Aujourd’hui en Allemagne. 10 Juillet 2017

Synthèse de la presse quotidienne

10 juillet 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Les déclarations du président fédéral Frank-Walter Steinmeier et du maire de Hambourg Olaf Scholz sur les violences en marge du sommet du G20 font les gros titres de la presse : « Steinmeier : je suis atterré » (Der Tagesspiegel), « Steinmeier : ce n’est pas aux manifestants violents de décider des lieux où on organise les grands événements » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Scholz : la police a bien agi de bout en bout » (Süddeutsche Zeitung), « Scholz : tout le monde trouve cela effrayant et difficile – moi aussi » (Die Welt). Le quotidien des affaires Handelsblatt juge que le sommet du G20 a abouti à « une fragile paix commerciale ».
  2. Allemagne

Violences à Hambourg lors du sommet du G20 : « Scholz : la police a bien agi de bout en bout » (Süddeutsche Zeitung)

Les images des violences entre manifestants et policiers et des dégradations en ville de Hambourg ont dominé la presse du week-end qui manifestait sa stupeur, son incompréhension et sa colère face à des débordements d’une telle ampleur.

Aujourd’hui, une partie de la presse, à commencer par le tabloïd Bild,  cloue au pilori le maire de la ville Olaf Scholz (SPD) qui a reconnu que les forces de police ne sont pas parvenues à garantir la sécurité de tout un chacun et a exigé que les casseurs interpellés soient jugés et sévèrement condamnés. « Après la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne, c’est la deuxième fois que la confiance des citoyens dans leurs responsables politiques et dans l’usage de la force qui revient à l’Etat se trouve sérieusement ébranlée », relève Bild dans son commentaire du jour avant de reprocher à Olaf Scholz de chercher à se défausser au lieu d’endosser lui-même la responsabilité de la situation. « Démissionner serait plus honorable que pointer les autres du doigt », en l’occurrence les tribunaux ayant décidé d’autoriser les campements de manifestants, estime également la Süddeutsche Zeitung qui juge que c’est le concept d’opération de la police hambourgeoise qui est en cause.

Les journaux se font également l’écho des propos du président fédéral qui s’est déplacé hier à Hambourg et a rendu visite à des policiers blessés lors des affrontements. Ils relèvent que Frank-Walter Steinmeier (SPD) a défendu le choix de Hambourg comme ville organisatrice du G20 estimant que « la démocratie n’a pas à se laisser dicter l’organisation de telles rencontres par quelques personnes résolues à en découdre ». Si le Tagesspiegel se désole du « préjudice subi par la classe politique allemande et la ville de Hambourg, lieu désormais associé au déferlement de violence et à la défaite des pouvoirs publics », Die Welt défend le choix d’une ville telle que Hambourg pour accueillir le G20 au motif que la « ville, ‘polis’ », comme communauté de citoyens et la politique sont indissociables.

  1. International

Résultats du sommet du G20 : « la fragile paix commerciale » (Handelsblatt)

Plusieurs quotidiens (Handelsblatt, Berliner Zeitung, tageszeitung) qualifient de « maigres » les résultats de la rencontre du G20 tout en saluant le fait que la chancelière soit parvenue à conserver l’unité des 19 sur le dossier climatique et à « isoler » (Tagesspiegel)  le président Trump. Sur le dossier commercial également, la presse se réjouit de l’engagement des participants en faveur du libre-échange, mais note qu’« au lieu de critiques claires envers les tendances protectionnistes américaines, les 19 ont préféré des formulations qui ménagent la chèvre et le chou ». Non, on ne saurait conclure à un échec, insiste la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui il faut saluer la décision prise de réglér de manière multilatérale le différend sur les surcapacités et le dumping dans l’acier. « Au moins, cela permet d’échapper pour l’instant à des sanctions suivies de représailles », écrit le journal pour qui on est parvenu à « gagner du temps ». De manière générale, le journal salue le « pragmatisme » dont a fait preuve le G20. « Beaucoup de bruit pour rien ? Non, ce n’était pas si frustrant », fait également valoir la Süddeutsche Zeitung pour qui « on a durement travaillé à des dénominateurs communs tout en nommant clairement les dissensions ». On retiendra de ce sommet que même un président des Etats-Unis, encore à la tête du pays le plus puissant du monde, ne peut arriver à détourner les autres de leur engagement en faveur du climat et que la chancelière a réussi à lui arracher un engagement formel en faveur du libre-échange », souligne la Süddeutsche Zeitung.

Les journaux s’attardent peu sur les menaces du président turc de ne pas ratifier l’accord de Paris – du point de vue de la Süddeutsche Zeitung « un problème spécifique qui ne remet pas en cause le consensus général » – mais saluent en revanche le long entretien entre le président américain et son homologue russe, que le Handelsblatt qualifie de « plus grande surprise du sommet » et dans lequel la FAZ voit la preuve que « Washington veut coopérer avec Moscou ». La FAZ qualifie en outre de « lueur d’espoir » la décision d’un cessez-le-feu partiel en Syrie./.