Synthèse de la presse américaine du 8 Février 2017

Mercredi 8 février 2017

Réalisation : Vincent Talbot

Validation : Emmanuelle Lachaussée

  1. France/Europe

France – États-Unis

            Selon Politico, qui révèle les détails de l’appel entre Donald Trump et François Hollande, le président Américain aurait avec ses propos « confirmé les doutes » concernant ses capacités à interagir avec les leaders du monde. Les sources du média indiquent que la « conservation était difficile » et que le président Trump « était obsédé par les questions d’argent tout en faisant référence aux slogans de sa campagne électorale ». Par ailleurs, l’arrivée de Rex Tillerson au Département d’État « est perçue positivement par les diplomaties étrangères » qui espèrent « un changement de ton ».

Politique française

Le site d’extrême-droite Breitbart revient sur les propos de Marine Le Pen au sujet de la « mondialisation et de l’islamisme radical » qui s’inspire, selon le média, « du succès de Donald Trump aux États-Unis ». Bloomberg estime pour sa part que les chances que Marine Le Pen passe au deuxième tour de l’élection présidentielle « sont très élevées » mais qu’il est « fort improbable » qu’elle devienne présidente.

Le Wall Street Journal et le New York Times mentionnent que l’ancien président Nicolas Sarkozy ira devant les tribunaux afin de répondre aux allégations de financement illégal qui pèsent sur lui. Ce procès survient au moment où « le cynisme envers la classe politique française est à son comble » estime le Wall Street Journal qui évoque au même titre le « scandale entourant François Fillon ».

  1. International

Iran – États-Unis

            Les propos durs de l’Ayatollah Ali Khamenei en Iran au sujet de la nouvelle administration américaine ont été rapportés par les journaux (WP, NYT, WSJ) qui indiquent qu’il existe « une certaine confusion » (NYT, WSJ) à la Maison Blanche concernant le lien entre l’Iran et la lutte contre Daech. Ces dernières déclarations du leader iranien confirment «l’escalade des tensions entre les deux pays amorcée depuis l’investiture de Donald Trump » (WSJ). Selon le New York Times, des proches du président Trump voient le pays comme « la plus grande source de mal au Moyen-Orient ».

Russie- États-Unis

            Selon Foreign Policy, les États-Unis et la Russie seraient sur le point de parvenir à un accord pour coordonner les opérations contre le terrorisme et contre Daech à condition que Washington lève les sanctions imposées à Moscou à cause de l’Ukraine. Bien que le président Trump souhaite une stratégie plus efficace contre Daech «s’aligner avec les Russes en Syrie pourrait s’avérer être une erreur monumentale », selon le média.

Daech

Le Washington Post consacre un long article sur « une potentielle rébellion » de combattants étrangers au sein de Daech selon un document récupéré par les forces irakiennes aux abords de Mossoul. Ces révélations surviennent au moment où les pays européens, notamment la France, voient le nombre de leurs citoyens qui partent combattre avec Daech « diminuer drastiquement ».

Syrie

            Évoquant la reprise de contrôle du régime de Bachar el-Assad sur le territoire syrien, les médias (WSJ, CNN) rapportent que des arrestations de masse de dissidents seraient en cours dans le pays. Cette tactique qui aurait pour objectif de sécuriser la région, serait en réalité « une série d’abus des droits humains » et une « campagne d’extermination des opposants du régime » rapporte le Wall Street Journal.

États-Unis – Royaume-Uni

Le New York Times rapporte que la visite prévue par le président Donald Trump au Royaume-Uni suscite la colère de certains parlementaires britanniques qui estiment « inconcevable » la possibilité qu’il puisse s’adresser à la Chambre des communes. Ces réactions surviennent au moment où le gouvernement britannique est « sous pression » pour mettre en œuvre son plan de sortie de l’Union européenne. Le journal mentionne par ailleurs que le Parlement écossais s’est vivement opposé à la visite du président Américain et à ce que la Première ministre Theresa May amorce le processus de négociation avec l’Union européenne.

 

III. Politique intérieure

Décret sur l’immigration

Après sa suspension par un juge fédéral, le décret sur l’immigration pourrait être envoyé en cour suprême selon les journaux (WP, NYT, WSJ) qui indiquent en « une » que la décision entendue en appel sera « rapide ». En outre, les propos de l’administration Trump au sujet de la légitimité des juges de se pencher sur les questions de sécurité nationale « auraient irrité » les membres de la cour d’appel, rapporte le New York Times. Le Wall Street Journal revient par ailleurs sur les propos du Secrétaire à la sécurité nationale, John Kelly, qui a indiqué devant le Congrès que l’élaboration du décret a été « précipitée ».

Nouvelle administration

Lors d’un vote « sans précédent » (WP, WSJ, NYT, CNN, Politico) qui aura nécessité l’intervention du vice-président Mike Pence pour lui donner une majorité devant l’impasse au Sénat, Betsy DeVos est devenue Secrétaire à l’Éducation des États-Unis. Selon le Washington Post, les pouvoirs de Betsy DeVos seront « relativement limités », car elle sera sous « haute surveillance » à la suite d’une « confirmation controversée ».

Le New York Times dénonce par ailleurs la confirmation de B. DeVos dans un éditorial où il accuse les Républicains qui ne se sont pas opposés à sa nomination « d’avoir laissé tomber les dizaines de milliers de parents et d’étudiants». Ce choix est « tout simplement honteux » déclare le journal.

Le Washington Post profite par ailleurs de l’intervention de Mike Pence pour commenter l’influence « incomparable » du vice-président sur les sénateurs et les représentants, qui « le préfèrent au président Trump ». M. Pence représente « le lien indispensable » du président afin de « rallier » les conservateurs, les Républicains et certains Démocrates à sa cause.

Élizabeth Warren

Évoquant une procédure peu employée les sénateurs républicains ont forcé la sénatrice du Massachusetts à mettre fin à sa déclaration d’opposition à la nomination de Jeff Sessions comme procureur général des États-Unis lors d’un « vote surprenant et extrêmement rare suivant la ligne de parti » selon le Washington Post. La sénatrice démocrate aurait « attaqué » J. Sessions dans sa déclaration selon les républicains qui « n’ont fait qu’alimenter » un climat « hostile qui se détériore de jour en jour » estime le journal.