Aujourd’hui en Allemagne

 

Synthèse de la presse quotidienne

5 août 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Sous le titre « les observateurs de l’OSCE menacés de mort dans l’est de l’Ukraine », la Frankfurter Allgemeine Zeitung s’inquiète de la dégradation de la situation dans la partie orientale de l’Ukraine. « Erdogan s’en prend aux chefs d’entreprise », titre la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien économique Handelsblatt titre sur les mesures prises par la banque d’Angleterre : « banque centrale en détresse ». Le Tagesspiegel et Die Welt se font l’écho du dernier sondage Deutschlandtrend révélant une chute de popularité de la chancelière, laquelle profite à son partenaire de coalition CSU, et titrent respectivement « les Allemands doutent de Merkel – Seehofer triomphe » et « Seehofer talonne Merkel ».
  2. Allemagne

Sondage Deutschlandtrend : « les Allemands doutent de Merkel – Seehofer triomphe » (Tagesspiegel)

Plusieurs journaux se font l’écho des résultats du sondage Deutschlandtrend selon lequel la chancelière recule de 12 points par rapport au mois passé, seulement 47% des Allemands se déclarant satisfaits de son action. La presse souligne que dans le même temps le ministre-président de Bavière et chef de la CSU, Horst Seehofer, remonte de 11 points dans les sondages et obtient un taux de satisfaction de 44%. Ce sondage révèle un recul du soutien des Allemands à la politique de Mme Merkel (-8 points depuis avril, soit 34%), les deux tiers des personnes interrogées (65%) se déclarant peu ou pas satisfaites de sa politique migratoire. A 52%, les sympathisants de la CDU/CSU rejettent la politique migratoire de la chancelière, relève Die Welt, 46% la soutenant. C’est chez les sympathisants des Verts que la politique migratoire de la chancelière remporte la plus forte adhésion (60%), le rejet étant quant à lui le plus marqué chez les sympathisants de l’AfD (100%), des libéraux du FDP (74%), de Die Linke (69%), puis du SPD (69%).

Le tabloïd Bild fait valoir que l’une des explications de cette chute dans les sondages serait la conférence de presse donnée par la chancelière la semaine dernière, lors de laquelle elle a répété sa phrase très contestée « nous allons y arriver ». « Après bientôt 11 ans de pouvoir, la chancelière dispose encore d’un soutien non négligeable dans la population », souligne Die Welt dans un commentaire, « mais le monument Merkel a depuis un certain temps commencé à accumuler les fissures ». Le quotidien reproche avant tout à la chancelière, un an après la vague d’arrivées de migrants sur le territoire, de ne pas avoir su présenter un plan convaincant en matière d’intégration. Près d’un an après la décision historique qu’a été l’accueil des migrants bloqués en Hongrie, ne pas être en mesure de proposer autre chose que de naviguer à vue, c’est clairement insuffisant, juge le journal.

Dans un entretien à la Berliner Zeitung, le chef de la chancellerie fédérale, Peter Altmaier (CDU), défend la politique de la chancelière et le travail accompli en un an. Il  fait également valoir que les récentes attaques à Würzburg et à Ansbach ne modifient en rien le fait que l’Allemagne va continuer à remplir ses obligations humanitaires et à accueillir des personnes en détresse. Il juge en outre que les récentes évolutions en Turquie ne remettent nullement en cause l’accord migratoire,  aucune information ne permettant de dire que les réfugiés présents sur le territoire turc y seraient mal traités. « Nous nous occupons du plan A et il n’y a aucune raison d’envisager un plan B », déclare-t-il.

  1. Europe

Mesures de relance économique de la Banque d’Angleterre : « une leçon pour les pourfendeurs de Bruxelles » (Süddeutsche Zeitung)

L’annonce de la Banque d’Angleterre de frapper un grand coup pour lutter contre le ralentissement de l’économie britannique suite au Brexit conforte les quotidiens dans leur conviction que les Britanniques ont sous-estimé les conséquences économiques et financières d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. La décision de la banque centrale britannique de réduire son taux d’intérêt à son plus bas niveau historique, de 0,5 % à 0,25 %, de mettre en place un système de soutien aux prêts des banques de 100 milliards de livres et de relancer un plan de « quantitative easing » à hauteur de 70 milliards de livres « traduit à quel point, en Grande-Bretagne, on craint aujourd’hui le préjudice économique qu’entraînera la sortie de l’UE », observe la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pour la Süddeutsche Zeitung, l’avenir sombre que le Brexit réserve à l’économie britannique pourrait être une leçon de réalisme pour les eurosceptiques du reste de l’UE : « il devient évident qu’il ne fait pas bon tourner le dos à l’UE. Espérons que cela va refroidir les ardeurs des pourfendeurs de Bruxelles », conclut le journal.

  1. International

Turquie/UE : « le chancelier autrichien exige un arrêt des négociations d’adhésion à l’UE » (Handelsblatt)

A l’instar d’autres quotidiens, le tabloïd Bild indique que le chancelier autrichien Christian Kern a qualifié les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE de « fiction diplomatique » et appelé à les stopper immédiatement. Le ministre des affaires étrangères autrichien, Sebastian Kurz, a quant à lui réclamé une protection efficace des frontières extérieures de l’UE en lieu et place de l’accord sur la politique migratoire, rapporte également Bild. Les journaux notent que le président de la commission, Jean-Claude Juncker, a réagi en indiquant que rompre les négociations « serait une grave erreur », même si, a-t-il reconnu, « dans sa situation actuelle, la Turquie ne peut pas devenir membre de l’Union européenne ». Le Handelsblatt relève qu’une porte-parole du Quai d’Orsay a résumé la position du Ministre dans les termes suivants : « les discussions d’adhésion aident les démocrates turcs, ceux qui qui souhaitent que leur pays se modernise et qu’il se hisse au niveau des standards démocratiques internationaux ». Ce « ton conciliant » est aussi celui de la ministre suédoise des affaires étrangères, note le journal, laquelle a appelé à ne pas rompre le dialogue avec la Turquie.

« Erdogan annonce de nouvelles mesures contre Gülen – un consul général turc en Allemagne appelle à requalifier le mouvement Gülen » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

La FAZ signale qu’une nouvelle fois, dans un entretien au quotidien régional Heilbronner Stimme, le consul général de Turquie à Stuttgart a appelé le gouvernement du Bade-Wurtemberg à réexaminer le mouvement Gülen au regard de sa conformité avec la constitution allemande.

Dans un article basé sur les chiffres publiés par l’Office fédéral en charge des migrations et  des réfugiés, le Tagesspiegel fait état d’une forte hausse des demandes d’asile de la part de ressortissants turcs originaires des régions à majorité kurde. Avec 1719 demandes d’asile déposées, on compterait pour le premier semestre 2016 autant de demandes que pour l’ensemble de l’année passée./.