Aujourd’hui en Allemagne. 11 Septembre 2017

Synthèse de la presse quotidienne

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France à Berlin

11 septembre 2017

  1. Divers sujets se partagent les Unes de la presse allemande ce matin. La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève « l’indignation après la mise en garde adressée par la Turquie aux voyageurs souhaitant se rendre en Allemagne ». La Süddeutsche Zeitung titre sur « un nouveau revers pour [le ministre fédéral des transports] Dobrindt sur sa vignette automobile », le journal révélant que le montant de transferts de l’Etat fédéral aux sociétés d’exploitation autoroutières a été sous-estimé dans l’élaboration du projet. Die Welt rapporte que « la CSU voit dans [la tête de liste de l’AfD] Alice Weidel l’idéologie d’un membre de groupuscule d’extrême-droite ». Der Tagesspiegel consacre sa Une à l’ouragan Irma : « Irma frappe la Floride de plein fouet ». Le quotidien des affaires Handelsblatt publie un avant-papier sur la keynote très attendue de Tim Cook demain : « Apple se réinvente ».
  2. Allemagne

Campagne électorale

Le sondage hebdomadaire publié par Bild am Sonntag et réalisé du 31 août au 6 septembre sur 1869 personnes par l’institut Emnid ne fait pas apparaître d’évolution notable dans les tendances, avec la CDU/CSU à 37% (- 1 pt par rapport à la semaine précédente), le SPD à 24% (stable), l’AfD (+ 1 pt) et Die Linke (stable) à 9%, le FDP et les Verts (tous deux stables) à 8% des intentions de vote. De ce fait, seules une coalition « jamaïcaine » (noir-jaune-vert, soit conservateurs, libéraux et Verts) ou une grande coalition apparaissent possibles, s’accordent à constater les quotidiens.

Le parti d’extrême-droite Alternative für Deutschland, qui fait la course en tête pour la troisième place, voit sa candidate tête de liste Alice Weidel, la figure présentable, jeune et libérale du parti, mise en cause par Welt am Sonntag qui révèle l’existence d’un message à teneur clairement raciste qu’elle aurait envoyé en 2013, ce qu’elle conteste. A l’instar du Tagesspiegel, la presse considère dans ses commentaires que cette révélation lève les doutes qui pouvaient subsister quant à l’idéologie xénophobe de ce parti.

Le rythme des interview des candidats têtes de liste des grands partis s’intensifie encore dans la presse dominicale, avec notamment un entretien d’Angela Merkel avec la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung qui explique longuement sa vision de l’Europe, en se qualifiant d’Européenne convaincue ayant incité son parti à faire campagne pour la première fois avec un slogan pro-européen (« renforcer l’Europe pour renforcer l’Allemagne »). Parmi les défis des prochaines années, la chancelière évoque la création d’un marché intérieur numérique, la nécessité d’ancrer dans les traités européens les accords intergouvernementaux en vigueur dans la zone euro, le contrôle des frontières extérieures de l’UE et l’objectif d’une Europe parlant d’une seule voix dans le monde, en matière de politique étrangère et de sécurité. S’agissant des relations UE-Turquie, A. Merkel préconise qu’elles soient « analysées » par les Etats membres lors du Conseil européen d’octobre mais juge inopportune toute querelle publique entre eux à ce sujet. « Ce que nous vivons actuellement avec des citoyens allemands incarcérés en détention préventive en Turquie est très grave et totalement inadmissible. (…) Nous portons notre attention sur deux points en particulier : d’une part ne pas négocier actuellement sur un élargissement de l’union douanière, et d’autre part décider si nous devons suspendre, voire mettre fin aux négociations d’adhésion. Je suis guidée par les intérêts notamment des Allemands incarcérés. Il nous faut peser soigneusement nos actions, il y a plusieurs options sur la table ». Interrogée enfin sur la Corée du Nord, et la possibilité que, comme lors des négociations avec l’Iran en format dit E3+3 (France, Royaume-Uni, Allemagne, Chine, Russie, Etats-Unis), l’Allemagne participe à la recherche d’une solution diplomatique, Angela Merkel déclare : « si une telle participation est souhaitée, je dis oui tout de suite, un tel format me paraît aussi adapté à la résolution du conflit avec la Corée du Nord, l’Europe et tout spécialement l’Allemagne doivent être prêtes à y contribuer de manière très active ».

  1. France

« Le président français a l’ambition de réinventer l’Europe » (Une de Die Welt samedi)

Die Welt et la Frankfurter Allgemeine Zeitung revenaient ce week-end sur la visite d’Etat du président de la République en Grèce et notamment sur ses propositions européennes, accueillies de manière particulièrement favorable par la correspondante de Die Welt en France, Martina Meister. Soulignant une mise en scène réussie, dans un cadre naturel aussi symbolique que grandiose, de ce discours fondamental sur l’Europe, Die Welt souligne que le chef de l’Etat a « dessiné les contours d’une Europe qui ne fait pas peur mais protège, et qui revendique ses valeurs dans un monde déstabilisé ». « On peut trouver ça kitch ou très naïf, mais on peut aussi être reconnaissant qu’il se trouve un jeune dirigeant politique pour reprendre l’initiative avant qu’il ne soit trop tard face aux gagne-petit et comptables de l’Europe », approuve Die Welt en se félicitant de ce qu’elle considère comme la volonté d’Emmanuel Macron de reprendre en main les rênes d’une politique européenne trop longtemps tirées par Berlin. La Frankfurter Allgemeine Zeitung fait un compte rendu plus descriptif mais également positif de ce discours.

Diesel : « soupçons de fraude contre PSA » (FAZ)

La presse de samedi s’est fait largement l’écho du rapport de la Répression des fraudes, dont des extraits ont été publiés par Le Monde, évoquant une « stratégie frauduleuse » du constructeur automobile PSA sur les émissions polluantes de ses véhicules diesel. La Süddeutsche Zeitung indique que le groupe a démenti ces accusations avec la plus grande vigueur. « Affaire du diesel : maintenant les Français sont aussi de la partie ! », s’exclame le tabloïd Bild. Le quotidien populaire remarque à ce propos qu’un véhicule diesel sur cinq mis en circulation en Allemagne est de marque étrangère mais que seuls les constructeurs allemands ont été conviés aux deux sommets sur le diesel organisés cet été à la chancellerie fédérale. « A l’étranger, on faisait comme si que ce problème ne concernait que l’Allemagne, non sans se frotter les mains en secret de voir la nation de l’automobile mise en difficulté », écrit le commentateur de Bild. « Maintenant, c’est au gouvernement français de faire comprendre au groupe PSA qu’il doit assumer les conséquences de ses actes, et, au minimum, proposer une mise à jour des équipements pour respecter les normes d’émissions polluantes », conclut le journal.

L’édition dominicale de Bild publiait hier une interview croisée du Pdg de PSA, Carlos Tavares, et du nouveau patron d’Opel, Michael Lohscheller, réalisée le 5 septembre sur la boucle nord du circuit Nürburgring, dans la région de l’Eifel. A la question de savoir si l’ensemble des véhicules diesel actuels d’Opel et de PSA répondent à la norme Euro-6, Carlos Tavares répond : « très clairement oui ! », une réponse « faite avant les révélations du Monde », précise Bild am Sonntag./.