Synthèse de la presse américaine du 9 Juin 2017

 Ambassade de France à Washington

Vendredi 9 juin 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Présidence Macron

« Il est difficile de ne pas admirer, et peut être d’envier, l’impulsion politique d’Emmanuel Macron qui, face à des défis économiques qui divisent les Français, fait le choix de la réinvention », écrit l’éditorialiste du Washington Post Catherine Rampell. « En défendant de manière émouvante l’Accord de Paris, le président Macon a conquis le cœur des Américains », ajoute-t-elle.

Royaume-Uni

L’ensemble des médias (WP, NYT, WSJ, Foreign Policy, Bloomberg) évoquent le revers subi par Theresa May. Le Daily Beast juge « désastreux » le pari de Theresa May et ajoute que l’absence de majorité parlementaire pose « une menace » pour le Brexit.

Lutte contre Daech

L’arrestation le 8 juin, en Allemagne, d’un individu suspecté de travailler pour « l’organe de presse de Daech », chargé de revendiquer les attentats commis par ses combattants – dont les derniers à Londres et Téhéran –, démontre que le groupe terroriste continue d’exploiter activement ses réseaux de communication pour recruter des djihadistes et perpétrer des attentats malgré des pertes territoriales en Syrie et en Irak, s’inquiète le New York Times.

  1. International

Iran – Etats-Unis

Le Washington Post relaie la réaction du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a jugé « répugnante » la réaction de Donald Trump à la suite des attaques perpétrées à Téhéran.

Politique étrangère américaine

« Une lueur d’espoir au département d’Etat ». Tel est le titre d’un éditorial du Washington Post après que les Etats-Unis ont décidé de prendre la défense de Taner Kilic, le directeur d’Amnesty International en Turquie où il est détenu car Ankara le suspecte d’entretenir des liens avec Fethullah Güllen – opposé au président Erdogan et exilé aux Etats-Unis. Cette décision contraste avec les signaux jusqu’à présents peu encourageants de l’administration Trump dans le domaine des droits de l’Homme, estime le quotidien.

Somalie

Les médias (NYT, The Atlantic) évoquent l’attentat perpétré par Al-Shabbaab en Somalie qui pourrait être l’un des plus graves commis par l’organisation affiliée à Al-Qaeda depuis plusieurs années, avec un bilan provisoire de plus de 70 morts.

III. Politique intérieure          

Audition de James Comey

Tous les medias (WP, NYT, WSJ) dissèquent l’audition de James Comey au Sénat le 8 juin, comparée au  au « Superbowl » pour son audience.

« Le tableau politique et juridique s’obscurcit » pour Donald Trump, estime la presse de tendance progressiste (WP, NYT) qui évoque déjà le risque d’une destitution du président américain pour « obstruction à la justice », celui-ci ayant peut-être cherché à influencer l’enquête sur les liens présumés entre son équipe de campagne et la Russie. « J’espère que vous pourrez passer à autre chose, laisser tomber Flynn. C’est un type bien, j’espère que vous pourrez laisser tomber », aurait indiqué le président américain à l’ancien directeur du FBI. « Son témoignage dépeint un président qui a abusé de son autorité exécutive », estime l’équipe éditoriale du Washington Post ; « c’est un désastre pour l’administration Trump », affirme Tom Nichols dans USA Today ; « les accusations de James Comey sont dévastatrices », titre Politico.

Ce matin, Donald Trump a réagi sur Twitter, accusant James Comey d’avoir produit un « faux témoignage » et le qualifiant de « balance ». En « une, le Washington Post note que le président américain s’est toutefois abstenu de commenter en direct l’audition de James Comey, vraisemblablement sous la pression de ses conseillers, laissant le soin à son avocat, Marc Kasowitz, de contester l’hypothèse d’une obstruction à la Justice. Selon le New York Times, l’implication du conseil personnel du président démontre que les difficultés juridiques auxquelles il est confronté s’amplifient. « Donald Trump voulait désespérément que les enquêtes sur la Russie cessent. En limogeant James Comey, il sait désormais qu’elles ne font que commencer », affirme le chroniqueur du Washington Post Eugene Robinson.

Cette audition a révélé un fort contraste entre la personnalité du président américain – que l’écrivaine Nicole Serratore qualifie de « prédateur en chef » dans une tribune publiée par le New York Times – et celle de James Comey, qui « privilégie l’honnêteté et le respect de la loi à une loyauté aveugle », écrit l’équipe éditoriale du quotidien. De même, David Ignatius évoque dans le Washington Post une confrontation entre « un moraliste » et « un négociateur » : James Comey et Donald Trump, c’est « le Voyage du pèlerin face à House of Cards ». « James Comey sort indéniablement vainqueur d’un concours de crédibilité », ajoute l’équipe éditoriale du Los Angeles Times. « Le président Trump est un menteur », affirme USA Today. A l’inverse, le Wall Street Journal estime, dans un éditorial, que si James Comey dit la vérité, celui-ci aurait alors dû démissionner. Et le Christian Science Monitor de conclure : « l’impact du témoignage de Comey varie en fonction de celui qui l’écoute ».

Economie / Finance

Dans le Washington Post, John Podesta, l’ancien directeur de campagne d’Hillary Clinton, fustige le programme de Donald Trump dans le secteur des infrastructures, estimant qu’il est non seulement très inférieur aux ambitions de campagne mais a aussi été défini pour favoriser les intérêts de groupes privés – une analyse que partage l’équipe éditoriale du New York Times.

En « une », le Washington Post revient sur le vote, le 8 juin, à la Chambre des représentants qui vise à démanteler le Dodd-Frank Act adopté après la crise de 2008.

Médias

En quelques mois, 90% des publicitaires de Breitbart ont « déserté » le site d’extrême droite, rapporte le Washington Post.