Sondages de rentrée : le service de presse vous propose en PJ une compilation de sondages publiés dans les médias allemands fin août/début septembre 2016.
Synthèse de la presse quotidienne
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
13 septembre 2016
- Le report des élections présidentielles en Autriche en raison d’un problème de colle sur les enveloppes du vote par correspondance fait les gros titres de la presse allemande ce matin : « l’élection présidentielle en Autriche est reportée au 4 décembre » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « la colle est défectueuse, les élections sont reportées » (Süddeutsche Zeitung), « l’Autriche se ridiculise avec son élection présidentielle – encore une fois » (Die Welt) ; « l’Autriche ne colle pas à son calendrier électoral » (tageszeitung). Der Tagesspiegel publie une interview de la chancelière centrée sur les élections dans la ville-Etat de Berlin dimanche prochain, dans laquelle « Mme Merkel s’attaque au maire de Berlin », le SPD Michael Müller. Le quotidien des affaires Handelsblatt titre sur l’échec du projet de fusion entre Linde et Praxair (« revers pour Linde »).
- Allemagne
Interview d’Angela Merkel dans le Tagesspiegel
A quelques jours des élections régionales à Berlin – où les sondages prédisent que la coalition SDP-CDU dirigée par le social-démocrate Michael Müller ne sera pas reconduite, et où les médias reprochent régulièrement aux sénateurs CDU à l’intérieur, Frank Henkel, et aux affaires sociales, Mario Czaja, d’avoir laissé une administration chroniquement débordée et le souvenir d’une mauvaise gestion de la crise des réfugiés – la chancelière fédérale, présidente de la CDU, défend son parti dans la presse berlinoise : « le maire-gouverneur du SPD rejette volontiers toute responsabilité au motif qu’il n’est pas compétent, mais mon expérience est que ce sont toujours les chefs de gouvernement qui portent la responsabilité et qui sont considérés comme tels lors de scrutins », déclare-t-elle.
Sur le plan politique, Angela Merkel défend une nouvelle fois la politique migratoire du gouvernement fédéral et son refus d’un plafond formel du nombre de réfugiés pouvant être accueillis par an, rappelant que fin 2015, la CDU réunie en congrès s’était à la quasi-unanimité fixé l’objectif de piloter et encadrer les flux migratoires et réduire significativement le nombre de demandeurs d’asile pour éviter que l’Allemagne ne soit débordée, et que cet objectif avait été mis en œuvre de manière conséquente. Interrogée sur l’accord migratoire UE-Turquie et le fait que la CSU refuse le principe d’une libéralisation des visas pour les ressortissants turcs, la chancelière déclare : « nous travaillons à la mise en œuvre de tous les éléments de cet accord. La Turquie n’a pas encore rempli certains des 72 critères pour la libéralisation des visas, or elle doit le faire pour que cela se réalise ». Interrogée sur la proposition de la CSU de privilégier l’immigration de personnes originaires du monde occidental et chrétien, la chancelière fait la distinction entre le droit d’asile ouvert à toute personne persécutée et une éventuelle législation sur l’immigration qui pourrait donner la priorité aux personnes originaires d’Europe compte tenu de l’ancrage de l’Allemagne dans l’Union européenne.
- Europe
Initiative de défense franco-allemande : « un signal fort pour l’Europe » (Bild)
Après la Süddeutsche Zeitung et le Spiegel, c’est aujourd’hui la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui présente les détails du plan d’action franco-allemand pour la défense européenne, sans se préocucuper outre mesure de précision puisqu’en sous-titre, le journal résume : « la France et l’Allemagne veulent une armée européenne ». Le reste de l’article est factuel. Dans son commentaire politique du jour consacré à cette initiative, le tabloïd Bild se félicite de ce que « le Brexit apporte enfin quelque chose de bon à l’Europe : jusqu’ici, il fallait renoncer à davantage de coopération des armées européennes pour tenir compte des réserves britanniques. C’est fini ! Enfin ! », s’exclame Bild pour qui « le fait que l’initiative vienne de deux pays qui se sont combattus impitoyablement pendant des siècles est un signal fort : l’idée européenne n’est donc pas morte, contrairement à ce qu’en disent les mauvaises langues ».
