Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
18 mars 2016
- Le débat au sein de la grande coalition sur la politique migratoire de Mme Merkel continue de faire les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« M. Seehofer en reste à la confrontation avec Mme Merkel sur la politique migratoire ») et de Die Welt qui cite la secrétaire générale du SPD (« Mme Merkel fait partie de la team SPD »). La Süddeutsche Zeitung décrit « l’UE dans l’attente de l’unité » à l’occasion du conseil européen. Le quotidien économique Handelsblatt met à sa Une un entretien avec le chef de l’office fédéral de protection de la constitution (renseignement intérieur) qui, en marge du salon CeBIT, met en garde contre le risque d’attaques cyber (« la mise en garde de M. Maaßen »).
- Allemagne
« Seehofer en reste à la confrontation avec Merkel sur la politique migratoire » (FAZ) – « Merkel fait partie de l’équipe du SPD », selon la secrétaire générale du SPD (Die Welt)
La FAZ consacre sa une aux dernières critiques formulées par le chef de la CSU envers la politique migratoire de la chancelière. Dans des propos au quotidien bavarois Passauer Neue Presse, Horst Seehofer fait valoir que la baisse du flux migratoire vers l’Allemagne n’est « pas la conséquence d’une décision du gouvernement fédéral, mais due à la décision des pays longeant la route des Balkans de faire exactement ce que la Bavière réclame depuis des mois ». Il ajoute que « l’Allemagne est le bénéficiaire de l’action menée depuis l’Autriche jusqu’à la Macédoine » et indique avoir mis la chancelière en garde avant le conseil européen contre le fait que l’Allemagne se mette à la merci de la Turquie.
Dans un entretien à Die Welt, la secrétaire générale du SPD, Katarina Barley, indique que la crise des réfugiés a eu pour effet de diviser profondément la CDU/CSU. Selon elle, la chancelière est « isolée au sein de son parti qui se déchire ». En poursuivant l’objectif d’une solution européenne à la crise migratoire, la chancelière est « plutôt des nôtres », considère encore K. Barley avant d’appeler la chancelière à consacrer davantage d’argent au financement de la crise des réfugiés et, le cas échéant, à ne pas considérer l’équilibre budgétaire comme un dogme intangible.
- Europe
Conseil européen
Les médias en ligne et audiovisuels rendent compte de l’état de la négociation à Bruxelles, mettant en avant les déclarations de la Chancelière hier soir sur l’atmosphère « très constructive » des travaux mais sur le fait que les négociations d’aujourd’hui avec les Turcs n’iront « certainement pas sans difficultés ». La presse relève les déclarations du président de la République sur l’importance d’un règlement politique de la crise syrienne pour pouvoir s’attaquer aux causes des migrations.
Dans leurs éditoriaux, les journaux font le constat que l’Europe n’a pas d’autre choix que de faire de la Turquie un partenaire. La Bild relève ainsi que la « solution européenne » promue par Mme Merkel est de facto une solution avec la Turquie. Compte tenu de la tendance anti-démocratique du gouvernement turc, le deal ne peut donc pas être un deal parfaitement propre, estime le tabloïd qui relève qu’Ankara n’a toutefois pas le monopole des tendances autocratiques citant certains Etats membres d’Europe centrale ou encore la Russie : « ceux qui trouvent juste de négocier avec le président Poutine la paix dans l’Est de l’Ukraine auront encore moins à redire à un accord avec la Turquie. La Turquie doit rester un partenaire de l’UE, crise des réfugiés ou pas », affirme le journal. Le chef du service international de la Süddeutsche Zeitung fait un même appel à une realpolitik, constatant qu’il n’y a pas d’alternative à une coopération avec la Turquie, la moins mauvaise de toutes les solutions. Le Handelsblatt plaide pour sa part en faveur d’une plus grande cohésion des 28 Etats membres, dans leur intérêt même en raison de la vulnérabilité de chacun pris isolément dans un monde globalisé. Le quotidien s’élève contre les critiques systématiques de chauvinisme, de nationalisme et d’égoïsme brandies à chaque crise communautaire, estimant que l’UE a toujours réussi à surmonter les plus grands défis et que la crise actuelle ne devrait pas faire exception.
Renforcement de la coopération militaire germano-néerlandaise : « un laboratoire pour une armée européenne » (Die Welt)
A l’occasion de l’intégration – annoncée en septembre 2015 et concrétisée cette semaine – d’un bataillon de la marine allemande aux forces maritimes néerlandaises et d’une brigade mécanisée néerlandaise au sein de la 1e division blindée allemande, Die Welt consacre un article à la coopération militaire entre l’Allemagne et les Pays-Bas, et s’entretient à ce sujet avec le commissaire parlementaire aux forces armées allemandes, Hans-Peter Bartels (SPD). Ce dernier préconise l’extension de cette coopération militaire à des pays de l’ancien Pacte de Varsovie, telle la République tchèque : « de mon point de vue, la coopération avec les forces armées néerlandaises est le laboratoire des forces armées multinationales dont nous souhaitons l’existence en Europe », déclare-t-il. Le gouvernement tchèque a déjà regretté par le passé que le potentiel de coopération militaire avec l’Allemagne ne soit pas suffisamment exploité, rapporte Die Welt.
- International
« Gabriel favorable à un nouveau départ dans le dialogue avec la Russie » (Tagesspiegel)
Le Tagesspiegel se fait l’écho du discours tenu par le vice-chancelier et président du SPD devant le forum germano-russe à Berlin et met en exergue son appel à un nouveau départ dans le dialogue avec la Russie. « Même si nous considérons l’annexion de la Crimée comme contraire au droit international, ce qui est le cas, nous devons chercher des voies de rapprochement avec la Russie. Ce qui vaut pour le conflit en Ukraine vaut aussi pour la guerre en Syrie : il ne saurait y avoir de paix qu’avec la Russie et non contre elle ». Evoquant aussi les négociations entre l’Europe et les Etats-Unis sur le TTIP, S. Gabriel a également fait valoir que « l’Europe devrait poursuivre avec la même énergie l’objectif d’un traité de libre-échange avec la fédération de Russie ».
Interview du secrétaire général des Nations Unies dans Bild
Dans un entretien au tabloïd Bild, Ban Ki-Moon rend un hommage appuyé à l’action de la Chancelière et à sa « réaction généreuse » dans la crise des réfugiés : « les autres personnalités politiques devraient la soutenir et la prendre pour modèle ». Le secrétaire général des Nations Unies invite les Européens à ne pas céder à la tentation du repli (« construire des murs, discriminer les êtres humains ou les refouler n’est pas une réponse au problème »). Il lance un appel à soutenir les programmes des Nations Unies. Interrogé sur le sort de Bachar el-Assad dans le cadre des discussions de Genève, il se montre inquiet à l’idée que l’ensemble du processus puisse achopper sur l’avenir d’un seul individu et estime que le sort de Bachar relève d’une décision du peuple dans le cadre des négociations politiques. Jugeant, en réponse à une question, qu’il est temps que le choix d’une femme comme secrétaire générale de l’ONU soit discuté, il refuse de commenter les rumeurs sur une éventuelle candidature de Mme Merkel./.