Synthèse hebdomadaire des publications des think tanks du 7 au 13 septembre 2017

 

Ambassade de France à Washington

Think Tank Hebdo 

LE FOCUS DE LA SEMAINE : lutte contre le terrorisme

Alors que cette semaine marquait le 16ème anniversaire des attaques du 11 septembre 2001, plusieurs think tanks se sont penchés sur l’évolution, les succès et les défis de la lutte contre le terrorisme (Wilson Center, AEI, Brookings, Heritage, WINEP).

Dans son article intitulé « How does terrorism end ? », Robin Wright (Wilson Center) énumère six façons dont différents réseaux terroristes dans le monde entier ont disparu ou évolué, en remontant jusqu’à l’attentat contre l’hôtel King David à Jérusalem en 1946.  Elle doute cependant qu’aucun de ces modèles ne s’applique un jour à Daech et aux Talibans, les terroristes d’aujourd’hui ayant adapté leurs stratégies et leurs moyens.

Les experts soulignent, de surcroît, que les terroristes d’aujourd’hui ne mènent pas une guerre territoriale mais idéologique, et que la perte de territoire par l’Etat islamique ne signe pas la fin de la menace liée à cette organisation (WINEP, AEI).  Le vrai ennemi des Etats-Unis est le djihadisme salafi – et son idéologie, d’après Katherine Zimmerman (AEI). Elle réprouve ainsi la stratégie qui se limite à viser des groupes spécifiques et à mener des éliminations ciblées, et ce même si Al Qaeda et Daech sont les groupes les plus dangereux actuellement. En revanche, Zimmerman appelle les Américains à se concentrer sur ce qui fait la force du mouvement salafi-djihadiste : le soutien des populations sunnites à ce mouvement dans les pays où l’Etat affaibli. Pour répondre à ce défi, l’auteur conclut que les Etats-Unis doivent s’impliquer dans la résolution des conflits locaux au Nord du Mali, au Yémen ou en Syrie.

« L’Etat islamique a remodelé le djihadisme pour l’adapter à l’ère du smartphone », écrit Christopher Meserole (Brookings) ; les réseaux sociaux facilitent le recrutement d’adeptes et le cryptage des données la préparation d’attaques. Meserole souligne également l’émergence d’attaques de petite échelle qui nécessitent peu de moyens et d’entraînement, rendant la prévention plus difficile. Matthew Levitt (ancien officiel du Département du Trésor et expert du terrorisme islamique au WINEP) démontre cependant qu’il reste pertinent de surveiller les transactions financières et de coopérer avec le secteur privé afin de détecter les risques potentiels.

Enfin, les think tanks relèvent la menace représentée par le retour des combattants étrangers. Pour Maserole, des moyens plus importants doivent être consacrés pour identifier et réintégrer les combattants qui reviennent de Syrie. Matthew Levitt (WINEP) insiste quant à lui sur la nécessité de partager les renseignements au niveau international et de renforcer l’utilisation des outils permettant un meilleur contrôle des personnes aux frontières (PNR, Système d’information Schengen, bases de données Interpol).

A la une

Promotion de la démocratie et des droits de l’homme

A la veille de l’ouverture de la 72ème session de l’AGNU, plusieurs think tanks s’interrogent sur le rôle des Etats-Unis dans la promotion de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde. Malgré l’intention affichée par Donald Trump de réduire l’engagement américain sur ce sujet, Thomas Carothers (Carnegie) met en évidence que certains outils restent disponibles : la diplomatie sur le terrain, les programmes de soutien à la démocratie, l’engagement au sein des institutions multilatérales, et enfin le rôle du Congrès. Anthony Cordesman (CSIS) déplore que les Etats-Unis n’ont pas de stratégie pour réformer en profondeur les zones où ils combattent le terrorisme, au risque de s’aliéner une partie de la population locale. Cordesman ne promeut pas pour autant le retour à l’interventionnisme du passé. Dans une « conversation avec [le politologue néoconservateur] Bill Kristoll » sur la primauté américaine, Thomas Donnelly (AEI), quant à lui, plaide pour la poursuite du leadership américain dans le monde. Il estime que les Etats-Unis ont les moyens de relever les défis d’aujourd’hui mais qu’ils manquent de détermination à cet égard.

Corée du Nord

Peu avant l’adoption de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies à l’encontre de la Corée du Nord le 11 septembre, le CNAS avait publié une série de recommandations pour mettre en œuvre les sanctions déjà existantes afin qu’elles aient un réel impact économique et politique sur Pyongyang. Le CNAS incite notamment le Département d’Etat et le Département du Trésor à mener une campagne diplomatique mondiale pour promouvoir le respect des sanctions. Le think tank prône également une campagne agressive de « name and shame » par le gouvernement américain et les médias pour faire connaître au public les entreprises qui violent les sanctions. Le rôle du Congrès est souligné, ainsi que celui de la Chine qui devrait notamment consacrer plus de ressources au contrôle du commerce illicite à sa frontière avec la Corée du Nord.

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