Aujourd’hui en Allemagne. 21 Septembre 2017

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

21 septembre 2017 

  1. L’alliance de Thyssen-Krupp et de Tata fait les gros titres de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (« réserves sur le projet de fusion Thyssen-Krupp-Tata ») et du Handelsblatt (« l’adieu à l’acier »). Le débat sur le projet de référendum catalan est à la Une de la  Süddeutsche Zeitung (« Madrid attise le conflit avec la Catalogne ») et de Die Welt (« perquisitions en Catalogne : escalade du combat pour l’indépendance »). Der Tagesspiegel s’intéresse aux suites du séisme au Mexique relevant qu’il s’y joue « une lutte désespérée contre la montre ».
  2. Europe

Catalogne

Plusieurs éditorialistes s’alarment de l’escalade des tensions entre la région de Catalogne et le gouvernement espagnol central à Madrid en estimant que l’heure est venue pour l’Union européenne, « même si formellement ce n’est pas de son ressort » (Süddeutsche Zeitung), de tenter une médiation afin d’empêcher une partition de l’Espagne. Pointant les erreurs et la naïveté des séparatistes catalans, la Süddeutsche Zeitung juge surtout sévèrement la fin de non-recevoir « humiliante » que le Premier ministre espagnol a opposé aux revendications catalanes et la « répression » contre le gouvernement régional de Barcelone. Bien que conservateur, Die Welt fait une analyse semblable, soulignant certes le populisme des séparatistes mais estimant que « le gouvernement Rajoy a beaucoup contribué à ce que le nationalisme catalan devient un mouvement de masse ». « L’UE ne peut se permettre qu’un de ses plus grands Etats membres se désagrège pour cause de bêtise politique », s’inquiète Die Welt en préconisant la réédition d’un « plan de sauvetage européen, cette fois pour la communication de crise ». « Les dirigeants politiques de l’UE doivent faire comprendre à Rajoy qu’il doit proposer une sortie de crise aux Catalans, peut-être par une péréquation financière et par un geste politique », renchérit la Süddeutsche Zeitung.

Brexit : « les manœuvres de May » (Süddeutsche Zeitung)

Citant les informations publiées par le Financial Times sur les propositions que devrait formuler demain Theresa May à ses partenaires européens dans la négociation sur le Brexit, plusieurs journaux jugent « ridicule » la somme de 20 milliards d’euros qu’elle entendrait proposer à l’UE comme solde de tout compte. Pour les éditorialistes, la Première ministre britannique est acculée dans son propre camp et ses propositions « sont davantage destinées à ses opposants politiques qu’à Bruxelles » (Süddeutsche Zeitung).

Le FDP opposé à un budget de la zone euro

Dans un entretien accordé au Tagesspiegel, l’eurodéputé Alexander Graf Lambsdorff (FDP), vice-président du Parlement européen et candidat aux législatives allemandes sur la liste libérale de Rhénanie du Nord-Westphalie, critique la proposition du président de la République d’un budget propre à la zone euro, qui serait, dit-il, « une péréquation financière permanente au niveau européen » et une incitation pour certains pays à moins se soucier de consolidation budgétaire. « Il serait plus important que d’autres Etats suivent l’exemple de la politique économique de M. Macron. Il est sur la bonne voie s’agissant de la libéralisation du marché du travail et de l’amélioration du climat pour les investisseurs, mais pas avec sa proposition d’une budget de la zone euro », déclare M. Lambsdorff.

La question d’une sortie de la Grèce de la zone euro reste à l’ordre du jour pour A. Graf Lambsdorff : « personne ne veut un Grexit, mais si les réformes ne sont pas mises en œuvre et que le pays ne se rétablit pas, il vaut mieux que la Grèce retrouve sa compétitivité hors de la zone euro. (…) Si une restructuration de la dette grecque était inéluctable, il faudrait mieux réfléchir à un Grexit ou à la mise en place d’une procédure d’insolvabilité ordonnée, une solution qui serait de toute façon mieux que de devoir improviser à chaque fois ».

  1. International

AGNU : « Gabriel critique le discours de Trump sur la Corée du Nord et l’Iran » (FAZ)

Sous ce titre, le quotidien de Francfort relève que le ministre allemand des affaires étrangères a indiqué que l’Allemagne avait un « intérêt des plus grands à ce que l’accord nucléaire avec l’Iran soit maintenu en vie ». Signalant que « pour autant que l’on sache, Téhéran respecte strictement ses engagements », Sigmar Gabriel (SPD) a fait valoir qu’une remise en question de l’accord équivaudrait à une « régression majeure ». Réagissant aussi aux propos du président américain sur la Corée du Nord, le ministre allemand a dénoncé des « termes que l’on ne saurait qualifier d’appropriés », avant d’indiquer qu’une « rhétorique guerrière ne nous fait pas avancer d’un pas ».

Dans des commentaires qui critiquent le caractère excessif des menaces proférées par Donald Trump envers la Corée du Nord, les journaux jugent, à l’instar du Handelsblatt, que les signaux en provenance de Washington sont bien trop contradictoires pour laisser penser que  le président américain est réellement déterminé à attaquer militairement la Corée du Nord afin d’« arracher à Kim ses armes nucléaires ». Par sa démarche visant à empêcher la prolifération nucléaire, D. Trump contribue en réalité à la course aux armements, car « la leçon que les despotes sont susceptibles de tirer est que tant qu’à risquer un conflit avec les Etats-Unis, autant être doté de l’arme nucléaire », fait valoir le quotidien des affaires. La Frankfurter Allgemeine Zeitung aboutit à une conclusion analogue dans le cas de l’Iran. « Même si le président devait avoir raison quand il avance que l’accord nucléaire avec Téhéran n’est pas assez strict, on se demande bien comment il s’y prendrait pour y remédier, d’autant que la Chine, la Russie et les Européens n’ont aucune envie de remettre l’accord en question et que l’Iran ferait obstacle à de nouvelles négociations », juge le journal. « Dans le cas de l’Iran, par la dureté de ses propos, D. Trump contribue à renforcer les radicaux opposés à toute entente avec l’Occident et désireux de reprendre au plus vite le programme nucléaire (…) Au final, le président américain pourrait bien être lui-même l’élément déclencheur du non-respect de l’accord en vigueur », met en garde le Handelsblatt.

Dans une correspondance de Washington, Die Welt présente le président de la République comme « l’anti thèse de Donald Trump » et note que dans le cas de l’Iran, le président français a montré qu’il est « disposé à faire un pas en direction des Américains ». Estimant que sur la Corée du Nord, le président français a clairement pris ses distances d’avec son homologue américain, le journal fait valoir que les discours prononcés à l’AGNU ont témoigné du « manque d’unité du monde libre » et donné à voir les difficultés auxquelles se heurte la communauté internationale pour appréhender D. Trump./.