Synthèse de la presse quotidienne
26 septembre 2016
Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne
- Divers sujets se partagent les Unes de la presse allemande ce matin : la Frankfurter Allgemeine Zeitung note que « l’Amérique reproche à la Russie un comportement ‘barbare’ dans le conflit syrien ». La Süddeutsche Zeitung révèle que la compagnie aérienne en difficulté « Air Berlin devrait réduire sa taille de moitié », une réduction qui concernerait la flotte, mais également des emplois. Dans le contexte du sommet sur les migrations sur la route des Balkans à Vienne samedi, Die Welt juge que « Mme Merkel veut calmer ses opposants avec une ligne plus dure sur les réfugiés ». Der Tagesspiegel indique que pour les 10 ans de la conférence islamique d’Allemagne, le ministre de l’Intérieur « Thomas de Maizière demande aux musulmans un débat sur les questions de sécurité » ainsi que sur l’avenir du dialogue entre l’Etat et les musulmans pour réagir à un contexte changé. Le quotidien des affaires Handelsblatt consacre sa Une aux bonnes chances du patron de Siemens d’être reconduit dans ses fonctions après 2018 (« Kaeser veut prolonger »).
- Allemagne
« Les députés conservateurs rejettent le plan climatique du gouvernement » (FAZ)
Le fait que le Bundestag et le Bundesrat aient ratifié dans un délai record et à l’unanimité l’accord de Paris sur le climat n’empêche pas la coalition d’être divisée sur le « plan de protection climatique 2050 » du gouvernement fédéral censé mettre en œuvre les recommandations de l’ONU, constatent les quotidiens. La Frankfurter Allgemeine Zeitung révèle la teneur d’une lettre adressée jeudi par plusieurs députés CDU à la ministre de l’Environnement Barbara Hendricks (SPD) dans laquelle ils réitèrent leurs critiques envers un plan jugé trop étatique et misant trop peu sur le marché et la concurrence. Ce plan fait depuis des semaines l’objet d’une concertation interministérielle au fil de laquelle il a déjà perdu nombre de ses dispositions concrètes ou contraignantes, écrit le quotidien. Actuellement, c’est le ministère de l’Agriculture (CSU) qui bloque les passages le concernant, rapporte le Handelsblatt. De son côté, les ONG environnementales, telles que Greenpeace, ont décidé de boycotter une audition demain au ministère de l’Environnement en estimant que le plan climatique a été vidé de sa substance, indique encore le Handelsblatt.
- Europe
CEFFA : « Berlin et Paris se consultent sur le Brexit » (Tagesspiegel)
Le Tagesspiegel consacre au Conseil économique et financier franco-allemand un compte rendu centré sur la question des conditions d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Wolfgang Schäuble et Michel Sapin ont opposé une fin de non-recevoir aux exigences du ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, de ne pas lier l’accès au marché intérieur à la question de la libre circulation des personnes, réaffirmant l’intangibilité des quatre libertés fondamentales de l’UE, rapporte le Tagesspiegel. Le ministre fédéral des Finances a souligné que l’Allemagne et la France étaient sur la même ligne s’agissant des conséquences du Brexit, estimant toutes deux qu’il convenait de limiter au maximum le préjudice économique, souligne encore le quotidien.
« L’UE veut signer le Ceta en octobre » (FAZ)
Les quotidiens se font l’écho de la satisfaction exprimée par le ministre fédéral de l’Economie, Sigmar Gabriel (SPD) à l’issue de sa participation à la réunion informelle des ministres européens du commerce à Bratislava, réunion qu’il a quitté précocement alors que le feu vert des ministres de l’UE au traité de libre-échange avec le Canada ne semblait plus faire de doute, notent la FAZ et le Tagesspiegel. Sigmar Gabriel s’est notamment félicité de ce que l’UE et le Canada veuillent préciser dans une « déclaration commune » les points soulevés par les sociaux-démocrates lors de leur récente réunion sur ce sujet. La Süddeutsche Zeitung comme la Frankfurter Allgemeine Zeitung estiment que le Canada a fait preuve d’une « patience remarquable à l’égard des Européens ». « Il ne doit pas y avoir beaucoup de pays au monde à faire preuve d’autant d’esprit de compromis que le gouvernement d’Ottawa et il paraît certain que l’UE va signer le Ceta fin octobre sauf à se ridiculiser », commente la Süddeutsche Zeitung
S’agissant des négociations sur le traité de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis (TTIP), les ministres ont décidé à la majorité de poursuivre les pourparlers même si la commissaire au commerce Cecilia Malmström a reconnu qu’un aboutissement des négociations avant le départ de Barack Obama de la Maison blanche était « de plus en plus improbable », rapporte la presse. « Le TTIP ressemble depuis longtemps à un cadavre qu’on se refuse à enterrer », écrit Die Welt, « la France et l’Autriche voulaient en finir mais la majorité était d’avis de poursuivre ». De plus, le gouvernement fédéral envoie des messages divergents sur ce sujet, poursuit Die Welt, la chancelière fédérale (CDU) ne cessant de plaider en faveur du TTIP tandis que son ministre de l’Economie (SPD) estime que les discussions avec les Etats-Unis sont au point mort. « Si le Ceta est vraiment un modèle pour le TTIP, alors les Européens pourront reprendre sans appréhension les négociations après les présidentielles américaines », considère pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour qui « l’idée d’un nouveau mandat n’est peut-être pas mauvaise pour obliger les Etats membres de l’UE à affirmer clairement leur vision d’une politique commerciale pour le 21e siècle ».
