Quatre start-up accélèrent la digitalisation du monde de l’emploi

 

La ministre Myriam El Khomri recevait hier les jeunes pousses choisies dans le cadre du plan NET.Le programme est doté d’une subvention de 2 millions d’euros.

Question emploi, le gouvernement ne boude pas l’aide des start-up. Surtout lorsqu’il entend insuffler un vent numérique dans les processus de recherche. Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, a donc réuni des acteurs privés et publics autour du plan Numérique, Emploi, Travail (NET) il y a un an. Un programme doté notamment d’une subvention de 2 millions d’euros via le programme d’investissements d’avenir (PIA) pour aider l’ensemble des organismes à transformer le marché du travail en profondeur, pour cinq ans. Et dont la ministre rappelait hier matin, lors d’une réunion, que « ses trois principaux objectifs sont de réduire les inégalités d’accès, d’aider les jeunes qui décrochent du marché du travail et d’aider à la recherche d’emploi dans son ensemble ».

Trouver de nouveaux angles de recherche

Douze mois après son lancement, les premiers fruits commencent à poindre avec, pour quatre jeunes pousses, l’opportunité de démontrer leur savoir-faire. Quatre start-up qui devaient répondre à des problématiques spécifiques identifiées par Pôle emploi et le ministère : valorisation des acquis, faible mobilité géographique et 250.000 postes toujours non pourvus. Monkey Tie (lire ci-contre) travaille autour du recrutement affinitaire tandis que MindMatcher ambitionne de cartographier les compétences professionnelles, mais aussi sociales, et de révolutionner ainsi le poussiéreux CV. Ce projet né il y a un an et demi s’appuie sur le travail de deux thésards et d’un responsable de recherche, notamment pour l’aspect « social » de cette solution, que devrait implanter Pôle emploi pour aider ses conseillers à orienter les demandeurs. « Un projet particulièrement important pour aider à régler la question des jeunes décrocheurs », souligne la ministre. Deux autres projets bénéficient du programme NET. Qualifiés de « start-up », ce sont en fait deux initiatives, sous la forme d’associations loi 1901, utilisant le numérique pour améliorer l’efficacité de la recherche d’emploi. ClicnJob pour les 15-25 ans peu à l’aise avec les outils numériques. Et Bayes Impact, une application qui personnalise l’assistance lors de la recherche d’un emploi en s’appuyant sur dix années de données de Pôle emploi.

Une plate-forme de services

Avec sa base de données et son réseau de conseillers maillant l’ensemble du territoire, l’organisme public est un appui stratégique dans le développement de NET. Son Emploi Store, plate-forme réunissant des services d’aide à la recherche d’emploi, recense déjà 250 entrées, dont près de 85 % issues d’entreprises privées. « Il faut maintenant aider les candidats à naviguer dans cette application, explique Misoo Yoon, directrice générale adjointe chargée de l’offre de services chez Pôle emploi. Avec un terme, une logique de recommandation personnalisée. » L’organisme a pris l’habitude de travailler avec les start-up, notamment depuis l’année dernière et un challenge qu’elle avait organisé afin d’accompagner des jeunes pépites en mode « open source ». Whire l’avait remporté et a, depuis, signé un contrat avec EDF pour aider l’entreprise dans ses recrutements d’alternants.
Les Echos 23/09/2016