Synthèse de la presse quotidienne
7 juin 2016
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- L’annonce par le président Gauck de son refus de briguer un second mandat fait les gros titres de la presse allemande ce matin : « Les partis disent vouloir clarifier la succession de M. Gauck ‘dans le calme’ « (Frankfurter Allgemeine Zeitung); « le renoncement de Gauck regretté » (Süddeutsche Zeitung) ; « ‘Gauck : je ne peux pas garantir d’avoir encore assez d’énergie et de vitalité pour encore 5 ans » (Die Welt); « M. Gauck part » (Der Tagesspiegel). Le quotidien économique Handelsblatt relève les retards des trains allemands (« La Deutsche Bahn accumule 7974 heures de retard – par jour »).
- Allemagne
Recherche d’un candidat à la présidence fédérale : « et maintenant, Mme Merkel ? » (Berliner Zeitung)
Les partis allemands veulent se donner le temps de rechercher « en toute sérénité » le ou la candidate qu’ils souhaitent proposer pour succéder en mars 2017 au président fédéral Joachim Gauck, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La chancelière Merkel a déclaré que des pourparlers à ce sujet entre CDU et CSU « et au-delà » ne pourraient intervenir avant que ne soit connue la composition définitive de l’assemblée des grands électeurs (Bundesversammlung), c’est-à-dire après les élections régionales dans les Länder de Berlin et de Mecklembourg-Poméranie occidentale, rapportent les journaux. Selon les informations du tabloïd Bild, le vice-chancelier et chef du SPD, Sigmar Gabriel, veut attendre qu’Angela Merkel fasse la première une proposition de candidat pour déterminer si cette personnalité serait susceptible d’être soutenue par d’autres partis. Plusieurs commentateurs doutent de la sagacité de la chancelière en la matière et évoquent les « ratés » qu’ont constitué à leurs yeux les nominations par la CDU/CSU des deux précédents présidents Horst Köhler et Christian Wulff, démissionnaires tous les deux à mi-mandat. Tous les médias publient des bilans avant l’heure de la présidence de Joachim Gauck et à défaut de pouvoir à ce stade spéculer sur les chances de tel ou tel candidat, présentent des listes exhaustives des personnalités fédérales jugées dignes de la fonction suprême.
- Allemagne / International
« Le gouvernement fédéral rejette les attaques d’Erdogan » (FAZ)
Les propos du président turc attaquant suggérant d’« analyser dans un laboratoire le sang des députés allemands d’origine turque » ayant voté en faveur de la résolution du Bundestag reconnaissant le génocide arménien, afin de vérifier leur origine, et les assimilant à des soutiens du PKK, ont soulevé une vague d’indignation en Allemagne, rapportent les médias. Les journaux se font l’écho de la mise au point du porte-parole du gouvernement fédéral, lequel a jugé « totalement incompréhensible de voir à présent que des déclarations en provenance de Turquie cherchent à lier certains députés du Bundestag au terrorisme » et a souligné que cette résolution était une « décision souveraine d’un organe constitutionnel indépendant ». La Frankfurter Allgemeine Zeitung et la Süddeutsche Zeitung se félicitent de ce que les représentants de la communauté turque en Allemagne, qui déploraient la résolution, n’en aient pas moins condamné les propos « odieux et déplacés » du président turc.
- Europe
« Ouvrir des voies légales d’immigration vers l’Europe » : interview de Dimitris Avramopoulos dans Die Welt
Alors que le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, présentent cet après-midi au parlement européen le plan de l’UE destiné à freiner l’afflux de migrants illégaux en Méditerranée, le Commissaire européen à la migration détaille dans Die Welt les principales mesures envisagées. « La Commission veut forger de nouveaux partenariats de migration principalement avec l’Afrique – au début avec neuf pays africains – s’inspirant de l’accord UE-Turquie mais sans le copier : nous voulons des mesures adaptées à chaque pays », déclare-t-il. L’objectif est de convaincre ces pays d’origine ou de transit de réadmettre les migrants ne pouvant prétendre à l’asile, de lutter contre les passeurs et de mieux contrôler leurs frontières et d’offrir un accueil sûr aux réfugiés. L’UE veut par ailleurs ouvrir des voies de migration légale vers l’Europe pour les candidats hautements qualifiés, via une nouvelle « blue card », l’ancien système s’étant avéré trop restrictif et peu praticable, précise D. Avramopoulos.
« Toujours pas de majorité pour l’homologation du glyphosate » (FAZ)
La presse s’irrite du fait que les Etats membres de l’UE n’aient à nouveau pas pu s’accorder sur la proposition de compromis de la commission de prolonger pour 18 mois l’homologation du glyphosate, trois des Etats les plus peuplés, l’Allemagne, la France et l’Italie, s’étant abstenus, soulignent les quotidiens. Les commentaires pointent surtout l’incapacité du gouvernement allemand à s’accorder sur une position au sein de la grande coalition et se font l’écho des critiques de l’eurodéputé allemand Peter Liese (CDU) à cet égard.
- France
Arrestation d’un Français en Ukraine : « un arsenal de guerre et beaucoup de questions sans réponse » (Tagesspiegel)
La presse allemande publie des comptes rendus détaillés de l’arrestation à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne d’un jeune Français probablement d’extrême-droite en possession d’un arsenal de guerre, ayant déclaré vouloir perpétrer des attentats lors de l’Euro 2016, et se fait l’écho des nombreuses interrogations sur les intentions réelles de l’individu et les affirmations des autorités ukrainiennes. Die Welt comme la FAZ soulignent les aspects « rocambolesques » de cette arrestation mais s’accordent à constater qu’il convient de prendre au sérieux toute menace potentielle : « on souhaiterait passer à autre chose et parler de foot, mais force est de constater qu’en ces temps de multiples crises en Europe et à ses frontières, de terrorisme islamiste et de montée de l’extrême-droite, et compte tenu d’institutions faibles en Ukraine et de dirigeants russes pour qui la politique est avant tout une bataille de services secrets, on ne peut rien exclure ! », met en garde la FAZ. « On assiste à une escalade dangereuse de la désinhibition à tous les niveaux, avalanche de haine sur les réseaux sociaux, menaces de mort contre un ministre allemand, un éleveur bovin français qui importe un arsenal de guerre d’Ukraine : il y a en ce moment trop de gens qui deviennent fous, », s’alarme Die Welt./.