Aujourd’hui en Allemagne. 15 Juin 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

15 juin 2017

En raison de la Fête-Dieu, jour férié dans plusieurs Länder, de nombreux quotidiens, dont la Süddeutsche Zeitung, la Frankfurter Allgemeine Zeitung et le Handelsblatt, ne paraissent pas aujourd’hui.

  1. Die Welt ouvre sa Une sur les « tragédies britanniques », estimant que le Royaume-Uni, déjà éprouvé par les attaques terroristes, le débat sur le Brexit et le revers électoral subi par la Première ministre, affronte à présente une catastrophe qui achève de déstabiliser ses citoyens. L’incendie qui a ravagé une tour d’habitation à Londres fait également la Une du tabloïd Bild (« Pris au piège dans  l’enfer du feu »). Le Tagesspiegel fait ses gros titres sur la volonté de plusieurs métropoles allemandes de limiter l’accès des véhicules diesel au centre-ville (« les villes font pression pour des interdictions du diesel »).
  2. Allemagne

Coalition CDU-FDP-Verts au Schleswig-Holstein

Les journaux reviennent sur l’annonce, intervenue tardivement mardi, d’un accord de coalition entre la CDU, le FDP et les Verts dans le Land du Schleswig-Holstein, coalition dite « jamaïcaine » (en raison des couleurs distinctives des trois partis, noir, jaune et vert). Cet accord de gouvernement intervient à la veille du congrès fédéral des Verts qui s’ouvre demain à Berlin, et qui doit adopter le programme électoral du parti pour les législatives. Malgré les déclarations du directeur de campagne des Verts, qui a affirmé hier que cette alliance régionale n’avait pas valeur de modèle au niveau fédéral, les quotidiens spéculent sur cette possibilité. « C’est un rapprochement avec une puissance symbolique », juge la Berliner Zeitung ; « la coalition jamaïcaine est-elle une option pour Merkel ? », s’interroge Bild. « Oui », répond la tageszeitung proche des Verts, « car les Verts sont fermement résolus à saisir la moindre chance pour participer à un gouvernement, et avouons-le, la perspective d’une énième grande coalition manque singulièrement de charme ». « Cette coalition a valeur de signal, car la politique fédérale est elle-même devenue plus nordiste, protestante, et même dans ses anciens fiefs conservateurs, la CDU a mis de l’eau dans son vin, le FDP est devenu plus social, et les Verts ne sont plus ancrés sur leurs principes mais cultivent le pragmatisme et la volonté de pouvoir, ce qui est d’ailleurs la méthode Merkel ».

  1. Europe

« Compromis en vue sur les aides à la Grèce » (Tagesspiegel)

Alors que les ministres des Finances de l’Eurogroupe se réunissent aujourd’hui pour statuer sur le versement d’une nouvelle tranche d’aide à la Grèce, les quotidiens se concentrent sur la solution de compromis proposée par la directrice du Fonds monétaire international pour débloquer les négociations, lequelles achoppent sur l’exigence allemande d’une participation du FMI au troisième plan d’aide à Athènes. Dans une interview à Die Welt, le ministre grec de l’Economie, Dimitri Papadimitriou, accuse le ministre allemand des Finances de faire obstruction à une solution pour des raisons électoralistes : « la zone euro est une institution qui fonctionne selon certaines règles, mais elles ne sont pas les mêmes pour tous. W. Schäuble invente en permanence de nouvelles exigences de réformes comme s’il cherchait des prétextes pour que l’Eurogroupe ne nous aide pas ; c’est lui qui parle régulièrement d’un Grexit alors que ce n’est une option sérieuse pour personne. Il poursuit un objectif bien précis, les élections en septembre 2017 (…) la Grèce est la victime expiatoire, et ma compréhension pour les contraintes électorales allemandes a des limites », s’agace D. Papadimitriou.

Les journaux rappellent que le FMI propose d’entériner dès maintenant sa participation – condition à laquelle le Bundestag avait accepté de donner son feu vert – tout en reportant sa contribution effective à plus tard, le temps que les créanciers se rangent à l’analyse du FMI sur la viabilité de la dette grecque. « Pour Wolfgang Schäuble, ce serait une solution élégante à plusieurs problèmes », écrit le Tagesspiegel, puisqu’il ne serait pas obligé de se dédire et de convoquer à nouveau le Bundestag en pleine campagne électorale, tout en remettant à l’après-législatives le débat sur la dette grecque. Le tabloïd Bild – qui mène campagne depuis le début de la crise grecque contre les plans de sauvetage successifs – crie à la trahison devant cette perspective de compromis : « Schäuble se met aussi à tricher ! » s’exclame le quotidien populaire, « il veut recourir à des finesses juridiques pour écarter ce sujet de la campagne électorale, mais cela ne changera pas grand-chose : s’agissant de la Grèce, la plupart des Allemands ne croient de toutes façons plus un mot de ce que leur disent leurs dirigeants ». Interrogé par Bild, le président du groupe social-démocrate au Bundestag, Thomas Oppermann, appelle Wolfgang Schäuble « à mettre cartes sur table avant les élections et à dire aux contribuables allemands ce qui les attend ». Focalisés sur la position allemande, les journaux n’évoquent pas la proposition faite par le ministre français de l’Economie./.