Aujourd’hui en Allemagne

 

Synthèse de la presse quotidienne

6 mai 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. La démission prochaine du Premier ministre turc Ahmet Davutoğlu fait les gros titres de la Süddeutsche Zeitung (« M. Erdoğan pousse le premier ministre à la démission »), de Die Welt (« M. Erdoğan gagne la lutte de pouvoir ») et de la Berliner Zeitung (« M. Erdoğan renforce encore son emprise sur le pouvoir »). La Frankfurter Allgemeine Zeitung titre sur l’hostilité de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque aux intentions de la Commission européenne en matière de répartition des réfugiés entre Etats membres (« Budapest, Varsovie et Prague contre le plan de l’UE sur la répartition des réfugiés »). Le quotidien économique Handelsblatt consacre sa Une à la suppression du billet de 500 euros (« le combat du billet »).
  2. Allemagne

« Le SPD devance l’AfD de seulement cinq points dans les sondages » (Die Welt)

Die Welt fait état du dernier sondage ARD-Deutschlandtrend créditant l’AfD de 15% des intentions de vote, son score le plus élevé à ce jour. Selon cette enquête, avec 20%  des intentions de vote (soit un recul d’un point), le SPD atteindrait son plus bas historique. La CDU/CSU perd un point (33%), les Verts restent inchangés (13%), Die Linke gagne un point (8%) et le FDP en perd 1 (6%).

L’opposition au TTIP gagne du terrain

Toujours selon ARD-Deutschlandtrend, l’opposition en Allemagne au traité de libre-échange gagnerait du terrain, 70% des personnes interrogées estimant qu’il est synonyme avant tout d’inconvénients pour l’Allemagne. Seulement 17% sont d’avis que les avantages dominent. 13% ne se prononcent pas. Ces résultats, souligne spiegel-online, font apparaître que l’opposition au TTIP a augmenté ces deux dernières années. En juin 2014, 31% des personnes interrogées étaient d’avis que les avantages (55% que les inconvénients) dominent.

« Schäuble bloque le capital risque » (Handelsblatt)

De source proche du gouvernement fédéral, le quotidien économique indique que le ministre des finances Wolfgang Schäuble (CDU) serait opposé à des aides publiques pour favoriser le capital risque, ce qui vient contrecarrer le projet de la grande coalition de légiférer en ce  sens. Dans un entretien au journal, le secrétaire d’Etat au ministère des finances, Jens Spahn (CDU), plaide, à défaut d’une loi ad hoc, pour une amélioration du cadre général existant pour les investisseurs.

  1. Europe/International

Annonce de la démission du Premier ministre turc : « dernière étape avant le pouvoir total » (Die Welt)

L’annonce de la démission prochaine du Premier ministre turc est commentée par l’ensemble de la presse qui ne cache pas son inquiétude face à la manière dont est évincé l’artisan de l’accord UE-Turquie du 18 mars pour résoudre la crise migratoire. « Sa démission est en réalité une « mise à la porte », juge le tabloïd Bild pour qui cette « démonstration de force à l’orientale » de la part du président Erdogan, qui n’est pas sans rappeler la manière dont agit Vladimir Poutine, signifie avant tout que « désormais la Turquie va devenir encore plus imprévisible pour l’Europe ». Ce point de vue est également celui de la FAZ pour qui l’application de l’accord UE-Turquie « va dépendre encore plus des humeurs du président Erdogan ». L’UE doit donc s’attendre à un regain de tensions avec Ankara, même si  la Turquie demeure pour l’Europe un partenaire irremplaçable.

Le Tagesspiegel se fait par ailleurs l’écho des propos du ministre turc des affaires étrangères qui a répondu aux conditions posées par Bruxelles pour la libéralisation des visas en indiquant que son pays remplit la plupart des critères et que c’est maintenant à l’Europe de « tenir sa parole ». Dans un commentaire, le journal de Berlin appelle l’Europe à ne concéder aucun rabais à Ankara et à insister notamment sur la nécessité pour les Turcs de traiter correctement la minorité kurde.

  1. Europe

« Critiques à l’encontre de la suppression du billet de 500 euros » (Tagesspiegel)

La décision de la BCE de supprimer le billet de 500 euros fait craindre qu’à terme ce soit la totalité des paiements en espèces qui soit menacée de disparaître, souligne à sa une le Handelsblatt. Le Tagesspiegel se fait l’écho des critiques exprimées par le président de l’institut économique Ifo, Clemens Fuest, pour lequel cette mesure signifie que la BCE entend poursuivre sa politique des taux négatifs, le refuge dans l’épargne en espèces se compliquant dès lors que des quantités de billets plus importantes sont requises du fait de la disparition du billet de 500 euros. Dans un commentaire, Die Welt fait valoir que « jamais le fossé n’a été aussi grand entre Mario Draghi et les Allemands ». « L’argument selon lequel la suppression du billet de 500 euros sert à lutter contre la fraude, le blanchiment, la criminalité, le travail au noir et le terrorisme ne tient pas car il n’est nul besoin aujourd’hui de se déplacer avec des valises pleines de billets », fait valoir le journal pour qui il s’agit en réalité d’une « atteinte à la liberté individuelle ». « Ni les dirigeants politiques, ni les patrons de banque centrale ne devraient décider par-dessus la tête des gens quelles sommes, au moyen de quels billets, sont autorisées pour les paiements en espèces », assène le quotidien.

  1. International

OTAN-Russie / « Donnant-donnant » (Süddeutsche Zeitung)

Dans un éditorial, le chef du service international de la Süddeutsche Zeitung s’inquiète qu’à deux mois du sommet de l’OTAN à Varsovie, la Russie multiplie les survols et décide de stationner trois divisions sur ses flancs Ouest et Sud dans une réponse disproportionnée au déploiement de bataillons supplémentaires de l’Alliance en Pologne et dans les pays baltes pour des exercices. La Russie a prouvé, en Ukraine comme en Syrie, qu’elle intervenait de façon toujours plus rapide et déterminée qu’attendu, en assortissant ses déploiements de reproches envers les Occidentaux juge le quotidien de Munich, qui espère que l’OTAN saura trouver une réponse raisonnable à la communication d’une Russie qui a toujours un temps d’avance sur les Alliés./.