Synthèse de la presse quotidienne
14 avril 2016
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- La Süddeutsche Zeitung titre sur la perquisition qui a eu lieu hier dans les locaux du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca. La Frankfurter Allgemeine Zeitung met en exergue que les « critiques des parlementaires européens envers la démarche du président Erdogan » désireux d’entamer des poursuites contre le satiriste allemand Jan Böhmermann. Die Welt s’intéresse au « combat de Schäuble contre le reste du monde » et fait allusion aux critiques réitérées du ministre allemand des finances à l’encontre de la politique des taux bas de la BCE. Les quotidiens berlinois Tagesspiegel et Berliner Zeitung titrent sur les ambitions politiques du bourgmestre régnant de Berlin, Michael Müller, qui brigue la présidence du SPD de Berlin. Le Handelsblatt se penche sur le cas de la chaîne de drogueries allemandes Schlecker et fait état de plaintes visant son ex-pdg et plusieurs membres de la famille soupçonnés d’avoir mis à l’abri une partie de leur patrimoine avant de déclarer l’entreprise en faillite il y a quatre ans.
- Allemagne/Europe
Affaire Böhmermann : « Juncker vole au secours de Böhmermann » (Handelsblatt)
La FAZ et le Handelsblatt notent que le président de la commission européenne a marqué son inquiétude face à l’attitude des autorités turques envers les libertés, dont la liberté de la presse, et manifesté son étonnement face à la convocation de l’ambassadeur d’Allemagne en raison de la diffusion à la télévision d’une satire au caractère diffamatoire. M. Juncker a fait valoir que la démarche turque « ne contribue pas à rapprocher de nous la Turquie, mais creuse le fossé ». La FAZ se fait en outre l’écho de critiques exprimées par plusieurs parlementaires, dont le président du groupe conservateur, Manfred Weber, qui a appelé le président Erdogan à respecter dans son pays les droits des minorités et la liberté de la presse. Les journaux notent par ailleurs que le gouvernement fédéral n’a pas encore donné suite à la demande turque d’engager des poursuites contre le satiriste.
- Europe
Politique monétaire de la BCE : « une politique justifiée selon les économistes allemands » (FAZ)
La presse fait le constat de la « dégradation des relations » (Handelsblatt) entre les conservateurs allemands, au premier rang desquels le ministre allemand des finances, et la Banque centrale européenne, cible de leurs critiques contre la politique des taux d’intérêts très bas. « Wolfgang Schäuble est en bagarre contre le reste du monde et isolé à la veille de la réunion du FMI », titre même à la Une Die Welt, en indiquant que le Fonds monétaire international a jugé globalement positive cette politique de taux bas pour relancer la croissance. A Berlin, les prévisions de printemps des grands instituts économiques allemands « apportent leur soutien à Draghi » en jugeant que la politique monétaire de la BCE est justifiée au regard de prévisions de croissance atones et de l’absence d’effets négatifs tels que bulles financières ou immobilières, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Après le président de la Bundesbank, la chancelière elle-même a souligné que la BCE ne faisait que remplir sa mission d’enrayer la chute du taux d’inflation, notent la FAZ et le Handelsblatt.
Le Handelsblatt met en garde l’Allemagne contre la tentation de croire être la seule à se préoccuper des risques de la politique menée par la BCE alors que ce dossier va jouer un rôle important lors des réunions internationales à Washington, et défend le bien-fondé de mesures monétaires destinées à stabiliser les prix dans un contexte économique mondial fragile. « L’Allemagne joue un rôle bien peu constructif, alors que le gouvernement fédéral a des marges de manœuvre que d’autres n’ont pas », commente le Handelsblatt, « et en investissant dans son propre pays, elle agirait bien plus efficacement pour surmonter la politique actuelle des taux d’intérêts bas ». Dans un éditorial analysant la peur des Allemands de voir leur épargne-retraite fondre comme neige au soleil du fait de cette politique, l’hebdomadaire Die Zeit juge qu’il est « trop facile », pour le gouvernement fédéral, de pointer du doigt la politique monétaire de Mario Draghi : « la baisse des taux d’intérêt n’est pas un phénomène allemand, mais mondial, car il y a beaucoup trop peu d’investissements et trop d’épargne ; il est naïf de penser que Draghi pourrait en appuyant sur un bouton inverser la tendance », écrit Die Zeit.
- International
Elections parlementaires en Syrie
Les quotidiens dénoncent la tenue « farcesque » d’élections parlementaires dans les régions contrôlées par le régime syrien et s’inquiètent du danger d’escalade dans le pays à la suite de nouvelles violations du cessez-le-feu, alors que les pourparlers de paix viennent de reprendre à Genève. Die Welt relève que le gouvernement fédéral a critiqué la tenue de ces élections, estimant qu’elles ne sont « ni justes, ni libres ». Le Tagesspiegel pointe du doigt l’attitude de Bachar el-Assad qui va chercher à instrumentaliser le résultat du scrutin pour s’en approprier la victoire et se maintenir au pouvoir. Le Handelsblatt juge que les élections ne sont pas seulement une « farce », mais « une provocation », car « elles torpillent les pourparlers de paix en cours à Genève » et « sont une nouvelle preuve de la tactique de temporisation d’Assad et de Poutine ».
« Situation explosive dans le Sahara » (tageszeitung)
Dans un reportage, le quotidien alternatif de gauche tageszeitung déplore la mort de trois soldats français au Mali illustrant, selon lui, la fragilité de la situation sécuritaire du pays. Indiquant qu’il s’agit des pertes humaines françaises les plus lourdes au Mali depuis l’acmé de la guerre en 2013, le journal rappelle que l’objectif de la présence française dans le pays est de soutenir l’armée malienne dans la lutte contre le terrorisme, tandis que les forces de la MINUSMA veillent au respect de la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015. S’interrogeant toutefois sur la clarté des « séparations » entre les missions des différents partenaires, la taz s’inquiète surtout de l’instabilité dans le nord du pays, alors que les groupes d’opposition maliens ne parviennent pas à trouver d’accord sur l’organisation d’élections locales./.