Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

6 juillet 2017

  1. La visite d’Etat du président chinois à la veille du sommet du G20 fait les gros titres de la presse allemande ce matin : « Merkel place ses espoirs dans la Chine » (Süddeutsche Zeitung), « l’Allemagne et la Chine se serrent les coudes avant le sommet du G20 » (Die Welt), « le message de la Chine » (Der Tagesspiegel). La Frankfurter Allgemeine Zeitung note en Une que « l’UE et le Japon s’accordent sur un traité de libre-échange ». Le quotidien des affaires Handelsblatt publie une tribune du président russe (« Poutine plaide pour le libre-échange »). L’hebdomadaire Die Zeit publie une interview du président turc qui juge que « l’Allemagne se suicide » en interdisant ses meetings sur le sol allemand.
  2. Europe

Crise migratoire / tension entre l’Italie et l’Autriche

La presse relaie la montée des tensions entre l’Italie et l’Autriche après des déclarations du ministre autrichien de la Défense se disant prêt à déployer des soldats à la frontière pour prévenir une nouvelle vague migratoire. Dans une interview accordée au Handelsblatt, le chancelier autrichien Christian Kern justifie que son pays envisage de rétablir les contrôles frontaliers en déclarant que l’Autriche veut être préparée au cas où la situation se dégraderait. Il met toutefois l’accent sur une étroite concertation avec le voisin italien, dont il loue les efforts d’accueil des réfugiés. « Et pendant tout ce temps, il ne se passe rien au col du Brenner », ironise la Süddeutsche Zeitung qui rappelle que le nombre de migrants tentant de passer en Autriche est actuellement dérisoire.

Interrogé par Die Welt, le commissaire européen en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos, appelle les Etats membres, dont les ministres de l’Intérieur se réunissent aujourd’hui à Tallin, à se montrer solidaires avec l’Italie. A propos de la politique migratoire française, il juge que la France « a montré un grand sens des responsabilités depuis le début de la crise migratoire » et que « la pression est forte, surtout à Calais », mais il souhaite davantage d’implication de la France » dans le fonds pour l’Afrique, « auquel l’Allemagne a contribué à hauteur de 50 millions d’euros et la France seulement de 3 millions d’euros, ce qui est trop peu ». Les nombreux commentaires ne dépassent pas, pour la plupart, un constat d’impuissance, les solutions de long terme sur les causes des flux migratoires en Afrique ne résolvant pas les problèmes actuels. « Le drame des réfugiés recommence-t-il ? », s’alarme le tabloïd Bild pour qui, devant l’incapacité de l’Union européenne à mettre en œuvre la répartition de la charge migratoire entre les Etats membres, il ne reste que l’alternative de créer des centres d’accueil de réfugiés en Afrique et d’y renvoyer la totalité des demandeurs d’asile sauvés en Méditerranée, « pour la protection de ceux qui peuvent prétendre à l’asile et pour décourager les autres ». Le Handelsblatt préconise pour sa part que l’Union européenne mette à profit l’unité retrouvée dans d’autres domaines pour mettre en œuvre une véritable politique migratoire commune.

  1. International

G20 / Chine

La visite d’Etat du président chinois à la veille du sommet du G20 fait l’objet d’une abondante couverture mettant en exergue la volonté de l’Allemagne et de la Chine d’afficher leur rapprochement, malgré les divergences marquant les relations économiques bilatérales. « La chancelière Merkel fait démonstration d’unité avec le chef d’Etat chinois et se livre à des contorsions diplomatiques, elle a besoin de ce partenaire difficile » alors que les présidents américain, russe et surtout turc représenteront le défi du G20, écrit la Süddeutsche Zeitung. Les commentaires s’interrogent sur la portée réelle de la « diplomatie des pandas » (le prêt par la Chine de deux pandas pour le zoo de Berlin ayant donné matière à une visite très médiatisée des deux dirigeants aux nouvelles installations bâties pour l’occasion). « La Chine est un partenaire indispensable mais il convient de garder la plus grande prudence avec elle », considère la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Hier, la chancelière s’est abstenue de toute remarque critique. Gardons-nous de tomber dans le piège de Pékin pour les beaux yeux ronds de mignons pandas », met en garde le quotidien alternatif tageszeitung.

G20 / tribunes et interviews

A la veille du G20, plusieurs tribunes et interviews paraissent dans la presse allemande. La chancelière fédérale accorde à l’hebdomadaire Die Zeit un entretien dans lequel elle évoque les relations difficiles avec certains partenaires internationaux ainsi que les questions européennes d’actualité, restant dans un registre très général.

Le président russe choisit le Handelsblatt pour louer la présidence allemande du G20 et plaider en faveur du libre-échange. « Nous partageons les priorités allemandes » visant à surmonter le protectionnisme, écrit Vladimir Poutine. « Un soutien bienvenu pour la chancelière Merkel avant le G20 », écrit le Handelsblatt.

Dans les colonnes de Die Zeit, le président turc se livre quant à lui à une violente diatribe contre l’Allemagne dans une longue interview – à la teneur analogue à celle réalisée par France 24 en amont du sommet du G20 – et dans laquelle il justifie notamment les mesures répressives prises en Turquie depuis la tentative de putsch à l’été dernier./.