Synthèse de la presse américaine du 30 Décembre

 

Vendredi 30 décembre 2016

Réalisation : Tristan-Aurel Mouline

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

Aide aux victimes du terrorisme

Fox News évoque l’augmentation, en France, de la « taxe terrorisme » visant à financer l’indemnisation des victimes d’attentats.

Autres articles à signaler :

Le Christian Science Monitor souligne que 55 000 migrants ont volontairement quitté l’Allemagne en 2016 (contre 25 000 reconduites à la frontière) dans un contexte d’hostilité croissante à leur égard.

Fortune rapporte que « la France a dit non à la taxe Google », le Conseil constitutionnel ayant censuré, le 29 décembre, l’article du projet de loi de finances 2017 qui visait à taxer les bénéfices de multinationales réalisés en France pour contrer leurs techniques d’optimisation fiscale.

  1. International

Etats-Unis – Russie / Cyber-espionnage

            Les sanctions contre la Russie, annoncées par le président Obama le 29 décembre en réponse aux interférences de Moscou durant la campagne présidentielle américaine, suscitent un très large écho médiatique (WP, NYT, WSJ, USA Today, CNN, Politico, Huffington Post). Il s’agit des mesures de représailles « les plus fortes jamais décidées par Washington à la suite de cyberattaques organisées par un Etat », affirme le Boston Globe. Le journal rappelle la liste des sanctions, qui inclut : la décision du département d’Etat de nommer « persona non grata » trente-cinq diplomates russes considérés comme des agents de renseignement – lesquels doivent quitter le territoire américain sous 72 heures – ; la modification d’un décret permettant d’élargir le pouvoir présidentiel pour répondre aux cyber-attaques destinées à « interférer ou affaiblir le processus électoral » ; et l’adoption de sanctions contre neuf entités russes. « Les Etats-Unis punissent la Russie », résume le New York Times en « une ».

Ces sanctions ont été annoncées concomitamment à la publication d’un rapport conjoint du ministère de la sécurité intérieure et de la CIA qui met en lumière les initiatives de cyber-espionnage d’agences de renseignement russes, comme l’indique Politico. C’est même une cyberguerre que le Kremlin souhaite mener selon le New York Times qui, en « une », donne la parole à un spécialiste du « hacking » ayant exercé au sein de l’armée russe.

Les équipes éditoriales du New York Times et du Wall Street Journal se félicitent de la décision du président Obama mais estiment, à l’instar de John McCain et Lindsey Graham dont les propos sont rapportés par le Washington Post, qu’elles arrivent bien trop tard et qu’elles sont insuffisantes.

Par ailleurs, le New York Times, le Wall Street Journal en « une » et CNN considèrent que ces sanctions mettent Donald Trump en difficulté – celui-ci ayant exprimé son opposition aux sanctions et appelé les Etats-Unis à « aller de l’avant ». Selon le quotidien, il sera beaucoup plus difficile pour la prochaine administration d’« améliorer les liens entre Washington et Moscou », la relation bilatérale étant désormais fortement marquée par la décision de Barack Obama et soutenue par de nombreux élus républicains qui semblent « déterminés à poursuivre les enquêtes ».

Enfin, Time et le Wall Street Journal rapportent que le Kremlin a indiqué que des contre-mesures seraient annoncées ce jour.

Syrie

            En « une », le Washington Post revient sur « l’accord de cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie, sans les Etats-Unis », « marginalisant » Washington tandis que le régime de Bachar el-Assad se trouve dans « la position la plus forte qu’il ait connue depuis le début de la guerre », à l’inverse des rebelles qui ne détiennent plus de zones stratégiques et sont regroupés au nord-ouest de la province d’Idlib. « Des violations de l’accord ont déjà été rapportées », ajoute le New York Times selon lequel le cessez-le-feu, bien que fragile, « marque un tournant et confirme le rôle central que joue désormais la Russie en Syrie » et l’affaiblissement des Etats-Unis que David Greenberg, dans Foreign Policy, attribue à l’attentisme de Barack Obama.

Le Wall Street Journal indique que l’un des groupes de rebelles les plus importants – Ahrar al-Sham – a d’ailleurs rejeté le cessez-le-feu, ce qui augure mal de la pérennité de l’accord et « remet en question » l’influence réelle d’Ankara sur les rebelles, la Turquie ayant affirmé qu’elle négociait en leur nom avec la Russie, qui représentait elle les intérêts du régime de Bachar el-Assad. De nombreuses inconnues demeurent, selon le New York Times. Le rôle futur de Bachar el-Assad reste incertain, indique le quotidien, puisque de nombreux rebelles ont indiqué qu’ils rejetteraient tout accord permettant au dirigeant de rester au pouvoir. De même, l’avenir de la présence en Syrie de combattants du Hezbollah et d’autres milices chiites, lesquelles ont apporté un soutien important à Bachar el-Assad, est source de questions, ajoute le quotidien.

Irak

Les médias (WP, WSJ) évoquent tous la reprise des combats à Mossoul, que l’armée irakienne tente de reconquérir. Le Washington Post note que « l’opération militaire visant à reprendre Mossoul des mains de Daech, qui est la plus importante depuis l’intervention américaine en Irak de 2003, progresse plus difficilement que prévu ».

Israël – Palestine

            L’abstention des Etats-Unis lors du vote d’une résolution des Nations unies contre des implantations israéliennes dans les territoires palestiniens occupés ainsi que le discours du secrétaire d’Etat américain sur le processus de paix israélo-palestinien continuent de susciter de nombreux commentaires. Selon Communities Digital News, un média numérique, l’abstention américaine « donne un avant-goût de ce à quoi Israël doit s’attendre lors de la conférence de Paris du 15 janvier.

« Rarement la relation bilatérale a-t-elle été aussi tendue », estime le New York Times qui souligne « les divisions » des Américains juifs sur la position de l’administration Obama, certains y voyant une approche juste quand d’autres la perçoivent comme une trahison. Ruth Wisse, dans une tribune du Wall Street Journal, déplore que le mois de décembre ait « commencé par l’adoption du Anti-Semitism Awareness Act visant à répondre à une hostilité croissante vis-à-vis des Juifs et se termine par l’acte de trahison du président Obama à l’égard d’Israël ». L’équipe éditoriale du Washington Post ajoute que l’administration Obama « n’a pas tiré les enseignements des erreurs commises au cours des huit dernières années » et commet « une nouvelle erreur d’analyse » en mettant l’accent « de manière exagérée » sur la question des implantations. Quant à Charles Krauthammer, qui s’exprime dans une tribune du Washington Post, il qualifie l’abstention américaine aux Nations unies de « moment honteux ». Philippe Gordon, dans le New York Times, estime que Benjamin Netanyahu « regrettera Barack Obama » qui lui servait de levier politique en Israël par rapport à l’extrême-droite.

III. Politique intérieure

Environnement

            Le Washington Post établit une liste des « bonnes nouvelles » de l’année 2016 dans le domaine de l’environnement, parmi lesquelles l’arrêt de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis (depuis trois ans) et le développement de l’industrie solaire américaine.

Parti démocrate

Le Washington Post souligne, en « une », que la bataille fait rage au sein du parti démocrate dont « un musulman pourrait prendre la tête pour la première fois » si Keith Ellison, Représentant du Minnesota, était élu.