Le cofondateur de PayPal donne sa vision de l’avenir et ses conseils pour créer des entreprises innovantes.
Figure emblématique de la Silicon Valley, Peter Thiel a fait fortune en cofondant le système de paiement en ligne PayPal. Il a ensuite créé le fonds Founders Fund, investisseur de Facebook, SpaceX ou Palantir. Passionné de philosophie, libertarien assumé, ardent défenseur des entrepreneurs et de la prise de risque, Peter Thiel a aussi, en 2012, endossé le costume de l’enseignant à travers une série de cours à Stanford. Son livre « De zéro à un », best-seller aux Etats-Unis, est directement inspiré de ses leçons aux étudiants californiens.
Le monopole sinon rien : « Une technologie exclusive constitue l’avantage le plus substantiel qu’est susceptible de détenir une entreprise, parce que cela rend votre produit difficile ou impossible à répliquer. Les algorithmes de recherche de Google, par exemple, fournissent des résultats supérieurs à tous les autres. […] En règle générale, une technologie exclusive doit être au moins dix fois plus efficace que son plus proche substitut […] pour que cela puisse déboucher sur un véritable avantage monopolistique. »
Le mythe de l’entrepreneuriat social : « La bulle des technos propres fut le plus important phénomène – et le plus gros échec – de l’histoire de l’entrepreneuriat social. Cette conception philanthropique des affaires commence avec l’idée que les entreprises et les organismes à but non lucratif ont occupé jusqu’à présent des positions diamétralement opposées. […] Les entrepreneurs sociaux visent à combiner le meilleur des deux et à « bien faire en faisant le bien ». En règle générale, ils finissent par ne faire ni l’un ni l’autre. »
L’homme et la machine : « D’ici trente ans, les hommes auront-ils encore quelque chose à faire ? […] Apparemment, les futurologues espèrent que la réponse sera oui. Les luddites, opposants chroniques à la technologie, craignent tant d’être remplacés par la machine qu’ils préféreraient que nous cessions complètement de créer de nouvelles technologies. Aucun des deux camps ne remet en cause le principe selon lequel des ordinateurs plus perfectionnés remplaceront nécessairement les travailleurs humains. Mais c’est faux : les ordinateurs sont des compléments des hommes, pas leurs substituts. Les entreprises les plus profitables des décennies à venir seront créées par des entrepreneurs qui souhaitent donner le pouvoir aux individus plutôt que les rendre obsolètes. »
Les Echos 04/03/2016