Aujourd’hui en Allemagne. 13 Juillet 2017

Synthèse de la presse quotidienne

13 juillet 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. Divers sujets se partagent les Unes de la presse.

Les 12 quotidiens régionaux du groupe Funke publient une interview du président de la République (« l’Allemagne doit bouger ») qui paraît également dans le quotidien Ouest-France.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève que le maire de Hambourg Olaf « Scholz demande pardon aux Hambourgeois » après les violences en marge du sommet du G20. La Süddeutsche Zeitung fait état de « lourds reproches contre Daimler » sur les émissions polluantes de certains véhicules du groupe. Die Welt met à sa Une une étude sur l’état du système éducatif allemand, jugeant qu’il y a « bien plus d’élèves qu’attendu : l’Allemagne cherche des professeurs ». Der Tagesspiegel indique que « le voleur d’une pièce d’or [de 100kg qui avait été dérobée dans un musée de Berlin] a été arrêté ». Le quotidien des affaires Handelsblatt consacre ses gros titres au conseil des ministres franco-allemand (« repenser l’Europe »).

  1. France-Allemagne

Avant-papiers sur le CMFA : « repenser l’Europe » (Handelsblatt)

« Outre la défense et la sécurité, les questions financières et de politique économique vont est au centre des discussions », avance à sa une le quotidien économique Handelsblatt selon lequel les ministres français et allemand des finances vont présenter aujourd’hui une feuille de route en matière d’harmonisation de la fiscalité des entreprises. De source proche du dossier, le journal indique que l’élément central de cette feuille de route sera la proposition d’assiette fiscale harmonisée en matière d’impôt sur les sociétés, dont les détails devraient être finalisés d’ici décembre de cette année de manière à ce que le projet entre en vigueur en 2018. En outre, la France et l’Allemagne veulent élaborer d’ici à la fin de l’année un projet d’imposition minimale des bénéfices des entreprises en Europe et faire en sorte que des entreprises numériques telles que Google s’acquittent de leurs impôts là où elles réalisent leurs bénéfices, poursuit le journal avant d’indiquer que les choses n’avanceront pas si vite en matière de renforcement de la zone euro, un projet que Paris et Berlin qualifient d’« à moyen terme ».

Entrant moins dans les détails, la FAZ évoque « un long chemin vers le renforcement de l’union monétaire » et souligne, comme hier, qu’il faudra attendre la mise en route par le président Macron des réformes attendues ainsi que la formation d’un nouveau gouvernement en Allemagne avant que Berlin n’envisage de faire un pas en direction de la France désireuse de doter la zone euro d’un budget propre. Sur la question de la nomination d’un ministre des finances de la zone euro, là aussi les conceptions divergent. Ce qui est plus vraisemblable, estime le quotidien, c’est qu’il y ait un accord sur une sorte de fonds destiné à couvrir d’éventuels chocs macro-économiques que subiraient certains pays, idée à laquelle le chef du MES, Klaus Regling, se déclare ouvert, dans un entretien que publie le Handelsblatt.

Selon Die Welt, « on entend du côté allemand que l’on ne souhaite pas s’atteler à de grands projets, que l’on cherche à progresser à petits pas ». Se penchant sur l’idée de fonds européen pour la défense et évoquant le souhait du président de la République d’un plus fort engagement allemand dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, le journal fait valoir ses doutes : « l’Allemagne est-elle prête à faire de l’Europe, conçue comme un projet de paix, une communauté avant tout militaire et de défense ? ».

La Süddeutsche Zeitung signale brièvement que dans une lettre conjointe, la députée européenne Franziska Brantner (Verts) et son homologue de la CDU Andreas Jung plaident en faveur d’un renforcement de l’union politique, appellent de leurs vœux la création d’un fonds monétaire européen et la mise en place d’un budget pour la zone euro.

  1. Allemagne

« L’Allemagne cherche à mieux se protéger » : « protectionnisme à la berlinoise » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

L’adoption hier en conseil des ministres d’une nouvelle réglementation visant à mieux protéger des entreprises allemandes jugées stratégiques d’une éventuelle OPA inamicale de la part d’un pays tiers est très mal reçue par la presse. Le Handelsblatt parle de « protection indésirable ». Estimant que cette réglementation vise avant tout la Chine, depuis le précédent, l’an dernier, du rachat du constructeur allemand de robots Kuka par le chinois Midea, la FAZ s’insurge contre cette « ingérence » mal à propos du gouvernement sachant que les salariés de Kuka, les clients et les actionnaires se déclarent satisfaits. « Alors que Berlin préparait ce « repli », la chancelière vantait au G20 de Hambourg les mérites du libre-échange, voilà qui revient pour le champion des exportations qu’est l’Allemagne à envoyer un signal désastreux en direction d’un monde de plus en plus protectionniste », se désole le journal pour qui « en dépit de toute la joie de voir redémarrer le moteur franco-allemand, il ne faut surtout pas que Berlin cherche à imiter une politique industrielle inadaptée ». De l’avis du quotidien alternatif de gauche tageszeitung, l’Allemagne s’invente des « ennemis imaginaires ». « Si cette nouvelle réglementation était vraiment nécessaire, elle existerait déjà et le fait qu’elle intervienne maintenant est purement lié à la campagne électorale », juge le journal qui dénonce un « activisme qui ne mène à rien ».

  1. Europe

« Le butin du Brexit préférable à la taxe sur les transactions financières » (tageszeitung)

Sous ce titre, le correspondant à Bruxelles de la tageszeitung rapporte qu’au grand dam du parlement européen, « Paris et Berlin freinent la mise en place de la taxe sur les transactions financières ». « Le sujet n’était pas à l’ordre du jour de la dernière rencontre des ministres européens des finances et aucune amélioration n’est en vue car l’Allemagne n’est pas pressée », écrit le quotidien pour qui l’enjeu du Brexit et l’approche des élections au Bundestag ne sont pas étrangers à cette situation. Le journal cite sous couvert d’anonymat un diplomate européen qui déclare : « si vous voulez persuader des entreprises de la City de venir s’installer à Francfort, mieux vaut s’abstenir de parler de la taxe sur les transactions financières ». Le fait que le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble (CDU), ait déclaré que le sujet ne revêtait pas pour lui de priorité met en colère les députés européens qui constatent que c’est la troisième fois qu’il est reporté, signale le journal.

  1. France

Plan migrants

« Davantage d’hébergements, des délais raccourcis, des reconductions rapides, c’est ainsi que Paris entend modifier les conditions parfois inhumaines dans le pays », met en exergue la Süddeutsche Zeitung qui, comme la FAZ et le Tagesspiegel rend compte de la présentation hier par le Premier ministre du plan migrants. Sous le titre « la misère tolérée », le correspondant parisien de la Süddeutsche Zeitung juge que depuis des années la France mène une « stratégie de dissuasion » qui consiste à tolérer que s’installe dans certains quartiers de la capitale des poches de pauvreté destinées à faire effet de repoussoir pour de potentiels migrants. « Si au lieu d’Emmanuel Macron, c’est Marine Le Pen qui avait été élue à la présidence, c’est la moitié de l’Europe qui protesterait contre cette situation et à juste titre », critique le journal./.