Synthèse de la presse américaine du 10 Juillet 2017

Ambassade de France à Washington

Lundi 10 juillet 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Présidence Macron

A l’occasion des Rencontres Economiques d’Aix-en-Provence, les dirigeants des grandes entreprises françaises ont réaffirmé leur soutien au projet du gouvernement de réformer le code du travail, rapporte le Wall Street Journal. Selon eux, plusieurs années seront cependant nécessaires pour que ces orientations libérales permettent de rassurer les investisseurs étrangers, précise le quotidien.

Migrants

« La crise des migrants à laquelle est confrontée l’Italie concerne l’Europe toute entière », estime l’équipe éditoriale de Bloomberg qui fustige le manque de solidarité des Etats membres vis-à-vis de Rome.

  1. International

Mossoul

La défaite de Daech à Mossoul fait la « une » du Washington Post et du New York Times qui affichent une certaine prudence, estimant que cette importante victoire militaire ne garantit pas le rétablissement de la paix dans un pays déstabilisé et encore moins la fin de l’idéologie du groupe terroriste. Dans une tribune publiée par le New York Times, Anthony Blinken – secrétaire d’Etat adjoint durant la présidence Obama – partage cette analyse, considérant que « les conditions politiques et économiques ayant conduit à l’essor de Daech persistent ». En revanche, le Wall Street Journal se montre plus optimiste, affirmant que la reconquête de Mossoul porte « un coup militaire, psychologique et politique majeur » envers l’organisation terroriste.

Syrie

« L’accord de cessez-le-feu en Syrie négocié par les Etats-Unis et la Russie constitue un test pour la coopération entre Donald Trump et Vladimir Poutine », titre le Washington Post selon lequel les deux pays pourraient approfondir leur collaboration diplomatique en dehors de la Syrie si la trêve était maintenue.

Dans ce contexte, l’équipe éditoriale du Wall Street Journal met en garde la Maison-Blanche, rappelant que « le président Poutine n’est pas l’ami de l’Amérique » et s’étonnant de « la rhétorique » du secrétaire d’Etat Rex Tillerson – que le journal compare à celle de son prédécesseur John Kerry – après qu’il a affirmé que les Etats-Unis et la Russie partageaient les mêmes objectifs en Syrie. « Les Russes sont aujourd’hui favorables à un cessez-le-feu uniquement parce qu’ils pensent qu’il est de nature à aider Bachar el-Assad », indique le journal qui s’alarme du manque de vision de l’administration Trump en Syrie au-delà de la reconquête de Raqqa. Ainsi, le quotidien appelle le Congrès à ne pas baisser la garde vis-à-vis de la Russie et à adopter rapidement le projet de loi visant à renforcer les sanctions contre Moscou.

Dans un éditorial également, le New York Times ajoute que des entreprises russes se positionnent d’ores-et-déjà pour développer, en partenariat avec le régime de Bachar el-Assad, des actions de sécurité visant à lutter contre Daech en échange de l’exploitation de productions gazières et pétrolières. « Un jeu dangereux et une manœuvre ignoble », commente le quotidien.

Politique étrangère américaine

Après s’être entretenu, le 9 juillet à Kiev, avec le président ukrainien Petro Porochenko, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a indiqué que les relations entre Washington et Moscou ne s’amélioreraient qu’à condition que la Russie fasse « le premier pas » pour apaiser les tensions à l’est de l’Ukraine en ôtant son arsenal, rapporte le Washington Post. Ajoutant que Rex Tillerson s’est ensuite rendu en Turquie, le quotidien estime que les déplacements et prises de parole du secrétaire d’Etat témoignent de sa volonté de s’affirmer après que le département d’Etat a été accusé, depuis l’investiture de Donald Trump, d’avoir été marginalisé par la Maison-Blanche.

Foreign Policy déplore que Donald Trump affaiblisse les relations des Etats-Unis avec ses alliés au profit de la Russie, au risque de céder le pouvoir de l’Amérique au reste du monde, ajoute le chroniqueur du Washington Post Robert Samuelson. L’ancien secrétaire du Trésor Lawrence Summers s’inquiète pour sa part, dans une tribune du Washington Post, du comportement de Donald Trump au G20, jugeant qu’il est de nature à porter préjudice à la sécurité nationale américaine.

Cyber

En « une », le Washington Post évoque le projet de coopération entre Washington et Moscou dans le domaine de la cyber-sécurité qui a suscité « les critiques bipartisanes au Congrès ».

Turquie

Les principaux titres (WP, NYT) soulignent tous l’ampleur de la marche de l’opposition au président Erdogan qui montre, selon le Wall Street Journal, que la Turquie demeure profondément divisée depuis la tentative de coup d’Etat de 2016.

III. Politique intérieure          

Liens présumés entre l’équipe de Donald Trump et la Russie

Les médias (WP, NYT, WSJ) commentent tous, en « une », les déclarations du fils aîné de Donald Trump – Donald Trump Jr. –, selon lesquelles il a accepté de s’entretenir avec un avocat proche du Kremlin au cours de la campagne, en 2016 (en présence du gendre et actuel conseiller du président, Jared Kushner, ainsi que Paul Manafort – ancien directeur de campagne de Donald Trump) car celui-ci aurait pu leur fournir des informations compromettantes sur Hillary Clinton.

Terrorisme

« Les villes américains sont sur leurs gardes après les attaques terroristes perpétrées dans des villes européennes ». Tel est le titre d’un article du Washington Post consacré aux efforts déployés par les municipalités pour protéger leurs habitants, notamment dans les zones très fréquentées par les piétons.

Politique migratoire et consulaire

Le chroniqueur du Washington Post, Josh Rogin, évoque les discussions, inspirées par le conseiller du président américain Stephen Miller, relatives au transfert éventuel de la politique migratoire et consulaire actuellement gérée par le département d’Etat au profit du département de la Sécurité intérieure.

Administration Trump

En « une », le New York Times s’interroge sur les motivations politiques du vice-président Mike Pence qui a récemment multiplié les actions de levée de fonds.

Parti démocrate

Le Washington Post évoque le « retour » très attendu, cette semaine, de Barack Obama qui devrait aider le parti démocrate à se relever de ses défaites électorales.