Les Français ne peuvent plus se passer d’e-commerce

L’augmentation de la fréquence d’achat dope le chiffre d’affaires du secteur, qui a atteint 72 milliards d’euros.

CONSOMMATION Jamais la fréquence d’achat sur Internet n’a été aussi élevée en France. Elle montre combien l’e-commerce est devenu incontournable dans la vie des consommateurs. Les cyber­acheteurs ont ainsi réalisé l’an passé 28 transactions en ligne en moyenne, selon les chiffres de la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad). C’est une progression record en un an (+ 21 %). Surtout, c’est quatre fois plus qu’il y a dix ans. Les dépenses annuelles frôlent désormais les 2 000 euros par acheteur en ligne. Ce montant a doublé en six ans. Revers de la médaille, si les achats sont plus fréquents, le panier moyen baisse depuis six ans. Il était de 70 euros l’an passé, contre 91 en 2010.

« L’augmentation de la fréquence d’achat s’explique en grande partie par l’extension de l’offre », explique Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. Aucun poste de dépense n’échappe désormais à l’e-commerce, du tourisme aux produits culturels en passant par le transport ou l’alimentaire. Et la tendance devrait s’accentuer cette année. Parmi les nouveaux produits et services dont l’achat est envisagé, on retrouve notamment la livraison de repas, dopée par la multiplication des sites (Deliveroo, Frichti, Uber Eats…) : 18 % des Français ont l’intention d’en commander via Internet en 2017, selon une étude Fevad-CSA. Autre service qui devrait monter en puissance cette année, le transport urbain comme les VTC : 16 % comptent y avoir recours, contre 9 % un an auparavant.

Le mobile en forte hausse

Les systèmes de fidélisation ainsi que les nouveaux modes de livraison (click & collect, point relais) contribuent aussi à doper la fréquence d’achat. 21 % des acheteurs en ligne ont ainsi un abonnement à un service de livraison en express et en nombre illimité (Amazon Premium, Fnac +…).

« Le potentiel de croissance de l’e-commerce réside dans la fréquence d’achat, en particulier chez les jeunes actifs, les CSP + et les Franciliens, en raison de l’appétence pour une nouvelle offre », explique Julie Gaillot, de CSA. Sa progression a contribué à doper le chiffre d’affaires du secteur, qui est reparti en forte hausse l’an passé, à 72 milliards d’euros, soit une croissance de 14,6 %, la plus forte depuis quatre ans. Le cap du milliard de transactions en ligne a ainsi été franchi, ce qui représente 33 transactions par seconde. Autre moteur de croissance, le développement des achats sur mobile, qui représentent désormais 15 % de l’e-commerce (plus de 10 milliards d’euros). « 2016 est l’année mobile », s’enthousiasme Marc Lolivier. Plus du quart du volume d’affaires des sites leaders est désormais réalisé sur smartphones. Au dernier trimestre, la part du mobile frôle même 30 %, tirée par les achats de Noël.

Dans le textile, des sites comme vente-privee et showroomprive comptent ainsi plus de visiteurs uniques par une appli sur mobile que venus sur leur site classique.

Le Figaro 27/01/2017