Aujourd’hui en Allemagne . 8 Août 2017

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Synthèse de la presse quotidienne

8 août 2017

  1. L’annonce de la date de l’élection régionale anticipée en Basse-Saxe fait les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« élection régionale en Basse-Saxe le 15 octobre ») et du Tagesspiegel (« l’élection en Basse-Saxe ne se déroulera qu’après l’élection fédérale »). La Süddeutsche Zeitung note pour sa part que le vice-chancelier SPD (et ancien ministre-président de Basse-Saxe) Sigmar Gabriel défend l’exécutif régional sortant dans l’affaire de la relecture par Volkswagen de  la déclaration du gouvernement du Land sur le scandale du diesel : « Gabriel : la démarche de Weil était parfaitement normale ». Le quotidien des affaires Handelsblatt indique par ailleurs que les patrons de Volkswagen et de Daimler sont « dans le viseur de l’autorité de supervision financière » allemande, en raison d’un soupçon de défaut d’information de leurs actionnaires sur leur infraction auto-déclarée de possible entente, ce qui les exposerait à des actions en dommages et intérêts. Die Welt relève que le service fédéral des bourses universitaires juge que « les étudiants ont peur du piège de l’endettement ».
  2. Allemagne

Basse-Saxe : « dispute au sujet des élections anticipées » (Handelsblatt)

Sous ce titre, le quotidien économique fait état des vifs échanges entre la majorité sortante et l’opposition en Basse-Saxe. Le journal indique que le secrétaire général du SPD, Hubertus Heil, a reproché à la CDU/CSU une campagne de « diffamation » à l’encontre du ministre président sortant, Stefan Weil (SPD), mis en cause pour avoir préalablement fait relire le texte de ses interventions par Volkswagen. Le Tagesspiegel précise en effet que l’opposition CDU-FDP au parlement régional était au courant depuis près d’un an de cette pratique à laquelle elle n’avait rien trouvé à redire. Selon la Süddeutsche Zeitung, qui met en exergue que Sigmar Gabriel a pris la défense de Stefan Weil, indiquant qu’il aurait agi de même à sa place, il ressort en outre des échanges entre la chancellerie du Land et la direction de Volkswagen que le gouvernement de Basse-Saxe se serait efforcé en vain d’obtenir de la part du groupe automobile davantage de transparence. La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève pour sa part que la date du 15 octobre pour la tenue de nouvelles élections mécontente l’opposition qui aurait préféré qu’elles aient lieu le même jour que les élections au Bundestag (24 septembre).

Constatant dans un commentaire le « durcissement de ton » que provoquent les dernières évolutions en Basse-Saxe dans une campagne électorale jusqu’ici plutôt atone, le Handelsblatt estime que les accusations du SPD qui a reproché à la CDU une « intrigue » pour récupérer la députée verte transfuge, ne sont pas à prendre à la légère et sont destinées à resserrer les rangs dans le camp social-démocrate. De l’avis de la tageszeitung, la députée en question pourrait bien être « la grande perdante » de l’histoire. « Quel qu’ait été le but poursuivi par Elke Twesten, c’est exactement le contraire qui s’est produit », juge le journal : « certes, tout le monde connaît désormais son nom, mais elle est maintenant grillée car elle apparaît comme celle qui pour des motifs égoïstes et en raison d’une blessure d’orgueil a fait éclater la coalition ».

S’appuyant sur les résultats d’une enquête menée par l’institut Insa, le tabloïd Bild estime que la Basse-Saxe devient « un nouveau problème pour Martin Schulz », 50,7% des personnes interrogées estimant que l’affaire avec Volkswagen et l’éclatement de la coalition nuisent au candidat tête de liste du SPD. Si la moitié des sondés déclarent que cette crise n’influencera pas leur vote le 24 septembre, 38,2% sont d’un avis contraire. C’est précisément cette frange qui pourrait freiner le rattrapage de Martin Schulz qui, avec 25% d’opinions favorables, accuse 12 points de retard sur Angela Merkel (37%), fait valoir le journal.

