à sa Une une interview du président du groupe parlementaire CDU/CSU au Bundestag qui indique qu’en réponse à la demande du SPD de mettre en place un « plan social », les conservateurs sont « prêts à faire quelque chose pour les retraités » dans le cadre des seuls engagements pris dans l’accord de gouvernement de la grande coalition. Les tabloïds indiquent que le député Vert Volker Beck a été arrêté hier en possession de méthamphétamine.
  2. Allemagne

Politique sociale : « le chef du groupe parlementaire CDU/CSU fait un pas en direction de Gabriel » (Tagesspiegel

Dans un entretien au quotidien Tagesspiegel, Volker Kauder, président du groupe parlementaire CDU/CSU, répond aux appels du président du SPD Sigmar Gabriel partisan d’une augmentation des dépenses sociales dans le contexte de la crise des réfugiés. « Nous allons devoir faire quelque chose pour les retraités qui ne touchent qu’une faible retraite », déclare-t-il.

Dans leurs commentaires, les journaux se montrent divisés. La presse conservatrice (Die Welt) reproche à Sigmar Gabriel d’attiser les convoitises en polarisant la société au lieu de chercher à rassembler. La presse de gauche concède que le chef du SPD a de bons arguments, mais met en garde contre une relance des dépenses préjudiciables pour l’avenir du pays alors que l’Allemagne a fait le choix assumé de la consolidation budgétaire (Süddeutsche Zeitung).

La presse fait par ailleurs état de la rencontre hier midi des instances dirigeantes de la CDU/CSU à la chancellerie fédérale et note que celle-ci s’est déroulée dans un « climat ouvert et amical », mais s’est achevée sans résultat tangible, aucun rapprochement n’ayant été obtenu sur la politique migratoire. Une nouvelle rencontre est prévue dans deux semaines.

  1. Europe

Crise migratoire : « Berlin rejette les exigences de Vienne sur les quotas quotidiens » (FAZ)

Sous ce titre la FAZ rapporte que le gouvernement fédéral a opposé une fin de non-recevoir aux demandes du chancelier autrichien de mise en place de quotas quotidiens destinés à l’accueil de réfugiés en provenance de Grèce, de Turquie ou de Jordanie. L’Autriche n’a pas vocation à devenir la « salle d’attente » de l’Allemagne », avait déclaré Werner Faymann, ce à quoi le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, a répondu : « l’Allemagne n’opère pas selon des quotas quotidiens ». La Süddeutsche Zeitung publie un entretien avec le ministre autrichien des affaires étrangères qui justifie la mesure adoptée par son pays ainsi que la récente tenue d’un sommet avec plusieurs pays des Balkans. Il récuse en outre l’argument selon lequel que la décision de fermer la route des Balkans mettrait en danger la rencontre entre l’Union européenne et la Turquie. Un accord avec la Turquie ne constitue selon lui qu’une partie de la solution. Il demeure, selon lui, primordial de mettre un terme à la politique du laisser-passer qui permet aux réfugiés arrivés en Grèce de poursuivre le chemin vers le Nord. « Comme l’Allemagne, nous voulons une solution européenne et nous travaillons à ce que grâce aux fonds européens la Grèce mette en place des hotspots (…) Il s’agit d’apporter de l’aide à ceux qui ont besoin de protection, mais pas de leur permettre de poursuivre leur voyage (…) Il n’y a aucun motif valable de fuite depuis la Grèce », fait-il valoir.

Par ailleurs, l’ensemble des journaux notent le retard pris dans le démarrage de la mission de l’OTAN en mer Egée. « Sur initiative allemande, la décision d’une telle mission avait été prise il y a trois semaines et de premiers résultats susceptibles d’être présentés lors du sommet de lundi avec la Turquie auraient été les bienvenus, mais pour l’instant les quatre navires prévus continuent de croiser dans les eaux internationales dans l’attente de leur véritable mission », écrit la Süddeutsche Zeitung. Tout comme la FAZ, le quotidien de Munich indique que l’amiral allemand qui doit diriger cette mission se trouve à Ankara pour expliciter les détails de la mission. L’amiral allemand se trouve actuellement en mission de « déminage sur le terrain des susceptibilités greco-turques », précise la Süddeutsche Zeitung.

Politique de la BCE/déclarations de Benoît Coeuré

A l’occasion d’une journée de la finance organisée par la Süddeutsche Zeitung à Francfort, le journal note que Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a évoqué « l’impérieuse nécessité de davantage de croissance et d’inflation pour assurer la stabilité des prix ». Dans un commentaire d’une tonalité sans surprise, la FAZ reproche à la BCE d’oublier les banques et de poursuivre avec obstination une politique monétaire qui n’a jusqu’ici pas permis de relancer la croissance.

  1. International

Primaires américaines : « la moisson de Trump » (FAZ)

A l’issue du Super Tuesday, la presse rend compte, sans masquer son inquiétude, du renforcement de la dynamique favorable à Donald Trump chez les Républicains et commence à relayer les critiques publiques en Allemagne à l’encontre de cette candidature. Dans un entretien avec la Berliner Zeitung, le président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag, Norbert Röttgen, fait ainsi part de sa « vive inquiétude » face à l’éventualité d’une victoire de Donald Trump, dont la personnalité et les opinions « ne sont pas à la hauteur de la responsabilité des Etats-Unis dans le monde ». M. Röttgen invite les Européens à ne pas taire leurs éventuelles critiques s’agissant d’une « élection qu’on ne peut limiter à une pure affaire de politique intérieure », compte tenu du poids de l’Amérique en Europe.

  1. France

Echanges commerciaux : « les Etats-Unis détrônent la France » (Berliner Zeitung)

Plusieurs quotidiens rapportent que, selon l’Office fédéral des statistiques, les Etats-Unis sont désormais le premier partenaire commercial de l’Allemagne, devant la France. Les échanges commerciaux en valeur entre l’Allemagne et les Etats-Unis se sont élevés en 2015 à 173 milliards d’euros, alors qu’ils n’ont atteint qu’une valeur de 170 milliards entre l’Allemagne et la France qui détenait la première place depuis 1975./.