Aujourd’hui en Allemagne. 12 Juillet 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

12 juillet 2017

  1. Le jugement favorable de la cour de Karlsruhe sur la loi restreignant les droits des syndicats minoritaires dans les entreprises, qui avait été introduite par le gouvernement fédéral après de longues grèves dans les transports allemands en 2015, fait les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« Karlsruhe exclut le droit de blocage pour la défense de ses intérêts particuliers par un syndicat ») et de Die Welt (« fera-t-on moins grève à l’avenir ? »). La Süddeutsche Zeitung révèle que le gouvernement fédéral devrait examiner lors du conseil des ministres de ce jour un « mécanisme de protection des entreprises allemandes face aux rachats » et face à celui de leurs technologies en dotant le gouvernement d’un droit de véto. Der Tagesspiegel consacre à nouveau sa Une aux violences en marge du G20 de Hambourg notant que « le renseignement intérieur parle de perte de contrôle de la situation ». Le quotidien des affaires Handelsblatt dresse le portrait de patrons de groupes industriels européens (« des managers pour l’Europe »).
  2. Allemagne

« SPD : nous n’avons pas cherché à minimiser l’extrémisme de gauche » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

Sous ce titre, la FAZ indique que le SPD cherche à se défendre des accusations en provenance de la CDU lui reprochant son « aveuglement » par rapport à une extrême gauche violente. Prenant la défense du maire de Hambourg, Olaf Scholz (SPD), dans des propos aux journaux du groupe de presse régional Funke, le vice-chancelier et ministre des affaires étrangères Sigmar Gabriel (SPD) attribue à la chancelière « la responsabilité politique de la mise en scène et de l’organisation du sommet du G20 à Hambourg ». « Ceux qui réclament la démission d’Olaf Scholz, revendication que je considère comme totalement disproportionnée, doivent aussi réclamer celle d’Angela Merkel », fait-il notamment valoir. Estimant que l’objectif du G20 consistait pour Mme Merkel à se mettre en scène peu de temps avant les élections au Bundestag, S. Gabriel juge le sommet « totalement raté » au regard des grands dossiers tels que les conflits, les mouvements migratoires, la faim et la pauvreté dans le monde. La presse note que la chancelière a réagi avec placidité aux attaques de S. Gabriel, indiquant s’être « réjouie que S. Gabriel l’accompagne à Hambourg et contribue au succès du sommet » et se déclarant confiante dans la poursuite de la grande coalition jusqu’aux élections.

Dans un commentaire centré sur le SPD, la Süddeutsche Zeitung estime que la multiplication des prises de parole et des réactions aux violences survenues à Hambourg témoigne de l’absence de réel leadership chez les sociaux-démocrates qui ne sont pas en ordre de bataille pour les élections de septembre.

« La Cour constitutionnelle freine les mini syndicats » (Bild)

L’ensemble de la presse se fait l’écho de l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle fédérale qui, rejetant cinq plaintes, a jugé conforme à la constitution la loi votée en 2015 visant à restreindre la possibilité pour les syndicats minoritaires de se mettre en grève. Estimant toutefois que certains amendements sont nécessaires pour que les intérêts des syndicats minoritaires puissent être pris en compte, la Cour a donné au gouvernement jusqu’à fin 2018 pour faire des propositions en ce sens.

De l’avis du Handelsblatt qui le déplore, la Cour constitutionnelle s’est abstenue de tout jugement tranché et l’on peine à entrevoir ce à quoi pourra ressembler une meilleure prise en compte des revendications des syndicats minoritaires. Cette interrogation est également partagée par le Tagesspiegel pour qui les conseils de prud’hommes risquent d’avoir fort à faire ces prochaines années. Estimant légitimes les appels à faire respecter les revendications des syndicats minoritaires, la FAZ critique une loi qui fait de la taille d’un syndicat l’argument déterminant et appelle le législateur à redéfinir un cadre plus favorable à la pluralité.

  1. Europe

Validation par la CEDH de l’interdiction du voile intégral en Belgique : « la burqa n’est pas un droit fondamental » (Die Welt)

Les journaux saluent la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme, au motif que son avis « renforce une Europe à visage ouvert » (Bild) et que le port du voile intégral est la « manifestation visible du refus de toute forme d’intégration » (FAZ). Le tabloïd Bild et Die Welt saisissent également l’occasion pour interpeller le gouvernement fédéral qui au nom de la liberté religieuse tolère le voile intégral à l’exception de quelques situations bien précises (au volant ou lors de démarches administratives nécessitant que la personne décline son identité).

  1. France

Avant-papier sur le CMFA : « regard rivé vers le tandem Macron-Merkel » (FAZ)

Dans un avant-papier rédigé par ses correspondants en France, la FAZ estime qu’en dehors d’un « magnifique accueil pour la chancelière à Paris », il ne faut pas trop attendre du conseil des ministres franco-allemand qui se tient demain. « Un approfondissement de l’union monétaire apparaît difficile à justifier tant que Paris n’a toujours pas assaini son budget », écrit le quotidien pour qui sur le plan de l’harmonisation fiscale européenne, il est également peu probable que l’on assiste à des avancées. « On ne saurait s’attendre, deux mois et demi avant les élections au Bundestag, à ce que Mme Merkel et M. Schäuble se fassent concrets » par rapport aux attentes françaises, estime le journal qui n’exclut pas en revanche l’annonce de projets d’investissements communs, « plus faciles et plus rapides à mettre en œuvre et qui répondent à une revendication du président Macron »./.