Entretien de Christian Lindner, président du FDP, avec Bild

Dans un entretien à Bild, le président du parti libéral s’explique sur ses propos du week-end sur la Russie qui ont suscité la polémique. Dans un entretien aux quotidiens du groupe Funke Medien paru samedi, Christian Lindner indiquait « redouter que l’on doive considérer la Crimée comme un provisoire qui dure » et préconisait de mettre ce conflit « sous cloche » pour permettre des progrès par ailleurs avec la Russie. « Nous n’avons pas non plus reconnu l’annexion des pays baltes par l’Union soviétique et pourtant des hommes d’Etat tels que Willy Brandt et Walter Scheel ont développé une « Ostpolitik » que Helmut Kohl et Hans-Dietrich Genscher ont ensuite poursuivie jusqu’à l’unité allemande », déclarait-il avant d’appeler à davantage de dialogue et à « plus de créativité ». Reconnaissant que l’annexion de la Crimée est un acte contraire au droit international et que c’est à raison que des sanctions ont été adoptées, il préconise aujourd’hui dans Bild de « geler le conflit car il ne saurait y avoir de solution sur le long terme ». Ceci permettrait, selon lui, de « tester sur d’autres sujets moins sensibles si la Russie est disposée ou non à modifier sa politique impérialiste et agressive » et si cela n’est pas le cas, de donner un tour de vis supplémentaire aux sanctions. Pour Christian Lindner, il s’agit de « donner à la Russie une chance de modifier sa politique ».

Dans un commentaire, la FAZ se désole que le chef des libéraux vienne par cette proposition grossir les rangs des sympathisants en Allemagne de la Russie. « Il y a déjà assez de ces gens qui se refusent à comprendre que Moscou n’a nullement l’intention de modifier en quoi que ce soit sa politique », juge le journal qui voit dans les propos de Christian Lindner un appel du pied en direction de son électorat mécontent des sanctions qui frappent la Russie.

  1. International

Démission de Carla Del Ponte de la commission d’enquête des Nations unies sur la Syrie

La Süddeutsche Zeitung se fait l’écho de l’intention de Carla Del Ponte de démissionner de la commission d’enquête des Nations unie sur la Syrie en raison d’un « manque de soutien politique » à son action. Le quotidien de Munich ne s’étonne guère de la lassitude de l’ancienne procureure générale du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie face à une situation de plus en plus confuse sur le terrain et aux obstacles à son travail posés non seulement par Damas, mais aussi par la Russie et la Chine, rendant « complètement inutiles » les preuves rassemblées par la commission d’enquête. Dans un éditorial, la Süddeutsche Zeitung souhaite que les nombreuses preuves d’atrocités rassemblées soient utilisées devant des juridictions nationales si elles ne peuvent l’être devant une juridiction internationale.

RPDC / « Kim semble peu impressionné par les sanctions de l’ONU » (Die Welt)

Tout en relevant la menace de Pyongyang de « prendre des mesures plus importantes contre les Etats-Unis » après les nouvelles sanctions décidées à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la presse continue de saluer ce matin les sanctions adoptées à New York. Dans son principal éditorial du jour, le quotidien des affaires Handelsblatt y voit un modèle de sanctions efficaces, parce qu’elles ont permis d’afficher l’unité de la communauté internationale, et notamment d’infliger un « revers amer pour Kim Jong-un » en montrant « que la Chine voit le programme nucléaire nord-coréen comme une menace et [qu’elle] est prête à coopérer avec les Etats-Unis ». Die Welt juge toutefois que la Corée du Nord « bénéficiant du pouvoir égalisateur de l’atome » n’est pas aussi vulnérable qu’on pourrait le croire et estime, citant un spécialiste de la Corée du nord, que un seul un « arrêt des livraisons d’hydrocarbures obligerait Pyongyang à négocier ». Le quotidien conservateur s’inquiète en outre d’une action unilatérale américaine si Kim Jong-un devait opérer un nouveau tir de missiles après cette décision du conseil de sécurité de l’ONU./.