Aujourd’hui en Allemagne. 16 Juin 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ambassade de France à Berlin

16 juin 2017

  1. Les Unes de la presse sont variées. La Frankfurter Allgemeine Zeitung ouvre son édition par une interview du président fédéral : « Steinmeier déplore l’éloignement croissant entre l’Europe et la Russie ». La dénonciation, par l’Allemagne et l’Autriche, de nouvelles sanctions américaines qui pénaliseraient les entreprises européennes impliquées dans des projets énergétiques en Russie fait les gros titres de la Süddeutsche Zeitung (« Les sanctions américaines contre la Russie indignent Gabriel ») et du Tagesspiegel (« L’Allemagne met en garde les Etats-Unis contre une violation du droit international »). Die Welt titre sur les « soupçons d’entrave à la justice : le FBI vise Trump ». Le quotidien des affaires Handelsblatt met en exergue la décision de la Réserve fédérale américaine d’augmenter pour la deuxième fois de l’année ses taux d’intérêt, par opposition à la politique de la BCE : « division au pays des intérêts » ; il consacre son dossier du week-end à un tour d’horizon des projets européens qui pourraient être relancés par le couple franco-allemand (« L’Europe en marche ? »).
  2. Europe / France

« L’Europe en marche ? Deux dirigeants pour l’Europe » (Handelsblatt)

Sous ce titre, le Handelsblatt publie un dossier de synthèse sur les avancées européennes que la France et l’Allemagne pourraient impulser ensemble suite à l’élection d’Emmanuel Macron. Sans apporter d’éclairage nouveau par rapport aux nombreuses analyses à ce sujet parues après les élections présidentielles, ce dossier fait un tour d’horizon des déclarations et positions françaises et allemandes récentes sur l’Europe dans le contexte européen, transatlantique et en évoquant l’histoire des relations franco-allemandes. Une interview du Pdg allemand de l’assureur Axa, Thomas Buberl, complète ce « dossier du week-end » du Handelsblatt.

  1. Europe

« Les sauveteurs de la Grèce achètent du temps » (Handelsblatt)

Pour les grands quotidiens, les ministres des finances de la zone euro ont trouvé hier à Bruxelles un « accord de façade » permettant le versement rapide à la Grèce d’une tranche de financement lui permettant de faire face à ses échéances, sans régler sur le fond les divergences notamment entre l’Allemagne et le FMI sur la viabilité de la dette grecque. Le Handelsblatt se fait l’écho des critiques du SPD accusant Wolfgang Schäuble de chercher à cacher l’ampleur du coût de l’allègement de la dette grecque jusqu’aux élections législatives. Ces critiques sont partagées par le Tagesspiegel, pour qui le ministre allemand des finances « joue la montre » dans l’objectif de « clôre cet épisode du sauvetage grec sans dommage pour la campagne électorale des conservateurs ». Pour le journal, la directrice du FMI et le ministre des finances allemand « ont choisi la voie d’un compromis douteux » alors que le FMI aurait dû depuis longtemps rendre sa décision de participer ou non au troisième plan d’aide à la Grèce. W. Schäuble « dupe à la fois le Bundestag, qui exigeait une participation réelle du FMI, et les électeurs, laissés une nouvelle fois dans l’incertitude quant au coût de ce sauvetage », déplore le quotidien de Berlin. Dans un éditorial plus général, la Süddeutsche Zeitung appelle dans ce contexte l’Allemagne à être « plus généreuse » vis-à-vis de ses partenaires de la zone euro et à s’engager aux côtés du président de la République pour réformer la zone euro et renforcer la gouvernance de l’UEM.

Europe de la défense / interview de Jean-Claude Juncker dans la Süddeutsche Zeitung

Une semaine avant le prochain Conseil européen, le président de la Commission européenne présente dans la Süddeutsche Zeitung les enjeux de l’Europe de la défense en soulignant que « même si les Européens s’émancipent de l’Otan, il ne s’agit pas d’un contre-projet à l’Otan, notre rôle est complémentaire ». J.-C. Juncker évoque la nécessité d’une plus grande réactivité militaire de l’Europe lors d’opérations extérieures : « je pense par exemple au Mali : là, nous avons laissé aux Français le soin de défendre l’honneur de l’Europe », déclare-t-il.

  1. International

« Steinmeier déplore l’éloignement croissant entre l’Europe et la Russie » (FAZ)

Dans un entretien avec la Frankfurter Allgemeine Zeitung à l’occasion des 100 premiers jours de son mandat de président fédéral, l’ancien chef de la diplomatie allemande est interrogé principalement sur des sujets de politique étrangère. Frank-Walter Steinmeier se montre peu optimiste sur l’évolution des relations entre la Russie et l’Europe, jugeant que « la Russie cherche aujourd’hui son identité davantage dans l’éloignement de l’Europe et de l’Occident qu’en recherchant des points communs ». « Nous devons d’une part dire clairement ce qui nous sépare, sans oublier d’autre part que Moscou n’est qu’à deux heures et demi d’avion de Berlin, et donc que l’Allemagne reste un grand voisin qui peut influencer la situation en Europe dans les bons comme dans les mauvais moments », déclare-t-il. A propos du président russe, F.-W. Steinmeier dit « ne se faire aucune illusion sur l’état de nos relations » tout en estimant que « ne pas se parler n’est à mon sens pas une option »./.