Aujourd’hui en Allemagne. 26 Juillet 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

26 juillet 2017

  1. L’augmentation des dépenses sociales en Allemagne fait les gros titres du Handelsblatt (« un milliard d’euros de dépenses sociales ») et du Tagesspiegel (« les dépenses sociales à un niveau record »). La Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die Welt titrent sur le procès de l’accusée Beate Zschäpe qui comparaît pour les crimes commis par la cellule d’extrême droite NSU : « le parquet fédéral considère la mise en accusation de Beate Zschäpe justifiée » ; « pour le parquet fédéral, Zschäpe est complice des crimes commis par la NSU ». La Süddeutsche Zeitung consacre sa Une à la « colère de BMW contre Daimler », dans l’affaire des dernières révélations concernant le secteur automobile, et indique que plusieurs projets de coopération entre les deux constructeurs sont à présent remis en question.
  2. Allemagne

« BMW en colère contre Daimler » (Süddeutsche Zeitung)

Sous ce titre, le quotidien de Munich rapporte qu’en réaction aux accusations de cartel qui auraient poussé Daimler à se dénoncer dès 2014, BMW a décidé de suspendre ses projets de coopérations avec Daimler, au motif que « la confiance est entamée ». Cette remise en question concerne plusieurs secteurs d’activité, notamment la mise en place commune d’un réseau de recharge pour les véhicules électriques ou encore l’alliance prévue depuis plusieurs mois par les deux constructeurs entre leurs filiales respectives d’Autopartage, Car 2 Go pour Daimler et Drive Now pour BMW.

De manière plus générale, la FAZ indique que les dernières révélations font peser une lourde hypothèque sur le forum sur l’avenir du diesel prévu le 2 août à Berlin, les spéculations allant bon train sur une annulation de la rencontre ou une exclusion des constructeurs automobiles. Dans une tribune que publie le Handelsblatt, le ministre fédéral de la justice Heiko Maas (SPD) réagit au scandale sur les émissions polluantes et prend la défense des consommateurs en plaidant en faveur de la possibilité de recours collectif afin d’éviter une inflation de procès de la part de particuliers.

Conclusions d’une étude de la fondation Bertelsmann sur le populisme en Allemagne

La FAZ, la Süddeutsche Zeitung et Die Welt font état des résultats d’une étude menée par la fondation Bertelsmann intitulée « positions populistes chez les électeurs et les abstentionnistes à l’approche des élections de 2017 au Bundestag ». Il ressort de cette enquête que si environ un tiers des 1 600 personnes interrogées peut être qualifié de « populiste » – populiste étant défini par les auteurs de l’étude comme « contre les élites, contre le pluralisme et pour la souveraineté populaire » – , une remise en cause fondamentale du système « à la Donald Trump ou à la Marine Le Pen » est peu répandue en Allemagne, de nombreux citoyens se déclarant déçus par la démocratie, mais très peu se qualifiant d’ennemis de la démocratie. « Les Allemands seraient des populistes plutôt modérés que radicaux », souligne la Süddeutsche Zeitung, avant d’ajouter que « ceci signifie que des responsables politiques défendant des thèses radicales n’ont que peu de chance auprès des électeurs ».

  1. Europe

« Athènes ose revenir sur les marchés financiers » (Die Welt)

Le retour de la Grèce sur les marchés financiers suscite l’intérêt des quotidiens, qui soulignent que le lancement d’un emprunt par le gouvernement Tsipras est un « ballon d’essai » (FAZ) avant que les programmes d’aide européens n’arrivent à échéance. La Süddeutsche Zeitung applaudit aux « progrès » réalisés par Athènes malgré une économie grecque toujours en berne et les sacrifices exigés de la population, se félicitant de l’amorce d’une reprise, favorisée aussi par la baisse du tourisme étranger en Turquie. La Frankfurter Allgemeine Zeitung et le tabloïd Bild prennent acte d’un retour temporaire de la confiance des investisseurs mais restent sceptiques quant à l’usage qu’Alexandre Tsipras compte faire de cet « argent frais » (Bild), craignant que le gouvernement ne dilapide cette manne ou ajourne les réformes promises, ce qui mettrait en péril la confiance des marchés. « Le Premier ministre grec prend un risque, mais finalement, la pression des marchés peut constituer pour lui une motivation supplémentaire », espère la FAZ.

