Synthèse de la presse quotidienne
29 juin 2016
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- L’attentat d’Istanbul est à la Une des médias audiovisuels et en ligne ce matin. La fermeté affichée par Mme Merkel sur les modalités du Brexit lors de son allocution au Bundestag avant le Conseil européen fait les gros titres de la presse écrite. La Frankfurter Allgemeine Zeitung écrit que « Mme Merkel met en garde les Britanniques contre de fausses attentes ». Der Tagesspiegel cite la chancelière : « Merkel : les Britanniques vont perdre des privilèges ». La Süddeutsche Zeitung estime « Mme Merkel et M. Juncker sont unis contre M. Cameron ». Die Welt titre sur « la dureté nouvelle de l’Europe envers les Britanniques ». Le quotidien économique Handelsblatt demande plus généralement : « et maintenant, l’Europe ? ».
- Allemagne
« Le salaire minimum horaire universel grimpe à 8,84 euros ! » (Bild)
L’ensemble des quotidiens commentent l’accord intervenu au sein de la commission réunissant employeurs et syndicats sur une hausse de 34 centimes du salaire minimum à compter du 1er janvier 2017. Les journaux s’accordent à souligner, pour s’en féliciter, la « modération » dont ont su faire preuve les membres de la commission. Une partie de la presse rappelle à cet égard que contrairement aux craintes exprimées lors de l’instauration du salaire minimum en 2015, le marché de l’emploi n’a pas pâti de ce dispositif. Hostile au salaire minimum, la presse conservatrice (FAZ, Handelsblatt) estime toutefois qu’il ne sera possible de déterminer l’éventuel caractère « destructeur d’emplois » du salaire minimum « qu’à la prochaine récession ». « Le calme actuel est fortement conditionné par la situation économique favorable que connaît le pays », convient la Süddeutsche Zeitung.
- Europe/Brexit
« Merkel et Juncker unis contre Cameron » (Süddeutsche Zeitung)
La déclaration gouvernementale de la chancelière fédérale avant le Conseil européen a surpris la presse par la fermeté et la clarté de son message aux Britanniques, barrant résolument la voie à toute négociation avant que le Royaume-Uni n’ait notifié l’article 50 du traité de Lisbonne pour demander officiellement sa sortie de l’UE, et conseillant à Londres de ne pas se faire d’illusions sur l’issue de discussions « qui ne se feront pas à la carte », en « picorant » les privilèges de l’Union pour refuser les devoirs. Le même message a été envoyé par les 27 autres Etats membres à la Grande-Bretagne hier à Bruxelles, constatent les quotidiens.
La « démonstration de dureté » des autres Européens vis-à-vis de David Cameron ne peut cacher que « sur la question de l’avenir de l’UE règne le désarroi et la discorde » juge le Handelsblatt. « Derrière la façade, c’est la désunion qui règne » sur l’avenir d’une Union sans les Britanniques, renchérit Die Welt. « L’UE a ajourné le Brexit » (taz) et convoqué pour septembre une réunion informelle des 27 à Bratislava, espérant y voir plus clair lorsque sera désigné un nouveau Premier ministre britannique, rapporte la presse. Die Welt voit trois camps aux intérêts et positions divergentes : les gouvernements socialistes et sociaux-démocrates européens sous la pression de leurs opinions publiques, notamment en France, pour corriger la politique d’austérité imposée par les gouvernements conservateurs ; les « pragmatiques », au premier plan desquels l’Allemagne, pour qui une intégration européenne plus poussée se justifie sous conditions et en prenant bien garde à ne pas brusquer les citoyens européens ; et enfin les « nationalistes », pays d’Europe centrale mais aussi Danemark, rétifs à ce tout ce qu’ils considèrent comme des ingérences de Bruxelles dans leurs politiques nationales, tant économique que migratoire.
Devant le bourbier politique dans lequel s’enferre la Grande-Bretagne et l’expectative à laquelle l’UE semble actuellement condamnée, la presse allemande se penche sur les conséquences économiques et financières du référendum britannique. Francfort se prépare à un « Brexodus » des banques et institutions financières, constate la Süddeutsche Zeitung, d’ores et déjà, l’autorité de supervision bancaire allemande (Bafin) a estimé que le futur conglomérat entre la Deutsche Börse et le London Stock Exchange – pour autant qu’il soit réalisé, ce dont doute à présent fortement le Handelsblatt – ne pourrait avoir son siège à Londres, rapporte la FAZ. Le quotidien de Francfort envisage aussi une inflexion des flux migratoires intra-européens : « les Polonais vont-ils venir s’installer en Allemagne ? », s’interroge la FAZ en se faisant l’écho de prévisions des économistes et spécialistes des questions migratoires estimant que le Brexit aura rapidement des conséquences sur les migrants économiques en provenance d’Europe de l’Est./.