Synthèse de la presse américaine du 15 Septembre 2017

Ambassade de France à Washington

 Vendredi 15 septembre 2017

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Réformes en France

Le Christian Science Monitor note que les manifestations organisées pour protester contre la réforme du Code du travail n’entravent pas la capacité d’Emmanuel Macron à la poursuivre, car elle intervient au terme de négociations de plusieurs semaines avec les syndicats et correspond à une promesse de campagne. Le journal estime toutefois que des dissensions pourraient surgir au sein de la majorité présidentielle au regard de la diversité des individus qui la composent.

France – Etats-Unis

Dans le cadre d’une nouvelle série de tribunes publiées par la National Review et consacrées à « la francisation de l’Amérique », Pascal-Emmanuel Gobry affirme que les Etats-Unis souffrent de maux économiques français (chômage des personnes non qualifiées, perte de confiance) malgré les récentes évaluations économiques qui révélaient, entre autres, une augmentation du salaire médian.

  1. International

JCPOA

Alors que Donald Trump a reconduit la levée des sanctions visant l’Iran, le Washington Post estime que cette décision ne préjuge pas de celle qu’il prendra le 15 octobre lorsqu’il devra recertifier, ou non, le respect par l’Iran du JCPOA. Les opposants de l’accord sur le nucléaire iranien se mobilisent pour encourager le président américain à ne pas le préserver, affirme Foreign Policy à la lumière d’un document confidentiel que le magazine s’est procuré. Jonathan Tobin, dans la National Review, appelle également le président Trump à « ignorer les experts » et à dénoncer l’accord tandis qu’Eli Lake, dans une tribune publiée par Bloomberg, souhaite que « les fans de l’accord sur le nucléaire iranien commencent à admettre ses carences ».

Défavorable à une remise en cause de l’accord qu’il juge cependant imparfait, le chroniqueur du Washington Post David Ignatius estime qu’une dénonciation de l’accord aurait des conséquences préjudiciables aux Etats-Unis, pour sa sécurité directe ou les négociations que Washington pourrait, fût-ce cet espoir infime, mener avec Pyongyang. A ce sujet, le chroniqueur rappelle la position de la France telle qu’exprimée par Emmanuel Macron, selon lequel l’accord de Vienne permet d’établir « un dialogue constructif » avec l’Iran.

Le New York Times livre une analyse sensiblement différente. Le journal juge cette décision plus importante que l’échéance du 15 octobre au motif que la certification de la Maison-Blanche au Congrès relative au respect par Téhéran du JCPOA « n’a pas d’effet sur l’accord lui-même ». Dans ce contexte, le quotidien voit dans la décision de Donald Trump de reconduire la levée des sanctions « le signe d’un changement de positionnement », de sorte que le président américain s’éloigne de l’hypothèse d’une remise en cause d’un accord qu’il a tant décrié au profit d’autres options visant à juguler les ambitions de l’Iran au Moyen-Orient. Le Wall Street Journal nuance cette analyse, rappelant que les Etats-Unis ont accompagné leur décision de nouvelles « mesures punitives » en réponse au programme de missiles balistiques de Téhéran, ses cyberattaques et son soutien au terrorisme. En déplacement à Londres, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a d’ailleurs précisé qu’il convenait « de prendre en considération l’ensemble des menaces que pose l’Iran, ajoute le quotidien.

Israël – Iran – Etats-Unis

Selon l’équipe éditoriale du Washington Post, les Israéliens sont « profondément troublés » par l’attentisme des Américains face à Téhéran et ses relais en Syrie, qu’ils perçoivent comme une menace grandissante. Le premier ministre Netanyahou craint que le territoire syrien ne devienne une base arrière de l’Iran alors même que le président Trump a estimé, la semaine dernière, que « les Etats-Unis n’ont pas d’autre rôle à jouer que celui relatif à la lutte contre Daech ». Si le quotidien pense que Washington doit préserver l’accord sur le nucléaire iranien, il considère toutefois que les Etats-Unis doivent prendre des mesures – diplomatiques dans un premier temps mais sans exclure une action militaire – permettant de contrer l’Iran sur le sol syrien.

Corée du Nord

Le second tir d’un missile par la Corée du Nord, en moins de trois semaines, suscite un vif écho dans les médias (WP, NYT, WSJ, TIME) selon lesquels Pyongyang réaffirme sa « défiance » en réponse aux sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies le 11 septembre. Encouragée, selon David Volodzko qui s’exprime dans une tribune publiée par Bloomberg, par sa croissance économique, la Corée du Nord « poursuit ses provocations », analyse The Atlantic. En « une », le Washington Post relève les attaques portées par le secrétaire d’Etat des Etats-Unis Rex Tillerson envers la Chine, « principal fournisseur de pétrole de la Corée du Nord », et la Russie, « qui emploie de très nombreux travailleurs forcés nord-coréens », les exhortant à affirmer qu’ « ils ne tolèrent pas ces tirs de missiles irresponsables ».

Corée du Sud

Alors que Donald Trump a réitéré son souhait de mettre fin à l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, Séoul s’évertue à convaincre Washington de changer d’avis, évoquant un contexte inadéquat compte tenu des tensions accrues avec Pyongyang et soulignant les intérêts de l’accord pour les deux pays, rapporte le Washington Post.

Arabie saoudite

            La presse américaine demeure très attentive au durcissement de la gouvernance du prince Mohammed Ben Salmane qui souhaite consolider son pouvoir, comme l’évoque un article du New York Times.

Ouzbékistan

            Dans le Wall Street Journal, Yaroslav Trofimov relève une amélioration de la situation politique en Ouzbékistan – qui figure parmi les pays le plus mal classés au monde en matière de liberté d’expression, et de droits civiques – qui « s’ouvre » depuis l’arrivée au pouvoir du président Shavkat Mirziyoyev il y a un an.

III. Politique intérieure          

Immigration

Les médias (WP, NYT, WSJ, Politico, USA Today) reviennent en « une » sur l’accord conclu entre la Maison-Blanche et les Démocrates au Congrès, qui permet aux immigrés en situation illégale arrivés aux Etats-Unis lorsqu’ils étaient mineurs de rester sur le sol américain. Selon le Washington Post, cet accord constitue un « test » pour Donald Trump vis-à-vis de sa base électorale dont le soutien au président pourrait s’éroder. Il s’agit d’ailleurs d’une « erreur », estime l’équipe éditoriale de la National Review selon laquelle « cette amnistie est de nature à agir tel un aimant » et encourager l’immigration illégale. A l’inverse, le Wall Street Journal affirme, dans un éditorial également que « le lobby de l’expulsion des immigrés illégaux est minoritaire au sein du Grand Old Pary et aux Etats-Unis en général ». Dans ces circonstances, le Parti républicain se trouve marginalisé, indique le New York Times.

Administration américaine

            Le New York Times fustige l’action de Rex Tillerson à la tête du département d’Etat, estimant qu’il agit tel le PDG qu’il fut en faisant de l’efficacité du ministère une priorité tout en reléguant son action diplomatique au second plan. Dans ce contexte, le Christian Science Monitor s’interroge sur la répartition des responsabilités de l’administration américaine en matière de politique étrangère entre Donald Trump, Rex Tillerson et Nikki Haley, dont les tensions avec la Corée du Nord révèle le manque de clarté.

En « une », le New York Times révèle que les tensions suscitées par la nomination du procureur spécial Mueller chargé d’examiner les liens présumés entre Donald Trump et la Russie ont failli coûter à Jeff Sessions sa place de ministre de la Justice.