Aujourd’hui en Allemagne

 

Synthèse de la presse quotidienne

22 septembre 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Le rapport annuel du gouvernement fédéral sur l’état de l’unité allemande, qui s’alarme de la montée de la xénophobie en ex-Allemagne de l’Est, fait les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung  (« le gouvernement fédéral préoccupé par l’évolution de Allemagne de l’Est ») et de Die Welt (« la xénophobie ruine l’économie est-allemande »). La Süddeutsche Zeitung met à sa Une des révélations sur des sociétés offshore au Bahamas dans lesquelles il apparaît que l’ancienne commissaire européenne à la concurrence Neelie Kroes aurait été directrice d’une société aux Bahamas pendant son mandat à la Commission européenne (« Bahamas – l’argent caché des millionnaires »). Der Tagesspiegel titre sur les négociations en cours pour former une coalition de gouvernement dans la ville-Etat de Berlin (« le SPD consulte, Die Linke formule des exigences, la CDU espère »). Le quotidien des affaires Handelsblatt consacre sa Une à un plan en 12 points que préparerait le ministère de l’Economie allemand pour renforcer la transition de l’économie allemande vers le numérique (« l’agenda numérique de S. Gabriel »).
  2. Allemagne

Rapport annuel sur l’état de l’unité allemande

La presse commente abondamment le constat du gouvernement fédéral selon lequel la poussée de la xénophobie à l’Est menacerait le développement économique et la paix sociale dans les nouveaux Länder, 26 ans après la réunification. « C’est un diagnostic bien connu : beaucoup d’Allemands de l’Est ne font pas confiance à la démocratie et attendent peu des responsables politiques, et le fait que cette résignation, combinée aux peurs sociales, débouchent sur la xénophobie, ne surprendra personne. Ce constat fait partie aussi de la réunification », reconnaît le Tagesspiegel en déplorant toutefois l’effet d’appel négatif d’un tel rapport « alarmiste » : « d’un trait de plume, on met sur le même plan des régions en pleine expansion économique avec d’autres touchées par la désertification rurale. C’est comme cela qu’on décourage les investisseurs du monde entier ». D’autre part, la xénophobie n’est pas l’apanage de la population est-allemande et c’est aux dirigeants politiques de recréer les conditions de la confiance populaire en la démocratie, ajoute le quotidien de Berlin.

Stratégie numérique du ministère de l’Economie

Le Handelsblatt fait état de la détermination du ministre de l’Economie Sigmar Gabriel (SPD) à accélérer la modernisation de l’Allemagne sur le plan numérique, déplorant des blocages dans les administrations ou encore dans le secteur de la santé. « les Etats baltes sont très en avance sur nous en matière d’administration électronique, or la modernisation numérique est l’une des principales priorités de la chancelière fédérale », déclare le secrétaire d’Etat à l’Economie Matthias Machnig dans une interview au quotidien. Le Handelsblatt rapporte que le ministère de l’Economie a élaboré en interne un « programme d’action numérisation » en douze points dont le quotidien a eu connaissance. Le développement de l’internet à haut débit dans les régions rurales, le soutien aux start-ups, la numérisation des secteurs de la santé et de l’énergie, le développement des véhicules autonomes sont quelques-uns des domaines d’action de ce plan, indique le journal. Sigmar Gabriel envisage de financer ces projets par la création d’un fonds d’investissement d’avenir doté de 10 milliards d’euros, provenant par exemple des recettes de la prochaine vente de fréquences audiovisuelles, précise le Handelsblatt.

  1. International

Syrie / Russie

Les quotidiens se désespèrent des « accusations mutuelles de toutes les parties » après le bombardement d’un convoi humanitaire en Syrie et sont particulièrement critiques envers le rôle joué par Moscou dans ce conflit. Dans ce contexte, la rencontre hier à Moscou du ministre de l’Economie allemand Sigmar Gabriel avec Vladimir Poutine, dans le cadre d’un déplacement de deux jours avec une délégation économique, tombe au plus mauvais moment, considère une partie de la presse. « Quel timing ! Des chasseurs russes bombardent des véhicules humanitaires, la Russie reste inflexible sur la Crimée, le Bundestag est actuellement la cible d’une cyberattaque probablement russe, et c’est le moment choisi par le président du SPD pour rendre visite à Poutine ! » s’exclame le tabloïd Bild en jugeant ce déplacement « dangereux » car il risque de saper l’attitude dure de la chancelière vis-à-vis du président russe. La Frankfurter Allegmeine Zeitung, remarquant que la république tchèque compte davantage que la Russie dans le commerce extérieur allemand, fustige une « visite inutile ». Le Tagesspiegel et la Berliner Zeitung font état de l’intention exprimée par Sigmar Gabriel de profiter de cette visite pour évoquer le conflit syrien et de sa conviction de l’importance de poursuivre le dialogue au plus fort des tensions. « Ce faisant, il reste fidèle à la ligne de politique étrangère de l’Auswärtiges Amt selon laquelle il ne peut pas y avoir de solution politique au conflit syrien contre Moscou », commente le Tagesspiegel. Le journal note qu’après la Russie, l’Iran sera la destination du prochain déplacement du ministre de l’Economie du 2 au 4 octobre.

Sommet des Nations unies pour les réfugiés et les migrants

La presse déplore que les dirigeants, au premier plan desquels Barack Obama, se contentent de « beaux discours non suivis d’actes » (Die Welt) et de « promesses sans conséquences » (Tagesspiegel) face à la « pire crise des réfugiés depuis la seconde guerre mondiale ». Die Welt revient sur le discours-bilan de politique étrangère de Barack Obama devant l’AGNU pour juger que « trop souvent il a menacé, hésité, est intervenu sans conviction pour laisser au final le champ libre à des puissances plus déterminées ».

  1. France

« Des entrepreneurs australiens mettent en garde contre le marché de sous-marins »

Le correspondant pour l’Australie et l’Asie du Sud-Est de la Frankfurter Allgemeine Zeitung se fait l’écho de l’offensive médiatique de quelques entrepreneurs australiens de premier plan contre le contrat passé entre leur gouvernement et le constructeur naval français DCNS pour la construction de douze sous-marins, une attaque « visant moins les Français que leurs propres dirigeants politiques », précise la FAZ. Dans une lettre ouverte polémique intitulée « le fiasco des sous-marins » publiée en plein page de l’un des principaux quotidiens australiens, ils critiquent le projet de construire une version australienne des sous-marins de type Barracuda non pas à propulsion nucléaire, mais à propulsion hybride, diesel et électrique. Les détracteurs du projet dénoncent la décision du gouvernement d’investir de fortes sommes dans un prototype étranger qu’ils estiment de surcroît non abouti, au lieu de soutenir l’industrie navale australienne, rapporte encore la FAZ dans cet article, qui fait état de la réaction du Premier ministre australien soulignant le leadership et la compétence reconnue de DCNS dans la construction de sous-marins./.