La manne des JO de Paris 2024 serait de 5 à 11 milliards d’euros

comité de candidature a publié l’étude d’impact de l’événement. De 119.000 à 247.000 emplois pourraient être créés.

A chaque candidature – et la France en a connu de nombreuses -, la question de l’impact économique et social de l’organisation de grands événements sportifs se pose. Le groupement d’intérêt public (GIP) Paris 2024 n’a pas dérogé à la règle. Ses dirigeants, Bernard Lapasset et Tony Estanguet, ont présenté mercredi, dans le cadre du Salon des maires, à Paris, une étude d’impact réalisée par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES), structure spécialisée basée à Limoges qui a déjà planché sur la Coupe du monde de rugby 2007 et l’Euro 2016, qui va commencer. Selon ces experts, l’impact économique des JO se situerait entre 5,3 et 10,7 milliards d’euros, le milieu de la fourchette étant à 8,1 milliards. En 2004, pour Paris 2012, le Boston Consulting Group (BCG) avait estimé les retombées totales entre 5,7 et 6,3 milliards d’euros.

Trois grands secteurs sont concernés : la construction, l’organisation et le tourisme. Les évaluations se veulent « prudentes », selon l’expression d’Etienne Thobois, directeur général de Paris 2024. L’impact sur la construction représente la plus petite part (de 1 à 1,8 milliard). Paris dispose en effet déjà de la plupart des infrastructures nécessaires, à l’exception d’un centre aquatique, du village Olympique et du centre des médias qui sont prévus en Seine-Saint-Denis. En outre, les auteurs de l’étude considèrent que les infrastructures de transport qui seront créées d’ici à 2024 (Grand Paris Express, Charles-de-Gaulle Express) ne sont pas liées ni conditionnées aux Jeux.

Un possible effet post-Jeux

Le tourisme représentera entre 27 % et 35 % des retombées (soit entre 1,4 et 3,5 milliards d’euros). L’essentiel des dépenses viendra de la période de la compétition. Mais un impact post-Jeux est aussi possible, même si Paris est déjà l’une des premières destinations touristiques mondiales, notamment dans le tourisme d’affaires. « Cela a été le cas pour Londres, qui est aussi une capitale qui n’avait pas besoin des Jeux pour être connue », indique Etienne Thobois.

Le gros de l’apport économique de Paris 2024 vient des dépenses d’organisation elles-mêmes, entre 2,9 et 5,4 milliards. Cela comprend le financement du comité d’organisation par des sponsors privés et par les collectivités, la billetterie et, surtout, la contribution du Comité international Olympique. Le CIO financera directement l’événement à hauteur de 1,5 milliard d’euros, une dépense rendue possible par les recettes de marketing et de droits TV.

La compilation de ces chiffres débouche sur une estimation de création d’emplois comprise entre 119.000 et 247.000. Pour beaucoup des emplois temporaires, mais dont certains pourraient être pérennisés. L’étude évoque aussi l’impact social et sociétal des Jeux : l’encouragement à la pratique sportive, le « rééquilibrage » des territoires en faveur notamment de la Seine-Saint-Denis, mais aussi la promotion internationale du concept de Grand Paris.

Les Echos 02/06/2016