Aujourd’hui en Allemagne. 7 Août 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

7 août 2017

  1. Les révélations selon lesquelles le ministre-président SPD de Basse-Saxe aurait accepté en 2015 de prendre en compte des amendements de Volkswagen à une déclaration politique sur le scandale des émissions polluantes font les gros titres de la presse : « Weil dément que sa déclaration ait été adoucie par Volkswagen » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), « Volkswagen a vérifié des discours du chef du gouvernement régional » (Süddeutsche Zeitung), « Volkswagen surveille : le ministre-président Stefan Weil en détresse » (Die Welt). Der Tagesspiegel titre pour sa part sur les « critiques visant [l’ancien président fédéral Christian] Wulff pour un emploi annexe » dans une société de confection vestimentaire turque qui compléterait sa rémunération d’ancien chef de l’Etat. Le quotidien des affaires Handelsblatt indique que « l’UE examine l’idée de quotas pour les véhicules électriques » à partir de 2025.
  2. Allemagne

Basse-Saxe : « examen par Volkswagen des discours du chef de gouvernement » (Süddeutsche Zeitung) – « de nouveaux problèmes pour Martin Schulz » (Handelsblatt)

La perte, vendredi dernier, par le ministre-président de Basse-Saxe, Stephan Weil (SPD), de sa majorité SPD-Verts au parlement régional après la défection d’une élue écologiste partie rejoindre les rangs de la CDU, forçant la tenue de nouvelles élections, puis le témoignage hier dans Bild am Sonntag d’un employé de Volkswagen selon lequel le groupe aurait « réécrit et atténué » le texte d’un discours que devait prononcer Stephan Weil devant le parlement régional en octobre 2015, un mois après l’éclatement du scandale des moteurs diesel truqués, dominent l’actualité. Si Stefan Weil a récusé ces dernières allégations, les qualifiant de « totalement infondées » et indiquant que le coeur du texte n’a pas été modifié, il a toutefois reconnu avoir demandé à Volkswagen de vérifier les faits cités dans son discours, compte tenu du caractère sensible des négociations alors en cours avec les autorités américaines concernant les trucages de tests d’émissions polluantes.

La FAZ estime dans un commentaire qu’en des temps où le diesel est montré du doigt et où la trop grande proximité entre la filière automobile et les responsables politiques fait scandale, un homme politique confronté à des reproches tels que ceux qui sont adressés à Stefan Weil « n’a aucune chance ». Ce n’est pas tant la question de savoir dans quelle mesure les discours du ministre-président de Basse-Saxe ont été réécrits par Volkswagen qui pose problème que le fait que l’intéressé, qui siège au conseil de surveillance du groupe puisque  le Land détient 20% du capital, se trouve « de facto pris au piège ». En Basse-Saxe, la proximité entre le monde politique et l’entreprise automobile est un problème structurel », fait valoir la FAZ. Admettant cet état de fait et le « conflit d’intérêts » qui en résulte, la Berliner Zeitung estime néanmoins que ceci ne justifie en rien qu’un responsable de gouvernement, supposé être d’abord au service des citoyens, fasse au préalable relire le texte de ses interventions par une entreprise. Même écho en provenance du Handelsblatt qui s’interroge sur la conception qu’a Stefan Weil de sa mission de chef de gouvernement. « Il est de son devoir premier de surveiller le management de Volkswagen et d’empêcher les dérapages », juge le quotidien pour qui les faits reprochés sont bel et bien un « scandale ».

Outre l’attitude de Stefan Weil vis-à-vis de Volkswagen, les journaux s’intéressent aussi à la perspective de nouvelles élections en Basse-Saxe, qui pourraient se tenir le même jour que les élections au Bundestag (24 septembre). « La fin de la coalition SPD-Verts à Hanovre met le SPD face à de nouveaux problèmes », estime ainsi le Handelsblatt pour qui les sociaux-démocrates « ne parviennent pas à sortir du mode de crise ». Le journal en veut pour preuve les derniers sondages qui situent le SPD à 23%, soit son score le plus bas pour les six derniers mois. « La perte de la Basse-Saxe par le SPD est le 4ème coup dur pour le parti après la perte des scrutins en Sarre, au Schleswig-Holstein et en Rhénanie du Nord-Westphalie et Schulz commence à faire pitié », considère la Süddeutsche Zeitung. Ce constat amène le Tagesspiegel à plaider en faveur de la tenue rapide de nouvelles élections en Basse-Saxe qui, selon le journal, donneraient l’avantage à un Stephan Weil plutôt populaire, contre un chef de file de la CDU quasi inconnu et permettrait alors au SPD d’engranger une victoire avant le scrutin décisif du 24 septembre.