  1. Europe / International

« Erdogan accuse l’Allemagne d’espionnage » (FAZ, Tagesspiegel)

La presse relève, sans s’en émouvoir particulièrement, que le président turc a à nouveau haussé le ton contre l’Allemagne (« tes agents sapent les fondements de mon pays », citent les journaux), tandis qu’un quotidien turc compare une fois de plus la chancelière à Hitler, photo assortie d’une croix gammée à l’appui.

Les quotidiens s’intéressent davantage aux relations entre la Turquie et l’UE à l’occasion de la rencontre hier du commissaire européen à l’élargissement, Johannes Hahn, et de la Haute représentante de l’UE pour les affaires extérieures, Federica Mogherini, avec les ministres turcs des affaires étrangères et des affaires européennes, Mevlüt Cavusoglu et Ömer Celik. Dans ce contexte, la Frankfurter Allgemeine Zeitung relaie des déclarations du chancelier autrichien Christian Kern appelant à durcir les exigences de l’UE vis-à-vis de la Turquie : « pour moi, une adhésion de la Turquie à l’UE est exclue et une extension de l’union douanière n’est imaginable que si la Turquie remplit des critères d’Etat de droit très stricts », déclare-t-il au quotidien de Francfort. Pour la FAZ, la Commission européenne a maintenu la porte ouverte à Ankara envers et contre tous, mais il est maintenant temps de mettre fin aux négociations d’adhésion et de suspendre les aides versées dans ce contexte. « Assez discuté ! », s’exclame aussi la Süddeutsche Zeitung, pour qui les négociations d’adhésion ont perdu tout effet positif sur le régime turc et entament la crédibilité de l’Union européenne : « comment Bruxelles peut-elle faire pression sur des Etats membres comme la Pologne si elle accepte un candidat à l’adhésion qui se transforme ouvertement en autocratie ? Il est temps de mettre fin à ces négociations, en laissant une petite porte ouverte pour le jour où la Turquie sera à nouveau gouvernée par des forces démocratiques », considère la Süddeutsche Zeitung.

  1. France

« Rapprochement entre les parties libyennes au conflit » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

« Après l’offensive du président de la République, un rapprochement est en vue dans le conflit libyen », note la FAZ qui, comme l’ensemble des journaux, fait état de l’adoption d’un plan en dix points comprenant un cessez-le-feu et la tenue prochaine d’élections. Le quotidien de Francfort note que « le rôle que va être amené à jouer le général Haftar, qui bénéficie du soutien de l’Egypte et des Emirats arabes unis et passe pour être l’homme de Vladimir Poutine, est peu clair ». « En France, l’interlocuteur du général Haftar est l’ancien ministre de la défense et actuel occupant du Quai d’Orsay qui a posé les jalons de la rencontre de la Celle-Saint-Cloud en se rendant au Caire et à Abou Dhabi. La démarche était étroitement coordonnée avec l’Italie, M. Le Drian s’étant rendu lundi à Rome », écrit encore la FAZ qui mentionne également le soutien du président américain à l’initiative française. De l’avis du Tagesspiegel, « face au chef du gouvernement d’union nationale, Fayez al-Sarraj, perçu comme sans pouvoir et sans influence, il semble que dans la lutte contre le terrorisme, le président de la République mise en premier lieu sur le général Haftar ». « M. Macron avait lors de sa prise de fonction annoncé vouloir contribuer activement à la résolution du conflit libyen », note Die Welt  pour qui le président de la République « montre à présent qu’il a un agenda diplomatique ambitieux, même si le rôle actif de la France dans la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 la contraint à jouer les intermédiaires »./.