Sommet de Vienne sur les migrants : « Merkel veut stopper l’immigration illégale » (FAZ)
La chancelière allemande a affiché sa fermeté pour stopper l’immigration clandestine lors du sommet qui réunissait samedi à Vienne onze chefs d’Etat et de gouvernement et le président du conseil européen Donald Tusk, relève l’ensemble des quotidiens. « Merkel veut calmer ses opposants avec une ligne migratoire plus dure », titre à la Une Die Welt tandis que le tabloïd Bild résume : « Merkel n’est plus douce, mais dure ». Angela Merkel a en outre plaidé en faveur d’accords entre l’UE et des pays tiers sur le modèle de celui avec la Turquie, notamment l’Egypte, le Niger, le Mali, le Sénégal mais aussi l’Afghanistan et le Pakistan, rapportent les journaux. Le directeur de l’agence européenne Frontex, Fabrice Leggeri, a par ailleurs confirmé hier dans l’édition dominicale de Die Welt avoir reçu une requête de la Grèce pour assurer la protection de ses frontières avec l’ARYM et l’Albanie : « c’est Frontex qui va désormais bloquer la route des Balkans », résume la presse. Les quotidiens sont partagés sur le bilan de ce sommet. « Était-ce une redite ? Une concession d’Angela Merkel ? Ou le retour de tous à la raison ? Un peu des trois », considère la Süddeutsche Zeitung en soulignant qu’à Vienne, « Merkel a fait une véritable concession à Orban en reconnaissant de facto le bien-fondé du blocage de la route des Balkans, chose qu’elle n’a pas dite de manière aussi claire mais aucune autre interprétation de son discours n’était possible ».
S’agissant du programme de relocalisation des migrants au niveau européen, Die Welt am Sonntag indique, de source à l’Auswärtiges Amt, que l’Allemagne veut accélérer le mouvement en portant à 6000 demandeurs d’asile par an (500 par mois) le nombre de migrants accueillis en provenance de Grèce et d’Italie, l’accent étant mis sur le regroupement familial de familles éclatées lors de leur fuite.
- International
Syrie : « l’Occident perd patience avec la Russie » (Süddeutsche Zeitung)
Devant l’intensification des bombardements sur Alep, les éditorialistes désemparés déplorent l’impuissance politique et diplomatique des acteurs internationaux. « Le conflit syrien montre que les Nations unies sont impuissantes à ramener la paix. Ce sont aux démocraties de s’allier pour résister aux pays autoritaires », écrit la Süddeutsche Zeitung, « l’ONU est impuissante ! Cela montre à nouveau à quel point nous avons besoin d’une Amérique forte, or c’est le contraire que veut le candidat Trump », fait valoir Bild. « Il semble que seule une victoire militaire de l’un ou l’autre camp permette d’envisager des progrès politiques, or si Assad reprend le contrôle total de la Syrie, ce sera pour l’asservir brutalement, et si l’opposition gagne, le pays pourrait basculer dans l’islamisme », craint la FAZ. Le rôle de la Russie aux côtés d’Assad est vivement critiqué : « c’est le même schéma qu’à l’Est de l’Ukraine : Moscou négocie d’un côté des solutions de paix tout en laissant de l’autre les combats s’intensifier ; sans accord tacite et même aide de la Russie, l’offensive sur Alep ne serait pas possible. Le Kremlin est donc co-responsable des crimes d’Assad », analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung./.