Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

25 avril 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La rencontre entre la chancelière Merkel et le président Obama à Hanovre et leurs déclarations respectives lors de la conférence de presse conjointe font les gros titres de l’ensemble de la presse : « Pour Obama, Merkel se situe du bon côté de l’histoire » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Merkel presse d’avancer sur le TTIP » (Süddeutsche Zeitung), « ‘C’est l’amitié la plus importante de mon mandat’ » (Die Welt), « Bons baisers de Hanovre » (Frankfurter Rundschau), « Obama met la pression pour le TTIP » (Tagesspiegel), « Le sommet du libre-échange » (Handelsblatt).
  2. Allemagne

« Nahles annonce une réforme en profondeur du système des retraites » (FAZ)

Dans un entretien accordé à l’édition dominicale de Bild, la ministre du Travail Andrea Nahles (SPD) indique vouloir présenter à l’automne une réforme des retraites englobant les trois piliers actuels de la prévoyance retraite (régime obligatoire, épargne retraite d’entreprise et épargne-retraite individuelle subventionnée par l’Etat/ contrats dits « Riester »). Parmi les mesures envisagées figurent notamment une obligation de cotiser à un système de retraite pour les micro-entrepreneurs et un modèle flexible d’âge de départ en retraite, pour lequel plaide également le ministre de l’Economie et chef du SPD Sigmar Gabriel, indique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Andrea Nahles rejette l’idée de repousser de manière générale l’âge du départ en retraite à 70 ans en fonction de l’allongement de la durée de vie, qualifiant cette proposition du ministre des Finances Wolfgang Schäuble (CDU) de « très éloignée des réalités de la vie ».

TTIP / interview de Sigmar Gabriel dans le Handelsblatt

Sous le titre : « Je ne veux pas le TTIP à n’importe quel prix », le quotidien économique publie un long entretien avec le ministre de l’Economie et président du SPD. Celui-ci appelle les Européens et Américains à « saisir la chance » que représenterait l’accord UE-Etats-Unis de libre échange, plaidant à nouveau pour des juridictions d’arbitrage sur le modèle de celles prévues dans le Ceta avec le Canada. « Je n’accepterai aucun accord prévoyant des tribunaux d’arbitrage privés », souligne Sigmar Gabriel, qui exclut également tout accord « light » : « mon objectif n’est pas d’éviter le pire. Mon objectif est de conclure un bon accord, pas un accord à tout prix », martèle-t-il.

  1. Europe

Déplacement Merkel/Tusk/Timmermanns en Turquie

Bien que que cette visite d’un camp de réfugiés syriens au sud-est de la Turquie ait été à dimension européenne, par la présence du président du Conseil européen et du vice-président de la Commission européenne, les comptes rendus écrits comme les reportages audiovisuels des médias allemands présente ce déplacement comme une rencontre essentiellement bilatérale entre la chancelière fédérale et le Premier ministre turc. A l’instar du Tagesspiegel, les quotidiens relèvent que cette visite effectuée en coup de vent (« à peine cinq heures ») avait une portée essentiellement symbolique pour Angela Merkel, soucieuse de montrer le bon fonctionnement de l’accord UE-Turquie du 18 mars dernier sur les réfugiés.

Parallèlement, rapportent la Süddeutsche Zeitung et la Bild am Sonntag, Ankara a fait massivement pression sur la Commission européenne pour qu’elle supprime sa subvention de 200 000 euros à un projet culturel d’un orchestre de Dresde évoquant le génocide arménien, pression à laquelle la Commission aurait en partie cédé, en voulant discuter avec les initiateurs du projet de choisir une formulation plus neutre, indique la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien alternatif tageszeitung s’insurge de « l’auto-censure » et de la « complaisance » de l’UE et de l’Allemagne face au président turc.

  1. International

Visite du président américain à Hanovre

Au lendemain de la conférence de presse conjointe de Barack Obama et Angela Mekel, trois éléments dominent les comptes rendus et commentaires de la presse : les louanges à nouveau exprimées par Barack Obama envers l’action politique et le leadership moral d’Angela Merkel, la volonté commune du président américain et de la chancelière allemande de débloquer et faire avancer les négociations sur le TTIP, et enfin, à la marge, l’intérêt que le président américain porte en fin de mandat aux affaires européennes.

– Les gros titres de la presse mettent en exergue les éloges appuyés rendus par B. Obama : « ‘C’est l’amitié la plus importante de mon mandat’ », cite à la Une Die Welt, « Pour Obama, Merkel se situe du bon côté de l’histoire », renchérit la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui souligne que le président américain a loué l’attitude de la chancelière dans la crise des réfugiés. Plusieurs éditoriaux et analyses observent l’évolution positive des relations personnelles entre B. Obama et A. Merkel entre 2008, époque à laquelle la chancelière restait méfiante devant l’euphorie soulevée par le candidat en campagne, et aujourd’hui, « où Barack Obama se révèle être le plus grand fan d’Angela Merkel » (FAZ). « On a rarement vu une telle entente entre l’Allemagne et les Etats-Unis, et encore jamais une telle amitié entre Angela Merkel et Barack Obama », s’étonne Bild qui s’interroge : « Obama va-t-il aider Merkel à sortir de la crise ? »

– Les déclarations du président américain et de la chancelière appelant à « presser le mouvement » dans les négociations sur l’accord transatlantique de libre-échange sont largement relayées et commentées. Le Handelsblatt estime qu’avec Barack Obama, c’est le « SAMU de Washington qui est arrivé pour tenter de réanimer le TTIP ». Constatant que « trois ans ont été perdus par les négociateurs européens et américains à camper sur les positions respectives », le quotidien économique estime que « si Obama fait ce dernier essai de sauver le TTIP, c’est que son gouvernement s’inquiète maintenant sérieusement pour l’Europe ». « Les Européens doivent saisir cette dernière chance », insiste le Handelsblatt. « Le commerce a besoin de courage, l’accord de libre-échange devait être conclu maintenant, cela vaut le coup », plaide également la Süddeutsche Zeitung. La FAZ encourage B. Obama à « être encore plus actif en faveur du TTIP ».

– Plusieurs quotidiens relèvent l’intérêt manifesté en fin de mandat par le président américain pour les affaires européennes en raison de la crainte des Etats-Unis des conséquences qu’aurait pour l’équilibre mondial et surtout l’économie américaine une déstabilisation de l’Union européenne. Dans ce contexte, « la visite d’adieux d’Obama en Allemagne est aussi un signe de respect pour la chancelière, devenue ces dernières années pour les Américains la seule ancre de stabilité dans une Europe secouée par les crises », écrit Die Welt. « A la fin de son mandat, le président a découvert la valeur de l’Europe et s’intéresse à ce que les partenaires européens ont à offrir, malgré leurs déficiences », constate la FAZ./.