Un projet de loi vise à multiplier le nombre de places de parking réservées en ville.
L’Allemagne veut favoriser la pratique du partage automobile en lui permettant de mieux conquérir les villes. Le ministre chrétien-social des Transports, Alexander Dobrindt, déclare vouloir « favoriser la mobilité du futur. Nous allons la soutenir avec une loi propre ». Selon le projet de texte consulté par « Les Echos », il s’agit pour l’essentiel d’étendre le parc des places de parking réservées aux véhicules partagés, qui seront munis d’une plaquette spéciale pour se rendre reconnaissables.
Selon les estimations officielles, 284 villes de plus de 20.000 habitants proposent en tout 4.400 parkings réservés pour l’auto-partage, représentant 8.800 places. La quasi-totalité est louée auprès d’acteurs privés. Or Berlin veut voir le nombre de places de parking réservées à l’auto-partage grimper de 15 % par an. De même, les 16.100 véhicules en circulation cette année, devraient voir leur nombre grimper de 11 à 19 % par an. Pour favoriser ce développement, les villes pourront réquisitionner sur la voie publique des emplacements pour les réserver exclusivement au stationnement de ce type de voiture, ce que le droit, en l’état, ne leur a pas permis de faire.
Avec 1,26 million d’utilisateurs recensés en 2015, l’auto-partage est dominé en Allemagne par l’offre des constructeurs, avec Car2go chez Mercedes et DriveNow chez BMW. Chez d’autres acteurs, les véhicules sont à chercher et à garer dans des stations attitrées, comme chez Flinkster, développé par Deutsche Bahn, ou Cambio, propriété du loueur de voitures Sixt.
Objectif : juillet 2017
La loi va leur permettre à l’avenir de répondre à des appels d’offres lancés par des communes pour l’attribution de parkings réservés à l’auto-partage, en ayant pour cela à répondre à de nombreux critères. Notamment, la flotte des véhicules proposés ne devra pas émettre en moyenne plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre d’ici à 2018.
Le gouvernement vise une entrée en vigueur de la loi d’ici à juillet 2017. Mais, fédéralisme oblige, l’Etat ne peut légiférer que dans le réseau des routes nationales. Les régions devront ensuite endosser le texte pour le rendre applicable sur les routes régionales jusqu’aux rues des villes. « Une loi qui aurait réglé tout d’un coup aurait eu notre préférence », dit-on chez Cambio. D’autres prestataires, les plates-formes de partage de véhicules entre particuliers, se plaignent d’être ignorés par le projet. Berlin indique que la loi pourrait un jour étendre le privilège de places de parking à ce type d’acteurs.
Les Echos 30/08/2016