Synthèse de la presse quotidienne
15 juillet 2016
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- « L’Europe effarée par le nouveau gouvernement à Londres », titre Die Welt. S’appuyant sur les chiffres provisoires publiés par l’office fédéral des statistiques, la Frankfurter Allgemeine Zeitung titre sur la hausse sensible de l’immigration en Allemagne en 2015. « Nouvelle débâcle pour Volkswagen », titre la Süddeutsche Zeitung qui fait état du rejet par l’agence californienne de l’environnement du plan jugé insuffisant de Volkswagen pour remettre aux normes ses véhicules diesel. Le quotidien économique Handelsblatt consacre sa une et son dossier du jour au déficit des caisses d’assurance maladie.
Les médias audiovisuels et en ligne titrent tous sur l’attentat de Nice. Pour la presse écrite, seul le tabloïd Bild était en mesure d’en faire état dans son édition de ce matin.
- Allemagne
« Plus de gens que jamais viennent en Allemagne » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)
Sous ce titre, le quotidien de Francfort avance les chiffres rendus publics hier par l’office fédéral des statistiques. Selon ces chiffres, l’Allemagne a enregistré en 2015, toutes nationalités confondues, un solde migratoire positif de 1 139 000 personnes. Avec 326 000 personnes, les Syriens en constitueraient le premier contingent, suivi des Roumains (213 000). On compte aussi de nombreux Afghans (80 000), Irakiens (60 000) et Pakistanais (20 000). Parmi les ressortissants européens, les Roumains sont suivis des Albanais (47 000), des Croates et des Bulgares (40 000 pour chaque nationalité).
- Europe
« L’UE sceptique face au nouveau gouvernement britannique » (Süddeutsche Zeitung), « une équipe Brexit contre l’UE » (Handelsblatt)
La presse se fait l’écho de la « consternation » (Die Welt) des dirigeants européens après la nomination de Boris Johnson comme chef de la diplomatie britannique, mettant en exergue la réaction de Jean-Marc Ayrault qui a déclaré sur Europe 1 que le chef de file des partisans du Brexit avait « beaucoup menti » lors de la campagne du référendum, et souligné qu’il avait besoin d’un « partenaire avec lequel on puisse négocier, qui soit clair, crédible et fiable », phrases qui sont citées à plusieurs reprises. Les médias notent que la chancelière fédérale a invité la Première ministre britannique à une visite en Allemagne à une date encore indéterminée. « Le déserteur n’en est finalement pas un », s’étonnent le Handelsblatt et la FAZ, « il a toutefois accepté un poste qui ne jouera aucun rôle central dans les négociations sur le Brexit », tempère le quotidien de Francfort. Analysant « les raisons pour lesquelles Mr Illoyal a été nommé » alors que tous les médias font le portrait d’un orateur populiste et « anti-diplomatique », Die Welt juge que Theresa May a voulu neutraliser les figures de proue de la campagne du ‘Leave’ en les envoyant en première ligne. « Johnson, comme Liam Fox aux relations commerciales internationales ou Dave Davis chargé des négociations avec la commission européenne, vont prendre de plein fouet la réprobation de leurs interlocuteurs européens pendant que May va essayer au plus haut niveau de tirer pragmatiquement les ficelles », commente également le Tagesspiegel.
« Le TTIP sur la corde raide » (Handelsblatt)
Interrogé par le Handelsblatt, l’ancien président de la cour fédérale constitutionnelle de Karlsruhe, Hans-Jürgen Papier, appelle à suspendre les négociations sur l’accord transatlantique de libre-échange en raison des fortes réserves de l’opinion publique, « qui a l’impression que l’on va légiférer de manière très extensive sans véritable législateur démocratique », déclare-t-il. Il estime également que « Bruxelles doit aussi se demander si l’UE ne s’est pas attaquée à trop de domaines à la fois », le TTIP touchant notamment à la fois aux droits du travail, des consommateurs et des entreprises.
Dans un éditorial, le correspondant diplomatique de la Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur les dernières critiques des négociations exprimées par le président du SPD et ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, en les replaçant dans un contexte européen : « l’Europe peut-elle échouer à nouer un tel accord juste parce qu’en Allemagne, le président d’un parti de coalition minoritaire n’a plus l’autorité nécessaire pour diriger politiquement un parti tendant à l’antiaméricanisme sur son aile gauche ? » Pour le quotidien conservateur, « le SPD et son président sont prêts à payer un prix très élevé » en politique étrangère (allègement des sanctions contre la Russie, sabotage du TTIP) pour leur survie politique.
- International
Déplacement de la chancelière au Kirghizistan
« Du point de vue économique, le Kirghizistan est pour l’Allemagne un partenaire plus que mineur, mais le fait que Mme Merkel soit le premier chef de gouvernement allemand à s’y rendre est lié à l’évolution politique du pays depuis la révolution sanglante de 2010. Pour le gouvernement fédéral, le pays est le seul à avoir un régime démocratique, dans un environnement d’Etats plus ou moins autoritaires », souligne la Süddeutsche Zeitung selon laquelle la chancelière, qui n’était pas accompagnée d’une délégation économique, a tenu par sa visite à « honorer » cette évolution. Il n’y a eu que des annonces générales et aucun contrat n’a été signé, indique encore le quotidien de Munich.
- France
Attentat de Nice
Le tabloïd Bild consacre un article à sa Une à l’attentat de Nice : « des morts à Nice – un camion fonce sur la foule – des tirs – panique – selon le maire, de nombreuses victimes ». Compte tenu de l’heure de rédaction, il s’interroge sur le caractère terroriste ou non du drame. Dans leurs éditions en ligne, tous les journaux reviennent aujourd’hui en détail sur l’attentat d’hier soir et relaient les messages de solidarité et de soutien à la France des responsables allemands, notamment la chancelière et M. Steinmeier./.