Aujourd’hui en Allemagne

9 août 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Divers sujets se partagent les Unes de la presse. La Frankfurter Allgemeine Zeitung indique que « l’auteur de l’attentat [d’Ansbach] avait ‘au moins depuis quelques semaines’ des contacts avec l’EI ». La Süddeutsche Zeitung titre sur les propositions fiscales du candidat républicain à la Maison Blanche (« Trump veut une baisse drastique des impôts »). Des études sur l’état de santé des Allemands sont à la Une de Die Welt (« les Allemands se sentent en forme, mais n’ont pas une bonne hygiène de vie ») et du Tagesspiegel (« les Allemands, malades de rester assis trop longtemps »). Le quotidien économique Handelsblatt titre sur le « nouveau jeu à risque des banques » autour des crédits d’entreprises.
  2. Allemagne

« L’aile libérale de la CDU/CSU réclame des baisses d’impôts » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

L’ensemble de la presse évoque le plan en trois étapes présenté hier par l’aile droite de la CDU/CSU pour alléger la pression fiscale sur les classes moyennes et les familles. Elle propose de consacrer un tiers des rentrées fiscales à ce projet qui s’articule autour d’une plus importante déductibilité des frais professionnels de l’impôt, d’un relèvement du taux  supérieur d’imposition qui s’appliquerait aux revenus annuels supérieurs à 60 000 euros (contre 53 666 actuellement) et d’avantages pour les familles en matière de fiscalité de l’épargne.

Ces propositions sont plutôt bien accueillies par la presse, notamment libérale. Ainsi, la FAZ se félicite de propositions marquées au sceau du « réalisme » et le Handelsblatt estime que si ces idées ont vocation à être reprises par la CDU/CSU dans son programme électoral, l’électeur aura alors une véritable occasion de faire son choix entre l’union conservatrice et son partenaire de coalition social-démocrate. Le Tagesspiegel abonde et se demande si le sujet de la réforme fiscale s’invitera dans la campagne de 2017 en Allemagne.

  1. International

« La Turquie doit rester un partenaire dans l’OTAN » (F.-W. Steinmeier dans Bild)

Les médias audiovisuels rendent abondamment compte du déplacement du secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Markus Ederer à Ankara, destiné à dissiper l’impression d’un faible soutien allemand au gouvernement turc lors de la tentative de putsch. Ils relèvent toutefois que les autorités turques ne cachent pas qu’elles auraient préféré un déplacement de Frank-Walter Steinmeier lui-même. Dans une interview au tabloïd Bild, le ministre des Affaires étrangères allemand réaffirme sa conviction que la Turquie va rester un « allié important » car « la Russie ne peut pas offrir à la Turquie un partenariat de substitution à l’OTAN en matière de sécurité ». Il précise en outre que la « libéralisation des visas n’aura lieu que lorsque que les conditions prévues seront remplies », ce qui n’est pas le cas « pour le moment ».

Dans ses avant-papiers sur la rencontre entre les présidents turc et russe, la presse continue de s’inquiéter de la prise de distance de la Turquie à l’égard de la communauté euro-atlantique et de ses valeurs. La « nouvelle Turquie » qu’Erdogan est en train de façonner est une « nation divisée », « dirigée de façon autoritaire », qui combine islam et regain nationaliste, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Comme la Süddeutsche Zeitung hier, la tageszeitung s’inquiète de l’ostracisme frappant le parti pro-kurde alors que « la Turquie ne sera pas stable tant qu’une paix avec les Kurdes ne sera pas trouvée ». Pour la FAZ, la Turquie prend en tout état de cause « un chemin qui l’éloigne de l’UE » et en veut pour dernière preuve le souhait d’Ankara de rétablir la peine de mort, incompatible avec une adhésion. Pour Die Welt, nul doute que V. Poutine, « principal protecteur des pouvoirs autoritaires », entendra aujourd’hui enfoncer un coin entre les membres de l’Alliance atlantique. Evoquant la relance du projet de gazoduc Turkish Stream parmi les points de discussion importants de la rencontre, le Handelsblatt estime au total que le président russe « joue la bonne carte, au contraire des Etats-Unis et de l’Europe, en affirmant sans ambiguïté son soutien à Ankara ».

  1. France

« Le patron d’EDF a-t-il menti ? » (Handelsblatt)

Sous ce titre, le correspondant à Paris du journal, Thomas Hanke, revient sur le vote par le conseil d’administration d’EDF, le 28 juillet, en faveur du lancement du projet nucléaire Hinkley Point, au moment où le gouvernement britannique avait déjà pris la décision de réexaminer le projet et de repousser la signature du contrat. Indiquant que le Pdg d’EDF, Jean-Bernard Lévy, se défend d’avoir cherché à tromper le conseil d’administration en  invoquant que le seul élément connu à cette date était le report de la signature initialement envisagée le vendredi 29 juillet, le correspondant s’interroge dans un commentaire sur la sincérité de cette affirmation. S’il est du ressort de la justice de trancher, il n’en reste pas moins, juge le journal économique, que ce projet contesté pourrait marquer la fin du consensus nucléaire en France./.