Bim, OptiMiam, Glovo… Les Millennials, une génération aux commandes de la foodtech

– Optimiam

Les 18-35 ans modifient drastiquement les comportements autour des questions de nourriture. Les start-up les plus disruptives du secteur sont pilotées par cette génération.

Avec 9 milliards de personnes à nourrir en 2050, c’est toute la filière alimentaire qui se secoue pour imaginer les solutions qui permettront de produire, de stocker et de livrer les êtres humains. Les Millennials sont l’un des moteurs qui façonnent ce futur. Ces personnes nées entre 1980 et 2000 ont un poids démographique croissant qui lui fait déjà atteindre un tiers de la population mondiale et bientôt 50 % de la population active en France, comme le rappelle Pascale Azria, cofondatrice de l’événement Food is Social, qui s’est tenu au Hub Bpifrance tout début mars. Plusieurs indicateurs révélés par une étude Kantar TNS démontrent ainsi que leurs modes de consommation s’imbriquent dans le mouvement des start-up qui creusent les nouvelles pistes de la foodtech.

Près de 6 % des plats consommés à domicile en France sont aujourd’hui livrés. Un créneau déjà bien cadenassé par les Deliveroo et consorts, qui cherchent d’autres créneaux pour rentabiliser leur modèle. Présent le jour de cette conférence, Benjamin Chemla, cofondateur de Stuart, expliquait, quelques jours avant l’annonce de son rachat par La Poste, la manière dont il regardait les pilotes menés aux Etats-Unis sur la livraison par robot : « L’idée est que le robot vous envoie un SMS une fois arrivé en bas de chez vous et vous transmette un code permettant d’accéder à votre colis. Ce n’est pas pour tout de suite, car ils sont pour l’instant moins rapides que les livreurs à vélo… »

Les acteurs historiques, comme Franprix, travaillent avec des foodtech

Cette obsession croissante de la livraison est également prise au sérieux par les acteurs historiques, à l’image de Franprix, qui travaille avec Stuart et Glovo pour s’assurer que la clientèle des Millennials ne la boude pas, comme l’explique Cécile Guillou, directrice générale adjointe de l’enseigne, lors de cette conférence : « Cette clientèle représente une centaine de commandes par jour et nous ouvre de nouveaux canaux de vente. Ils peuvent même commander sur Allo Resto… »

En tête de ce mouvement des jeunes pousses qui embrassent ce changement, des startuppeurs qui appartiennent eux-mêmes à cette génération. A l’image de Raodath Aminou, cofondatrice d’OptiMiam, qui permet de vendre des surplus alimentaires en promo flash. « La question du gâchis alimentaire est forte chez les Millennials, explique la jeune entrepreneuse. Notre application est digitale, mais nous avons besoin du monde physique pour exister, et nous travaillons sur un projet de magasin anti-gaspi pour que les acteurs de la foodtech puissent aussi écouler leurs surplus. »

Autre positionnement, mais constat identique pour Bim, une application géolocalisée, sociale et qui permet de rester connecté en temps réel avec les meilleurs restaurants, ce qui rend possible la réservation d’une table qui se libère à la dernière minute. « En tant que Millennial moi-même, j’ai toujours considéré le digital comme le moyen le plus évident de simplifier le quotidien, analyse sa cofondatrice Anne-Christelle Pérochon. De manière assez naturelle, Bim s’est développé autour de ceux qu’on appelle les Millennials, parce que cette population qui est née avec le digital est celle qui, la première, développe des réflexes avec des outils comme Bim. »

Les Echos 10/03/2017