Les grandes entreprises privilégiées par les jeunes diplômés

Les PME répondent mieux aux aspirations des jeunes. Mais les grands groupes leur offrent plus de sécurité, selon une étude de l’Apec.

La raison contre le coeur… Les jeunes diplômés ont beau être plus attirés par les PME, c’est plus vers les grandes entreprises qu’ils se tournent en début de carrière, selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), publiée ce mardi. A la recherche de leur premier emploi, ils privilégient leur « employabilité future » et préfèrent du coup une entreprise qui leur offrira « un meilleur tremplin ». « Le choix d’une plus grande entreprise semble être, lorsque c’est possible, privilégié par rapport à la PME, mais par défaut », souligne l’étude réalisée au début de l’été auprès d’un panel d’étudiants, de jeunes diplômés (bac+5 ou plus) et de PME.

Même si leur perception diffère selon que la PME est familiale, innovante, de taille intermédiaire ou une start-up, les jeunes pensent que c’est au sein de cette famille d’entreprise que leur aspiration à se « réaliser au travers de son travail » pourra se réaliser au mieux. Parmi les atours perçus, parfois même idéalisés, les intéressés placent la dimension humaine d’une PME, et ses sous-jacents : convivialité, partage des valeurs, solidarité, accessibilité des dirigeants, autonomie, reconnaissance… Le tout au service d’un « projet fort », ou d’un savoir-faire spécifique.

Manque de notoriété

« Pour les étudiants et jeunes diplômés, les PME accordent à leurs collaborateurs davantage de responsabilité et d’autonomie et les font réellement et directement participer au projet de l’entreprise, ce qui pousse au dépassement de soi », résume l’Apec.

La médaille, comme très souvent, a son revers. D’abord parce que les PME manquent souvent de notoriété : y travailler n’offre pas le même statut social que si l’on opte pour un grand groupe. Ensuite, et c’est là où le bât blesse, les procédures de recrutement y sont très souvent informelles, et les PME ne peuvent pas rivaliser en termes de perspectives d’évolution, salariale notamment. Le constat est exacerbé avec la génération actuelle qui ne cache pas son « impatience » et son « exigence », et ne craint pas d’aller voir ailleurs quand bien même les valeurs d’un grand groupe sont assez éloignées des siennes.

Cette perception d’insécurité professionnelle se retrouve dans les chiffres : du panel sondé, il ressort que les jeunes diplômés en emploi sont plus nombreux à l’être dans une grande entreprise (66 %). « C’est le frein majeur à l’entrée en PME. C’est aussi souvent la motivation qui pousse à quitter la PME pour une structure plus grande dès qu’on a le sentiment de ne plus y avoir d’avenir », résume l’étude de l’Apec.
Les Echos 19/10/2016