  1. Allemagne-Europe

« De nouvelles reconduites vers la Grèce prévues » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

« Après des années d’interruption, des demandeurs d’asile devraient être reconduits d’Allemagne vers la Grèce, conformément à la réglementation de Dublin III », indique la FAZ qui fait état des chiffres avancés par le ministère allemand de l’intérieur selon lequel au premier semestre de cette année, l’Allemagne a fait 392 demandes de réadmission auprès des autorités grecques, la Grèce n’ayant à ce stade donné son accord que pour 3 cas. Citant dans ce contexte les propos du ministre grec en charge des migrations selon qui « la situation en Grèce s’est grandement améliorée même si elle demeure difficile », la tageszeitung juge que pour faire preuve de sa bonne volonté et envoyer un signal en direction des pays membres ayant fait preuve de solidarité, la Grèce va probablement accepter un certain nombre de réadmissions.

Martin Schulz opposé à la mise en place de hotspots en Libye

La tageszeitung reprend des propos du candidat tête de liste du SPD également cité par l’hebdomadaire Spiegel : « dans l’état actuel des choses, je considère non praticables des centres d’accueil en Libye. L’existence d’infrastructures acceptables serait la condition première pour la mise en place de tels centres, or celles-ci sont inexistantes en Libye. Je considère qu’il est préférable de parler de la stabilisation de la Libye comme Etat », aurait ainsi déclaré Martin Schulz invité à réagir aux propos récents du ministre de l’intérieur de Basse-Saxe, Boris Pistorius (SPD), lequel avait favorablement accueilli la proposition du président de la République. Dans un commentaire, la FAZ estime que « tous ceux qui s’expriment sur la Libye ont à l’esprit non pas la réalité libyenne, mais leurs électeurs ». « Ceux, en Allemagne, qui parlent de centres d’accueil ou d’enregistrement devraient avoir l’honnêteté de dire aussi avec quels partenaires ceux-ci peuvent être mis en place », écrit le journal. La Süddeutsche Zeitung déplore de manière générale que le droit d’asile soit devenu en Europe un droit de plus en plus abstrait, les Etats membres mettant tout en œuvre pour rendre la pratique aussi compliquée que possible. En ce qui concerne la Libye, le quotidien rappelle que le pays n’a « pas d’Etat, pas d’appareil administratif en mesure de fonctionner, ni de système de santé ». Le journal compare dans ces conditions l’hypothèse de voir des fonctionnaires de l’OFPRA dépêchés en Libye aux fins d’examiner les demandes d’asile à de l’activisme « impérialiste et défensif ». « Non seulement cette entreprise est douteuse sur le plan éthique, mais sur le plan politico-sécuritaire, elle s’apparente à une mission kamikaze », condamne le journal.

  1. International

RPDC / « l’ONU coupe un tiers des exportations nord-coréennes » (Süddeutsche Zeitung)

Plusieurs journaux saluent l’adoption à l’unanimité par le conseil de sécurité des Nations unies de nouvelles sanctions à l’encontre de la Corée du Nord en réponse aux deux derniers tirs de missiles balistiques opérés par Pyongyang. « L’administration Trump ne peut laisser les provocations sans réponse et […] ni la Chine, ni la Russie, ni aucun autre voisin ne peuvent avoir intérêt à s’accommoder d’une escalade militaire » souligne la Süddeutsche Zeitung. Le journal de Munich se demande toutefois « si cela suffit », déplorant l’absence d’un « plan politique de crise avec un médiateur qui contraindrait la Corée du Nord à dialoguer ». « Ça ne suffit pas » assène pour sa part la FAZ dans un éditorial jugeant qu’imposer de nouvelles sanctions à Pyongyang « sans avoir de plan » les accompagnant n’est pas une « stratégie sensée ». Le quotidien conservateur juge que Washington devrait davantage travailler avec les puissances régionales pour, par exemple, que la Chine prenne davantage de réfugiés nord-coréens ou encore pour qu’ils se préparent à un « effondrement, improbable, mais à ne pas totalement exclure, du régime nord-coréen »./.