Sommet de Bratislava / Jean Asselborn appelle à exclure la Hongrie de l’UE
Dans une interview accordée à Die Welt en perspective du sommet de Bratislava, le ministre luxembourgeois des affaires étrangères déplore l’état de l’Union et porte une charge virulente contre la Hongrie en raison de la décision de son Premier ministre Viktor Orban de barricader son pays contre l’afflux des réfugiés par des installations « toujours plus longues, plus hautes, plus dangereuses ». « La Hongrie n’est plus loin de l’ordre de tirer sur les réfugiés ! Des êtres humains sont traités de manière pire que des bêtes sauvages : ça ne peut pas être l’Europe ! », s’emporte-t-il. Accusant « des types comme Orban » d’avoir « mis l’UE dans la situation d’être accusée de double morale, reprochant aux autocrates de fouler aux pieds des valeurs qu’elle ne sait même pas défendre chez elle », Jean Asselborn en appelle à des mesures radicales, estimant que « les pays qui, comme la Hongrie, construisent des barricades contre les réfugiés ou violent la liberté de presse et l’indépendance de la justice, devraient être temporairement ou, si nécessaire, pour toujours exclus de l’UE ». Il préconise pour cela de modifier l’article 7 du traité européen exigeant l’unanimité pour suspendre l’adhésion d’un Etat membre.
Sommet de Bratislava / interview du ministre danois des affaires étrangères dans la FAZ
Principal sujet de politique intérieure dans le contexte électoral allemand, la politique migratoire de l’UE et la crise des réfugiés de l’automne dernier sont au cœur de l’entretien conduit par la Frankfurter Allgemeine Zeitung avec Kristian Jensen. Le ministre danois des affaires étrangères déclare sans ambages avoir « appris par les médias » la décision de l’Allemagne d’ouvrir ses frontières aux réfugiés l’an dernier et en avoir été « un peu surpris, car cette décision avait le potentiel d’envoyer aux migrants du monde entier le signal que l’Allemagne était désormais un pays ouvert à toute personne ». Défendant une politique migratoire restrictive et le rétablissement des contrôles aux frontières danoises, il estime, pour le déplorer, que les citoyens européens « ont eu le sentiment que les responsables politiques avaient perdu le contrôle » des événements. Interrogé enfin sur les perspectives européennes, il déclare que l’UE « doit avancer sur ses domaines de compétences clés ; je ne crois pas qu’une armée européenne soit une bonne idée, ni un renforcement de l’union sociale, qui serait même une réponse totalement erronée ». Une récente consultation populaire au Danemark « a montré que la majorité des Danois veulent rester dans l’UE, mais dans l’UE d’aujourd’hui et non une UE super-intégrée ».
Autriche : « ça ne colle pas » (FAZ)
L’ensemble des médias se gausse de l’explication avancée par les autorités autrichiennes– la mauvaise qualité des bords adhésifs de bulletins de vote par correspondance – pour repousser la tenue des élections présidentielles, tout en s’interrogeant sur l’impact de ce report sur les chances des candidats en lice. La taz (tageszeitung) espère notamment que la rhétorique antisystème du FPÖ ne profitera pas de ce report, mais que les quelques mois à venir permettront au contraire à Alexander van der Bellen de renforcer sa stature présidentielle et d’affaiblir ainsi les soutiens potentiels au FPÖ parmi l’électorat de centre-droit.
- France
« Sauvetage d’Alstom, la troisième » (FAZ)
L’intervention du président de la République et du gouvernement sur le dossier Alstom suscite quelques correspondances critiques dans une presse allemande habituellement hostile aux interventions de l’Etat dans l’économie : « la France veut sauver Alstom – encore une fois » (FAZ), « Alstom devient une affaire d’Etat » (Handelsblatt), « Vite, aller sauver une icône industrielle » (Süddeutsche Zeitung). Pour le correspondant économique de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les interventions de l’Etat en faveur d’entreprises en perdition « ne font que remettre à plus tard les difficultés ». Il aurait été plus bénéfique à Alstom et à ses salariés que l’Etat améliore la compétitivité des sites français par rapport aux autres sites du groupe et créent les conditions d’une amélioration du secteur ferroviaire, notamment du transport de fret, pointe Christian Schubert en déplorant des interventions politiques sous la pression médiatique : « ce n’est pas ainsi que la France deviendra une nation industrielle »./.