L’Arctique s’apprête à accueillir le plus grand data center au monde

La Norvège a autorisé la société Kolos à bâtir un centre de stockage de données dans le cercle Arctique alimenté uniquement par des énergies renouvelables.

L’Arctique polarise l’attention des investisseurs. Selon un communiqué publié il y a quelques jours, la société américano-norvégienne Kolos est en train de construire le plus grand data center au monde à Ballangen, une petite ville de 2.500 habitants située au nord de la Norvège. Le centre de stockage de données, qui doit ouvrir au cours de l’année 2018, devrait profiter du climat et des températures favorables au refroidissement des serveurs.

Une structure de 60 hectares

Le projet gigantesque doit occuper une surface de 600.000 mètres carrés ou 60 hectares. Cela équivaut environ à 80 terrains de football. Il devrait être divisé en quatre bâtiments intégrés dans un environnement naturel près d’un lac.

Le co-dirigeant de Kolos, Mark Robinson a expliqué que « les équipes avaient compris l’importance de construire le data center le plus puissant au monde en respectant les habitants et la beauté naturelle ». La firme a ajouté que le centre allait créer entre 2.000 et 3.000 emplois de manière directe et allait contribuer à soutenir entre 10.000 et 15.000 emplois dans la région.

Consommation de 1.000 mégawatts

Côté consommation, les infrastructures développées par Kolos pourraient consommer jusqu’à 1.000 mégawatts d’énergie chaque année d’ici dix ans. Pour répondre à une telle consommation, le data center devrait être alimenté à 100% par des énergies renouvelables à partir d’éoliennes ou de centrales électriques. En attendant, les premières estimations indiquent que la consommation moyenne annuelle pourrait tourner autour de 70 mégawatts.

Parfois critiquées par les ONG comme Greenpeace pour leur consommation d’électricité produite à partir d’énergie polluante, ces installations devraient profiter de la production d’énergies renouvelables issues de firmes implantées en Norvège.

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Par ailleurs, Kolos rejoint d’autres géants du secteur technologique qui ont installé leurs infrastructures en scandinavie comme Facebook. Le réseau social a implanté un grand data center dans la commune de Lulea au nord est de la Suède près du cercle polaire et un autre au Danemark, tout comme Apple qui a construit deux installations de ce type dans ce pays scandinave.

Des conditions favorables

Plusieurs critères ont joué en faveur de l’implantation d’un tel site dans le nord de la Norvège. Sur le plan des infrastructures déjà existantes, l’entreprises américano-norvégienne devrait d’abord profiter d’un vaste réseau de câbles et fibres optiques favorisant le transport de données. Par ailleurs, l’Union européenne et la Norvège ont récemment investi dans de grands projets de centrales hydroélectriques et des fermes d’éoliennes. « C’est littéralement l’énergie la moins chère en Europe et 100% de l’énergie est renouvelable avec l’un des réseaux les plus stables au monde » a expliqué, le co-directeur de Kolos Mark Robinson au micro de la BBC.  « C’est une région de la planète qui est naturellement froide avec un taux d’humidité idéal, ce qui nous permet de garder nos serveurs au frais sans avoir besoin de les refroidir de manière artificielle », a-t-il ajouté. « Enfin, il y a une université pas très loin qui accueille près de 200 étudiants dans les filières technologiques. L’idée est d’en recruter quelques-uns ».

La Tribune 29/08/2017