Aujourd’hui en Allemagne. 12 Septembre 2017

Document à usage strictement interne

Synthèse de la presse quotidienne

Ambassade de France à Berlin

12 septembre 2017

  1. Une déclaration jugée audacieuse du candidat du SPD à la chancellerie fédérale fait les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« Schulz : si Mme Merkel veut entrer dans mon gouvernement, elle peut le faire ») et de Die Welt (« si Mme Merkel veut entrer dans mon gouvernement, je la prends volontiers comme vice-chancelière »). Der Tagesspiegel titre pour sa part « la Turquie emprisonne à nouveau des Allemands » et la Süddeutsche Zeitung met à sa Une que « Berlin menace Ankara de déconseiller les voyages en Turquie ». Le quotidien des affaires Handelsblatt indique, avant l’ouverture du salon de l’automobile de Francfort, que Volkswagen prépare une stratégie offensive sur l’électromobilité : « le plan à 20 milliards d’euros de Volkswagen ».
  2. Allemagne

Campagne électorale

La presse prend acte de la combativité du candidat tête de liste du SPD, lequel refuse de s’avouer vaincu malgré un écart avec les conservateurs d’au moins 13 points dans les sondages (cf. notre synthèse mensuelle des sondages en P.J.), mais juge que la frontière est ténue entre l’affirmation d’une ambition indispensable et le déni de réalité. « En l’état actuel des choses, le fait est que Martin Schulz n’est plus en position de challenger d’Angela Merkel pour la chancellerie, mais plutôt en concurrence avec le FDP et les Verts pour la formation de la prochaine coalition », constate la Süddeutsche Zeitung. Martin Schulz prend d’ailleurs bien garde à n’exclure ni une possible grande coalition, ni l’option d’être ministre dans un quatrième gouvernement Merkel, observe Die Welt. Pour le tabloïd Bild, les dirigeants du SPD, contrairement à la base du parti, espèrent une réédition de la « grande coalition » car ils ne redoutent rien davantage que de se retrouver dans l’opposition, pris en tenaille entre Die Linke d’un côté et l’AfD de l’autre. « Ce serait le coup de grâce ! » estime Bild.

  1. Europe

Lutte anti-terroriste / interview de Gilles de Kerchove dans Die Welt

Dans un entretien avec le correspondant à Bruxelles du quotidien, le coordonnateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme met en garde contre la menace d’un « califat virtuel » qui survivrait sur internet à la destruction physique des bastions de Daech. G. de Kerchove explique que la stratégie de Daech a évolué, l’organisation terroriste n’appellant plus de combattants européens à rejoindre la Syrie ou l’Irak mais incitant les jeunes radicalisés en Europe à perpétrer chez eux le plus possible d’attaques terroristes de moindre envergure. En revanche, constate-t-il, la menace d’un retour massif de jihadistes européens, qu’il redoutait, ne s’est pas concrétisée après la chute de Mossoul, d’autant, souligne-t-il, que la Turquie surveille désormais très bien ses frontières. Sur les quelque 2500 combattants européens de Daech encore présents en Irak et en Syrie, nombreux seront encore tués au combat ou par l’organisation elle-même et d’autres vont rejoindre des foyers de crise dans les pays voisins, estime G. de Kerchove. Pour le coordinateur européen, identifier à temps les combattants étrangers retournant dans leur pays d’origine nécessite non seulement un échange de données biométriques entre Etats membres de l’UE, mais aussi que les forces armées ayant collecté sur place ce genre de données lors d’interventions militaires les mettent dans leur totalité à disposition des autorités de sécurité européennes. Plutôt qu’un fichier européen de personnes potentiellement dangereuses, qu’il juge superflu, G. de Kerchove préconise une harmonisation européenne des critères selon lesquels une personne est enregistrée dans un fichier dans chaque pays : « nous avons besoin de standards communs en la matière ».

« La zone euro n’est pas pressée de se réformer » (Handelsblatt)

Avant la réunion, vendredi à Tallinn, des ministres des Finances européens (Ecofin), le Handelsblatt rapporte, de source diplomatique à Bruxelles, que le sujet d’une réforme de l’Union économique et monétaire est certes à l’ordre du jour, mais ne devrait jouer qu’un rôle secondaire, et qu’il ne faut pas s’attendre à la mise en place d’un ministre des Finances de la zone euro avant la fin de la prochaine législature de l’UE (soit en 2024) en raison des réticences des Etats membres à céder une partie de leur souveraineté budgétaire. Toujours de même source, le journal ajoute qu’un budget de la zone euro exigerait une hausse des contributions nationales au budget de l’UE à laquelle les Etats membres ne sont pas prêts, d’autant plus qu’il va déjà falloir compenser la perte de la contribution britannique en 2019.

Dans un tel contexte, « l’avenir de la réforme de la zone euro va dépendre de manière décisive de l’Allemagne et de la France, qui prévoient une initiative commune après les législatives allemandes », écrit le Handelsblatt. La Frankfurter Allgemeine Zeitung consacre également une correspondance de Bruxelles à ce thème, écrivant que « Paris et Bruxelles espèrent un nouveau gouvernement fédéral allemand qui ne fasse plus autant obstable à un approfondissement de la zone euro ». Pour la FAZ, la chancelière, « comme de coutume », ne dévoile pas son jeu, se montrant certes ouverte à l’idée d’un budget et d’un ministre des Finances de la zone euro mais soulignant dans le même temps la nécessité de modification des traités européens : cela revient à rendre une telle réforme improbable compte tenu de l’opposition prévisible de pays comme la Hongrie ou la Pologne à toute évolution des traités, considère la FAZ. Compte tenu des échéances électorales en Autriche et aux Pays-Bas et du temps nécessaire à former une coalition en Allemagne, le président de la Commission européenne voit une fenêtre de tir pour des réformes au premier semestre 2018, rapporte le quotidien. Pour la FAZ, il semble improbable qu’une véritable réforme de la zone euro puisse être mise en place en si peu de temps./.