Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

18 octobre 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. L’Irak et la Syrie se partagent la plupart des Unes de la presse. « Premiers succès dans l’attaque lancée contre Mossoul, le fief de Daech », titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « La bataille pour Mossoul – des milliers de personnes en fuite », titre le Tagesspiegel. « Assaut contre le dernier bastion de Daech », titre Die Welt. La Süddeutsche Zeitung et le Handelsblatt ouvrent leur édition sur la Syrie : « l’Europe redoute de nouvelles sanctions contre Poutine » (Süddeutsche Zeitung) ; « Syrie – la prochaine période glaciaire » (Handelsblatt). Le tabloïd Bild revient pour sa part sur l’explosion qui s’est produite hier sur le site de l’entreprise chimique BASF, l’incendie qui s’est déclenché pour des raisons inexpliquées ayant fait deux victimes.
  2. Allemagne

Le président du Bundestag annonce son retrait de la vie politique

La presse signale que dans un courrier adressé à la fédération CDU de sa circonscription électorale de Bochum, le président du Bundestag, Norbert Lammert, (CDU), annonce qu’il ne se représentera pas en 2017 et son retrait de la vie politique active. Les journaux notent que cette décision intervient au moment où il était pressenti pour succéder au président fédéral Joachim Gauck, perspective qui semblerait donc compromise.

Hausse de la natalité : « les immigrés contribuent à l’augmentation des naissances » (FAZ

L’ensemble des journaux font écho à la présentation hier des chiffres concernant la natalité en Allemagne et signalent qu’avec 1,5 enfant/femme en 2015, ce taux est au plus haut depuis 1982, même si, relèvent également les journaux, le phénomène est surtout dû aux femmes étrangères installées en Allemagne.

  1. Europe

« Von der Leyen appelle à davantage de coopération militaire des Européens » (FAZ)

La ministre allemande de la défense, Ursula von der Leyen (CDU), a fait, devant un congrès de la Bundeswehr, une présentation détaillée des propositions franco-allemandes de la mi-septembre visant à relancer la défense européenne, rapporte la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La ministre a souligné que les mesures préconisées par son homologue français Jean-Yves Le Drian et elle-même ne constituaient pas une concurrence pour l’OTAN mais au contraire devaient être complémentaires, insistant sur le fait qu’il ne s’agissait pas des prémices d’une armée européenne, indique encore le journal. Un renforcement de la coopération européenne en matière de défense s’imposait non seulement pour contribuer à la sécurisation des pays d’émigration en Afrique, mais aussi pour répondre aux exigences américaines d’une plus grande contribution européenne au budget de l’Alliance atlantique, a-t-elle déclaré en ajoutant que les Européens ne devaient pas se faire d’illusions, il s’agissait d’une « attente justifiée qui persisterait au-delà de la campagne électorale américaine ».

De cette intervention devant les cadres de la Bundeswehr, la presse retient par ailleurs qu’U. von der Leyen – « cible de critiques au sein de la coalition », remarque le Tagesspiegel – a affirmé son ambition de poursuivre son mandat au-delà de 2017.

Nouveau surcoût pour le projet de réacteur Iter / critiques des Verts et de Die Linke

Les coûts à la hausse du projet européen de réacteur thermonucléaire expérimental suscitent un article critique du quotidien alternatif de gauche tageszeitung (taz), qui se fait l’écho de la confirmation, par le ministère fédéral de la recherche, d’un nouveau dépassement des crédits alloués par l’UE au projet. La taz rappelle que plusieurs instituts de recherche nucléaire allemands y contribuent et rapporte que la porte-parole des Verts au Bundestag pour la politique nucléaire, Sylvia Kotting-Uhl, a appelé l’UE à mettre fin à la construction d’Iter en raison de coûts exorbitants et de perspectives commerciales infimes. Son homologue du groupe Die Linke a lui aussi appelé à mettre un terme au projet, indique la taz.

  1. International

Syrie / « l’Europe redoute de nouvelles sanctions contre Poutine » (Süddeutsche Zeitung

De la rencontre des ministres européens des affaires étrangères hier à Luxembourg, les quotidiens retiennent essentiellement la division des Européens sur l’adoption de sanctions contre la Russie et l’annonce par Moscou d’un cessez-le-feu d’une durée de 8 heures à Alep à compter de jeudi.

Dans leurs commentaires, les journaux déplorent cette division des Européens que la FAZ présente comme la constellation suivante : « les gouvernements français et britannique et la chancelière contre le ministre allemand des affaires étrangères, M. Steinmeier ». La presse se montre critique envers l’hésitation des Européens et des Américains qui a, selon elle, pour effet que V. Poutine peut avoir désormais les coudées franches en Syrie (FAZ). La Süddeutsche Zeitung plaide en faveur de sanctions contre Moscou au motif que si ce moyen de pression économique fait défaut, V. Poutine n’a de fait rien à craindre. Donnant la parole aux décideurs économiques, le Handelsblatt signale leurs mises en garde vis-à-vis de sanctions qui enverraient le mauvais signal et ne feraient que compliquer le dialogue avec la Russie.

« La bataille pour Mossoul – des milliers de personnes en fuite » (Tagesspiegel)

Alors que le quotidien de Berlin Tagesspiegel fait état des craintes exprimées par les autorités policières allemandes de voir la bataille engagée pour arracher la ville irakienne à Daech avoir pour effet une arrivée de combattants djihadistes en Allemagne, dans un entretien à Die Welt, le commissaire européen en charge de la sécurité, Julian King, se veut rassurant et fait valoir qu’il ne faut pas surestimer ce danger.

  1. France

Révélations du Monde / pacte de stabilité : Bruxelles « complice secret de la France » (FAZ)

Des extraits déjà publiés du livre de confidences du président de la République à des journalistes du Monde, le correspondant économique de la Frankfurter Allgemeine Zeitung à Paris retient les passages évoquant la politique budgétaire européenne, et notamment le premier délai concédé par la commission européenne à la France en 2013 pour ramener son déficit public sous la barre des 3% à l’horizon 2015. Citant de larges extraits des propos tenus par le chef de l’Etat, la FAZ s’étonne de sa liberté de ton sur ce que le journal considère comme une « connivence » entre Bruxelles et Paris pour donner le change sur l’incapacité de la France à respecter les critères de Maastricht. La tonalité est factuelle, mais trahit une certaine incrédulité face à la portée des citations attribuées au président./.