Aujourd’hui en Allemagne

Synthèse de la presse quotidienne

22 décembre 2016

Ce document est à usage strictement interne et a été réalisé par l’Ambassade de France en Allemagne

  1. A l’exception du quotidien économique Handelsblatt qui s’intéresse à « l’opération de sauvetage bancaire » italienne, tous les quotidiens titrent sur la traque de l’auteur de l’attaque du marché de Noël, lundi 19 décembre à Berlin. « Recherches de grande ampleur pour retrouver un Tunisien », titrent la Frankfurter Allgemeine Zeitung et la Süddeutsche Zeitung. « L’Europe chasse Anis Amri », affiche à sa une le Tagesspiegel. Die Welt et le tabloïd Bild mettent respectivement l’accent sur les « pannes dans la chasse à l’auteur présumé de l’attentat » et sur « l’échec en matière de reconduite à la frontière », l’individu recherché, débouté d’une demande d’asile déposée en 2016, était depuis lors « toléré » sur le territoire allemand et n’avait pu être réadmis en Tunisie faute de papiers d’identité à jour.
  2. Allemagne

Attaque contre un marché de Noël à Berlin : « comment l’islamiste a-t-il pu prendre la poudre d’escampette ? » (Bild)

Les journaux brossent le portrait du suspect d’origine tunisienne activement recherché et indiquent qu’il était fiché par les services de sécurité comme « islamiste dangereux », avait déjà fait l’objet d’une enquête pour suspicion de terrorisme et entretenait des contacts avec les milieux salafistes en Allemagne.

Dans de nombreux éditoriaux, c’est aujourd’hui la stupeur et l’indignation qui prévalent. « L’attentat de Berlin aurait-il pu être évité si l’auteur présumé avait pu être reconduit plus tôt en Tunisie ? », s’interroge le tabloïd Bild qui manifeste son incompréhension face au fait qu’un individu reconnu comme dangereux puisse rester libre de ses mouvements. « Jusqu’à leur expulsion, des individus tel que lui devraient se trouver sous les verrous tant que leurs papiers ne sont pas en règle », tempête le journal. « Qu’un individu connu comme dangereux puisse s’évaporer dans la nature est un scandale de tout premier ordre », juge le Handelsblatt. « C’est quand même la moindre des choses que l’Etat garde sous contrôle les individus dangereux qu’il est en charge de surveiller », fait valoir la FAZ pour qui « si l’Etat échoue déjà à ce niveau, alors il se décrédibilise totalement en appelant à davantage de surveillance généralisée ». « Comment se fait-il qu’un fanatique tel qu’Amri ait pu sans être inquiété commettre un attentat ? », s’interroge également Die Welt avant de se demander si davantage de vidéosurveillance, davantage d’écoutes téléphoniques et même des bracelets électroniques sont appropriés pour contrôler les quelque 500 islamistes classés dangereux qui circulent en Allemagne. « Que faire en effet dès lors que la personne, comme c’était le cas d’Anis Amri, est depuis peu de temps en Allemagne, utilise plusieurs fausses identités et change régulièrement de domicile ? ».

Les quotidiens signalent en marge que le gouvernement fédéral a adopté hier en conseil des ministres un paquet de mesures destinées à renforcer la sécurité, parmi lesquelles l’extension de la vidéosurveillance ou encore l’équipement des forces de police en caméras corporelles. La presse rappelle que ces mesures interviennent en réponse aux attaques survenues cet été à Munich, Ansbach et Würzburg.

  1. Europe

« Luxembourg interdit la conservation non motivée des données » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

L’ensemble de la presse se fait l’écho de l’arrêt rendu par la CJUE saisie de deux affaires,  l’une concernant le Royaume-Uni et l’autre la Suède. La Cour a fait valoir que les Etats membres de l’UE ne peuvent pas imposer aux fournisseurs de services de communications électroniques une obligation générale de conservation de données, une décision que la presse allemande, pour qui le sujet est particulièrement sensible, accueille favorablement au motif qu’elle contribue à renforcer l’Etat de droit en Europe (Süddeutsche Zeitung). Les journaux soulignent que l’Allemagne va probablement être à son tour amenée à revoir sa nouvelle législation supposée entrer en vigueur courant 2017, la Cour constitutionnelle fédérale ayant été elle aussi saisie sur la question de la conservation des données.

« L’UE veut approfondir son union douanière avec la Turquie » (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

La proposition de la Commission européenne d’élargir l’union douanière avec la Turquie afin d’intégrer les services et la plupart des produits agricoles est favorablement accueillie par la FAZ pour qui il faut saluer une initiative qui est le meilleur moyen  de moderniser l’économie turque et intervient en dépit d’un contexte de relations tendues entre l’UE et Ankara. A l’opposé, la Süddeutsche Zeitung déplore le manque de sens politique de la Commission européenne qui, au vu du contexte actuel « aurait dû mettre le holà, au lieu de suivre minutieusement, comme c’est typique pour Bruxelles, son agenda bureaucratique, sans se soucier du contexte »./.