Synthèse de la presse américaine du 31 Juillet 2017

 Ambassade de France à Washington

Lundi 31 juillet 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Benoît Cormier

  1. France

Présidence Macron

« Maître dans l’art de la persuasion », Emmanuel Macron « a soif de reconnaissance sur la scène internationale » et souhaite se positionner en « leader du monde libre », estime le Washington Post qui dresse un premier bilan de son action à l’approche du centième jour de son accession au pouvoir. Le quotidien insiste d’autant plus sur ce positionnement international qu’il relève les difficultés rencontrées sur la scène politique intérieure (chute de populaire dans les sondages, démission du général de Villiers).

Migrants

            Dans sa version en ligne, l’équipe éditoriale du New York Times condamne le traitement par la police des migrants à Calais. 

  1. Europe/International

Etats-Unis – Russie

Les mesures de rétorsion prises par Vladimir Poutine – qui a décidé de renvoyer 755 employés du département d’Etat en réponse aux sanctions contre la Russie adoptées par le Congrès et qui doivent être confirmées par Donald Trump – font la « une » des médias (TIME, Bloomberg). Si le renvoi de personnels n’est pas un événement nouveau, il est cependant « sans précédent » depuis 1986 par son ampleur, note le Washington Post en « une ». « Le président russe a recours aux mêmes tactiques que celles utilisées lors de la guerre froide », ajoute le New York Times.

Cette initiative intervient alors que Mike Pence est en déplacement dans les pays baltes (WSJ) où il les a assurés du soutien des Etats-Unis pour lutter contre « les efforts de propagande, les cyberattaques et les intimidations militaires de Moscou », note le Washington Post. Le journal précise que le vice-président américain a toutefois indiqué qu’un rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie était envisageable à condition que Moscou modifie son « comportement ».

Un an après les efforts déployés par la Russie pour s’ingérer dans l’élection présidentielle américaine avec l’espoir de favoriser l’élection de Donald Trump qui devait permettre un rapprochement entre Washington et Moscou, « les espoirs de Vladimir Poutine se retournent contre lui de manière spectaculaire », analyse David Sanger pour le New York Times.

Corée du Nord / Chine

Les médias (Foreign Policy, TIME) s’inquiètent de la montée rapide des tensions entre Washington et Pyongyang après que des bombardiers américains ont survolé la péninsule coréenne pour rappeler au régime de Kim Jong-un « la puissance de l’armée des Etats-Unis » (WP) en réponse au tir de missile balistique intercontinental intervenu le 28 juillet.

Outre ces missiles, Henry Sokolski et Zachary Keck (respectivement directeur et expert du Nonproliferation Policy Education Center) s’inquiètent, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, du risque de prolifération des systèmes de missile à courte portée que Pyongyang pourrait utiliser pour viser des bases américaines, des champs de pétrole du Golfe, des actifs israéliens ou encore des navires.

Dans ce contexte, l’équipe éditoriale du Wall Street Journal estime que la solution la plus pertinente est celle proposée par le directeur de la CIA, Mike Pompeo, à savoir orchestrer un changement à la tête du régime, compte tenu de la dangerosité de Kim Jong-un.

Enfin, le Wall Street Journal note que Donald Trump a fustigé le comportement de la Chine « qui ne fait rien » alors que Washington tente, par ailleurs, de convaincre Pékin de laisser Liu Xia, la veuve du prix Nobel Liu Xiaobo, quitter la Chine où elle est retenue contre son gré, rappelle Josh Rogin dans le Washington Post.

Syrie

« Vladimir Poutine avance ses pions en Syrie », indique le Wall Street Journal dans un éditorial consacré à la ratification d’un bail de 49 ans pour l’utilisation de la base aérienne proche de Lattaquié – qu’utilise la Russie depuis 2015 pour venir en aide à Bachar el-Assad. « Ce bail à long-terme consolide le positionnement de Moscou en tant que premier défenseur du régime syrien et indique aux alliés régionaux que la Russie a l’intention de maintenir sa présence en Syrie après la défaite de Daech », analyse le quotidien.

Pakistan

Selon l’équipe éditoriale du Washington Post, la destitution du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, est « une lueur d’espoir » pour la défense de l’Etat de droit, la lutte contre l’arbitraire et la corruption. L’équipe éditoriale du New York Times livre une analyse moins optimiste, rappelant que celui-ci demeure à la tête du parti au pouvoir et estimant que le processus judiciaire de destitution est trop politisé pour pouvoir « célébrer » cette décision. Plus sévère encore, l’équipe éditoriale de Bloomberg déplore « la faillite » des gouvernants pakistanais.

Venezuela

            En « une », le Washington Post s’alarme de « l’escalade de la crise » au Venezuela, au lendemain de l’élection d’une assemblée constituante contestée par l’opposition, qui pourrait conduire à « une guerre civile », selon la membre de l’’équipe éditoriale du Wall Street Journal Mary Anastasia O’Grady.

Environnement

L’équipe éditoriale du New York Times se félicite que le Royaume-Uni rejoigne la France, la Norvège et l’Inde qui souhaitent remplacer les voitures à essence et diesel par des véhicules électriques – une tâche cependant « considérable ». Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, David Henderson et John Cochrane, experts de la Hoover Institution, fustigent pour leur part « la vision apocalyptique » des partisans de politiques favorables à l’environnement, arguant qu’ils promeuvent des orientations contradictoires et rappelant, par exemple, que les cultures OGM devraient être encouragées compte tenu des besoins en eau moindre qu’elles nécessitent.

III. Politique intérieure          

Présidence Trump

Selon le directeur des pages éditoriales du Washington Post Fred Hiatt, l’élection de Donald Trump a « un effet boomerang » : les électeurs européens se sont détournés des mouvements nationalistes ; les relations entre la Russie et les Etats-Unis se sont dégradées ; et la réforme de l’Obamacare a échoué.

Selon le Wall Street Journal, le limogeage du secrétaire général de la Maison-Blanche, Reince Priebus, remplacé par John Kelly (TIME, CNN), auparavant secrétaire à la sécurité intérieure, inquiète l’entourage de Donald Trump qui craint d’autres évictions. Si Ivanka Trump et Jared Kushner étaient favorables au renvoi de Reince Priebus, leur influence sur le président américain apparaît, sur le fond, limitée, selon Politico qui rapporte que la fille et le gendre de Donald Trump ont appris, sur Twitter, que les personnes transgenres ne seraient plus autorisées à servir dans l’armée.

Dans une tribune publiée par The Hill, Bill O’Reilly fustige pour sa part les médias qui « lynchent » Donald Trump.