Quelles régions attirent le plus étudiants et jeunes diplômés ?

Tout plaquer et partir faire ses études à Dijon ?  D’après l’étude du Céreq sur la mobilité inter-régionale des jeunes diplômés, ce cas est (très) rare.  La région la plus attractive pour faire ses études ou démarrer sa carrière reste sans surprise  l’Île-de-France.

Plus les études sont longues, plus la mobilité des étudiants est importante. 49% des étudiants en masters ou doctorats terminent leur cursus dans une autre région que celle où ils ont obtenu leur baccalauréat d’après une récente étude du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications). De la même manière, 44% de ces diplômés résident dans une autre région que celle où ils ont obtenu leur diplôme trois ans après la fin de leurs études.

Pour les étudiants diplômés d’un bac+2 ou bac+3, la mobilité est plus diffuse : seuls 25% d’entre eux quittent la région où ils ont eu leur bac pour leurs études

27% de ces diplômés  changent ensuite de région dans les trois ans après le début de leur vie active et ils choisissent principalement une région limitrophe.

L’Île-de-France, “doublement attractive”

“Paris et le désert français”. Du côté de la mobilité des étudiants,  cet ouvrage de géographie de 1947 de Jean-François Gravier est toujours d’actualité. 41% des jeunes diplômés du supérieur long (Bac +5) qui ne résident plus dans leur région de formation trois ans après leur diplôme ont déménagé pour l’Île-de-France.

L’Île-de-France est aussi la région qui garde le plus grand nombre de jeunes qu’elle a formés et elle attire également de nombreux bacheliers venus étudier à Paris et ses alentours. De quoi offrir à la région un statut unique en France : elle est doublement attractive pour les étudiants et les jeunes diplômés (niveau master ou doctorat).

Ce succès s’explique facilement. L’Île-de-France concentre à la fois une offre conséquente de formation de l’enseignement supérieur mais aussi un grand nombre d’emplois des cadres.

D’après le Céreq, la région regroupe à elle seule 37% des emplois de cadres et de professions intellectuelles supérieures.

Certaines régions comme l’Auvergne, le Poitou-Charentes, les Pays de la Loire ou la Basse-Normandie se révèlent uniquement attractives pour la formation. “Elles captent des jeunes en cours d’études, grâce au rayonnement de leur appareil de formation du supérieur long. Ces territoires de formation redistribuent ensuite une large part des effectifs formés vers d’autres régions, au premier rang desquelles… l’Île-de-France”, souligne Mélanie Vignale du Céreq.

Aller-retour ?

Mais attention, si certaines régions perdent de très nombreux jeunes en cours d’études, elles ne se vident pas pour autant toutes de leurs talents. Par exemple, la  Normandie, la Champagne-Ardenne et la Bretagne perdent des bacheliers avec des variations d’effectifs comprises entre -18 et -25 % pendant la période des études.

Mais une fois leur diplôme en poche, ces anciens bacheliers ont tendance à rentrer dans leur région d’origine : ils représentent plus de la moitié des arrivées de jeunes diplômés et jusqu’à 77% pour la Bretagne.

Pour les régions plus urbaines comme la région Rhône-Alpes, Alsace ou Paca, les variations d’effectifs après le bac ou le diplôme du supérieur ne sont que faiblement négatives voire proches de l’équilibre.

Ces régions abritent de grandes métropoles de province dynamiques sur le front de l’emploi et les jeunes diplômés peuvent donc (assez) facilement y trouver un premier job

Les Echos 14/06/2016